15 août 2014

Les non-dits du sommet américano-africain

Le président Barack Obama, crédit: google.com
Le président Barack Obama, crédit: google.com

Lors du sommet Etats Unis-Afrique, le président américain Barack Obama a annoncé la mobilisation de plus 30 milliards de dollars à titre d’aide publique et d’investissements privés à destination de l’Afrique. La promesse de cette coquette somme a été reprise en grande pompe par les sites d’information en ligne, des réseaux sociaux, des blogueurs, etc. C’était le titre de phare de la semaine dernière : ‘Obama promet 30 milliards USD pour l’Afrique.

Pour investir un centime en Afrique, pour faire des dons, pour l’allocation des subventions… on mobilise tous azimuts la presse, les médias, la télé et la radio dans le but d’immortaliser l’événement. C’est l’Afrique qui reçoit tout le temps, c’est l’Afrique qui tend toujours la main, depuis la nuit des temps c’est l’Afrique qui se fait aider.

Malheureusement, on ne nous fait jamais apercevoir l’apport que l’Afrique mobilise pour les autres continents que ça soit en numéraire, en nature ou en espèce. Ils sont nombreux les contributions du continent noir, à savoir : les cultures d’exportation cacao, café, le coton, la banane, l’arachide, etc. Et nous allons nous permettre de paraphraser René Dumont qui disait que « les cultures d’exportation constituent un des piliers du pillage du continent noir. » Nos ressources rares et non renouvelables à savoir : l’or, le diamant, le pétrole, les ivoires, les bois, etc, nos minerais : le zinc, le phosphate, l’aluminium, l’uranium constituent tous des apports de l’Afrique pour les autres continents. Mais, malheureusement ils sont toujours passés sous silence. Rien : ni  à la télé, ni à la radio,  ni dans les journaux écrits, ni sur les sites d’information en ligne on ne mentionne l’apport non négligeable du continent noir pour les autres continents. Et pourtant, l’Afrique contribue beaucoup à la croissance et à l’émergence des autres continents.

Comment peut-on inviter quelqu’un et le faire dépenser ?

Pour une promesse de 30 milliards USD, il fallait pour le continent noir, via ses chefs d’Etat et gouvernements, payer à l’avance une facture sans bon de commande, ni bon de livraison. En d’autres termes, pour une promesse de 30 milliards UDS pour son développement l’Afrique devrait payer une caution, une garantie aux Etats-Unis.

Dans son article titré : « Sommet USA-Afrique : mépris et condescendance des Etats-Unis envers les chefs d’Etat africains » du 6 août 2014, Le HUFFINGTON POST, nous fait savoir que l’administration Obama n’a pas, pris en charge les chambres d’hôtel de leurs invités. Quid des autres délégations ? À savoir : les différents ministres et leurs conseillers, les conseillers et protocoles de nos chefs d’Etat, la presse locale pour la couverture de l’événement, etc.

Ils nous invitent chez eux dans le but de nous aider, mais en réalité ils nous ont fait dépenser l’argent du contribuable africain. Investir en amont dans l’économie américaine comme une sorte de caution ou de garantie pour avoir la promesse de 30 milliards UDS. Comment peut-on inviter quelqu’un et le faire dépenser ? Il fallait aux chefs d’Etat africains  booster l’économie américaine pendant au moins pendant une semaine.

Plus de 50 chefs d’Etat africains dans les suites présidentielles dans le « Downtown « (Centreville) du District of Columbia, les endroits les plus chics de Washington, DC. Une ville dans laquelle le coût de la vie est réputé parmi les plus élevés des Etats-Unis. Certains présidents africains sont arrivés avec plus de 10 ministres, des entrepreneurs étaient également dans le grand lot, la presse, les conseillers, les protocoles … Imaginez toutes les personnalités venues de plus 50 différents pays africains dépensant l’argent du contribuable dans les salons feutrés du Downtown du District of Columbia et ses banlieues le Bethesda et Chevy Chase.

La bizarrerie dans cette histoire est que les Occidentaux ne ratent jamais l’occasion de reprocher aux chefs d’Etat africains de dépenser sans compter l’argent public, mais cette fois-ci cet acte des dirigeants africains est passé sous silence. .

L’Afrique mon Afrique !!!!

Washington DC, le 15-08-2014
Issa Balla Moussa Sangaré

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