Obama et l’Afrique : une histoire de promesse et de déception !

6 août 2015

Obama et l’Afrique : une histoire de promesse et de déception !

L’élection de cet Afro-Américain en 2008 avait suscité plus d’espoir chez ses cousins africains du continent noir que chez ses propres frères afro-américains du pays de l’oncle Sam. Au lendemain de son élection, certains présidents africains à savoir Boni Yayi et Amadou Toumani Touré pour ne citer que ceux-ci avaient laissé entendre qu’ils avaient passé toute la nuit en train de suivre les résultats de la présidentielle américaine. Le vieux continent et ses habitants ont beaucoup jubilé avec à leur tête le Kenya, le pays d’origine du président Barack Obama. Si la majorité des Africains présumaient qu’il était la solution pour l’Afrique en oubliant sciemment qu’il est d’abord américain et avait été élu président par les Américains, moi de mon côté, j’ai toujours pensé le contraire. La tâche nous revient, à nous les Africains de régler nos propres soucis. Il faut que cela soit clair, car personne ne fera l’Afrique à notre place.

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Le président Obama devant l’Union africaine. Crédit photo: dakaractu.com

A presque deux années de la fin de son second et dernier mandat, entre Obama et l’Afrique c’est devenu une histoire de promesses, rien que des promesses et de déception. Par rapport à ses prédécesseurs George W. Bush le républicain et Bill Clinton le démocrate, Barack Obama est en déphasage en termes de réalisations, d’aide au développement et de la bonne gouvernance sur le continent noir.

Entré en vigueur en octobre 2000 et initié par le président Clinton, l’African Growth and Opportunity Act (Agoa) s’inscrit dans la logique de faciliter les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et les pays africains. Il exempte de droits de douane plusieurs produits en provenance de l’Afrique subsaharienne. Selon un article de Jeune Afrique du 2 juillet 2015, 39 pays d’Afrique subsaharienne (sur 49 États dans la région) bénéficient des préférences commerciales accordées dans le cadre de la loi Agoa.

Quant au Millenium Challenge Account (MCA), il a pour objectif de réduire la pauvreté en favorisant la croissance économique en Afrique et dans le monde. Initié par le président George Bush en 2004,  il couvre plusieurs secteurs : le développement agricole, l’éducation, la bonne gouvernance, etc. Bien avant cela, en 2003 le président Bush avait lancé le PEPFAR (President’s Emergency Plan for AIDS Relief)  Plan d’urgence américain pour la lutte contre le sida en Afrique. Il a pour objectif d’apporter un appui direct au traitement antirétroviral et de prévenir les nouvelles infections.

Pour le président Obama, depuis 2008 à nos jours, c’est toujours des promesses.

Le 6 août 2014, lors de la clôture du sommet Etats-Unis/Afrique, Barack Obama a annoncé la mobilisation de plus 30 milliards de dollars à titre d’aide publique et d’investissements privés à destination de l’Afrique. Presqu’une année après les dirigeants africains sont toujours dans l’attente, M. Obama !

Samedi 25 juillet 2015 lors du 6e sommet mondial de l’entreprenariat, au Kenya sur la terre des ses ancêtres, le président Obama a annoncé un don d’un milliard US dollars pour promouvoir l’entrepreneuriat en Afrique par la création de trois centres d’entrepreneuriat des femmes au Kenya, au Mali et en Zambie.

Quant à ses réalisations, on peut citer entre autres :

  • Pour l’Afrique : le YALI (Young African leaders Initiative) devenu le ‘Mandela Washington Fellowship’. Un programme initié en 2014 par le président Obama pour former chaque année 500 jeunes leaders africains pendant six semaines dans des universités américaines sur le leadership.
  • En Afrique : C’est le programme ‘Power Africa’ électrifier l’Afrique lancé en 2013 pour le renforcement des ressources électriques dans les pays suivant : l’Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigeria et la Tanzanie. Selon le site d’information en ligne ‘Info-Afrique’, c’est un plan de 7 milliards de dollars sur cinq ans pour assurer à au moins 50 millions d’Africains un accès à l’énergie électrique, à la fois dans des zones rurales et urbaines. A noter que l’effet escompté de ce programme se fait toujours attendre dans les pays susvisés.

Obama et l’Afrique, c’est une histoire de promesses et de déceptions. Mais que mes frères et sœurs regardent en face la réalité, Obama est avant tout un Américain et  non un Africain, de surcroît, il est le président des Etats-Unis d’Amérique et non du continent noir.

Qu’ils sachent que personne ne viendra faire l’édification de la mère des terres ‘Mama Africa’ à notre place.

Washington DC, le 6 août 2015

Issa Balla Moussa Sangaré

Panafricaniste

 

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