1 février 2014

Pour l’école Malienne j’accuse

Crédit Photo: abamako.com
Crédit Photo: abamako.com

Les masques de l’école malienne viennent de tomber après la diffusion sur Youtube le 27 janvier 2014 d’une émission Télé-réalité ‘Case Saramaya’ de la télévision Africable.

Les candidates, toutes étudiantes, sont incapables de s’exprimer en français, pourtant langue officielle.  Ce sont les produits finis de notre système éducatif et notre société. Elles sont a blâmé  autant les enseignants, les parents, la société, l’état même en un mot. Sur les réseaux sociaux, certains prennent leur défense en avançant que le français n’est pas leur langue maternelle. Je trouve que ce n’est pas une excuse valable car la jeunesse malienne n’a pas aussi une maitrise parfaite de cette langue maternelle qui est le bambara, ou le dioula ou encore le mandingo.

Pour l’école malienne, j’accuse

J’accuse nos gouvernants des ces 2 dernières décennies d’avoir fait l’éducation leur dernier soucie ;

J’accuse nos dirigeants d’avoir politisé l’école malienne ;

J’accuse l’AEEM (association des élèves et étudiants du mali) pour les multiples grèves sans causes ;

J’accuse les parents d’élèves qui ont démissionné, les parents qui paient pour faire passer leurs enfants ;

J’accuse les élèves et les étudiants qui ne font pas d’auto-formation ; qui ne vont pas à la rencontre de la connaissance et la recherche ;

J’accuse le manque de niveau de notre corps professoral ;

J’accuse le corps professoral de se servir des élèves et des étudiants pour faire des revendications, notamment par la prise en otage des examens ou les notes d’examen ;

J’accuse notre environnement qui n’encourage à s’exprimer couramment en français ;

J’accuse l’élève ou l’étudiant qui ne se soucie que de son habillement, la voiture ou de la moto qu’il doit amener à l’école.

Il faut redonner l’image du Mali au Mali qu’on rêve de tous

Il faut redonner l’enjolive du Mali que nous a laissé les regrettés Modibo Keita, Amadou Hampté Ba, Fily Dabo Sissoko, Sira Diop au Mali d’aujourd’hui. Il est vrai que nous avons tous été choqués d’une manière ou d’une autre, mais Dieu seul sait dans quel état se trouvent nos doyens  les professeurs Seydou Badian Kouyaté et Bakary Kamian.

A quelque chose malheur est bon

Ne dit-on pas qu’a quelque chose malheur est bon ? Certes, cette vidéo vient de donner un coup de poing. Mais la vérité ne va jamais sans douleur, et les coups de poing sont parfois salutaires. Personnellement,  je ne suis de ceux qui pensent que la vidéo ne devrait pas être partagée ou bien celles qui pensent que la chaîne Africable a terni notre image. Mais pour combien de temps va-t-on continuer à se voiler le visage ? C’est un fait, une réalité.

A mon humble avis, à cause de cette de vidéo il y avoir un éveil de conscience, elle doit nous pousser à nous remettre en cause, à faire des réflexions. Le Mali doit se demander pourquoi ? Pourquoi et comment nous sommes arrivés là ? Les responsabilités doivent être situées, il doit y avoir une secousse politique  qui accouchera d’une reforme totale de notre système éducatif.

Face à ce choc, si le peuple malien n’initie pas une opération commando pour sauver le peu qui reste de l’école malienne, nous serons tous responsable devant l’histoire et nos descendants.

Que Dieu bénisse le Mali

 

01/02/2014

Issa B.M Sangaré

 

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