Mali : pourquoi ce blackout sur nos soldats tombés au front ?
Ce blackout va-t-il ressusciter nos vaillants soldats ? Non
Ce blackout va-t-il amoindrir la douleur des familles endeuillées ? Non.
Ce blackout va-t-il encourager les autres frères d’armes de mourir pour la patrie ? Non.
Alors à quoi sert-il ?
Nos soldats qui sont tombés sur le champ d’honneur de Tessalit à Aguelhok en passant par Gao et Tombouctou jusqu’à Douentza et Konna méritent un hommage national. Ils doivent d’être honorés, car ce sont nos héros nationaux, des martyres à ne pas oublier.
Ce sont aussi des pères de famille, ils ont des parents, des frères et sœurs, des cousins et cousines, des amis et des voisins.
Ils doivent être immortalisés parce qu’ils se sont battus pour une cause noble. Leur identité doit être dévoilée pour qu’on sache que le mari de Mme Y est tombé sur le champ d’honneur, que le fils de M. et Mme X est mort au front. Veuillez nous faire savoir de quelle famille ils viennent ?
C’est vrai que comparaison n’est pas raison
À Konna, en moins de 24 heures l’opinion nationale et internationale avaient été informées qu’un soldat français avait perdu la vie au Mali. En moins de 48 heures, son nom, échelon, bataillon et même sa situation matrimoniale faisait la Une de la presse nationale et internationale. Lors de la levée du corps, Tieman Coulibalily le ministre des Affaires étrangères avait effectué le déplacement sur Paris pour apporter le soutien et la sympathie du peuple malien.
Au Tchad, le 1er mars 2013 avait été déclaré jour de deuil national sur l’étendue du territoire après la mort de 25 soldats tchadiens tués dans la région de Kidal. L’échelon, le prénom et le nom de famille de chaque défunt ont été rendus publics.
C’est vrai que comparaison n’est pas raison, nos soldats maliens, nos héros nationaux qui sont tombés au front avec les armes à la main ne méritent-ils pas pareil honneur ? N’ont-ils pas droit à un hommage national ? Pourquoi ce blackout ? Non et non.
Il est temps d’abandonner certaines tares de notre culture.
16/01/14
Issa B.M Sangaré
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