SOS : Un otage est-il toujours égal à un otage ?
Le lundi 10 février 2014 le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé qu’une de ses équipes (cinq personnes) a disparue dans le nord du Mali, sur la route reliant Kidal à Gao. Le lendemain, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) a revendiqué l’enlèvement d’une équipe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans le nord du Mali. Ils sont tous de la nationalité Malienne.
Apparemment, l’appât de MUJAO s’est trompé de proie, cette proie n’a pas de valeur pécuniaire, elle n’a pas trop de valeur à l’échelle nationale ni internationale parce que tout simplement ce sont des noirs, des africains et singulièrement de la nationalité Malienne.
Un otage est-il toujours égal à un otage ? J’en doute.
Deux semaines après leur kidnapping, il y a un blackout total sur leur enlèvement de la part : du gouvernement Malien, de la presse locale et internationale, de leur ONG, de leurs proches ect. Et pourquoi ce blackout ? Est-ce parce qu’ils sont maliens ? Est-ce parce qu’ils ne sont pas des occidentaux ?
Est-ce les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ?
La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, a son article premier nous stipule que : les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Si ce doit est vrai, ne méritent-ils pas ces cinq otages maliens qu’on parle d’eux ne serait-ce qu’une minute par jour sur les radios et les télévisions comme on a l’habitude de constater pour les otages occidentaux ? Ne méritent-ils une implication du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour une libération sans délai et sans condition de ces otages maliens ? Ne méritent-ils une implication du gouvernement Malien pour une libération sans condition ? Ne méritent-ils pas une implication particulière de notre président de la république, ne doit-il pas prendre l’exemple sur les présidents Mamadou Issoufou du Niger et Paul Biya du Cameroun pour la libération de otages français respectivement au Mali et au Nigeria?
Ces cinq maliens ont des doits comme tout autre otage, ils ont un droit sur nous et ce droit c’est de ne pas les oublier.
Va-t-on donner raison à Jules Ferry qui avait dit à la chambre des Députés de la France que : « La Déclaration des Droits de l’Homme n’avait pas été écrite pour les noires » non.
Par ma modeste voix, même si ça vient du bas d’en bas, on exige une libération sans délai et sans condition de nos cinq otages Maliens.
26-02-2014
Issa B.M. Sangaré
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