Issa Balla Moussa Sangare

Lettre d’un jeune africain à Son Excellence Patrice Talon, président du Bénin

Son excellence Patrice Talon

De prime abord, je tiens à vous féliciter pour votre victoire lors de l’élection présidentielle Béninoise du 20 mars 2016, pour la sobriété avec laquelle les cérémonies d’investiture et de passation de service se sont déroulées, enfin pour la promptitude par laquelle vous avez formé votre gouvernement qui nous prouve, d’ailleurs, que vous avez la voracité de vous mettre au travail pour faire de votre projet de société une réalité durant les cinq (5) prochaines années à venir. En tant que panafricaniste, je vous considère comme mon président également, par ailleurs, l’auteur de ces quelques lignes avec d’autres bloggeurs africains ont indirectement fait campagne pour votre personne. A la veille des élections j’ai fait une publication sur mon blog « La Plume de Issa » dont le titre est « Oui, Lionel Zinsou, ce blanc-noir a raison. L’Afrique n’appartient pas aux Africains… » Elle a été reprise par un site d’information en ligne du Bénin : www.beninto.info et lue 1189 fois sur ce même site.

Président Patrice Talon,  crédit photo: facebook.com
Président Patrice Talon, crédit photo: facebook.com

Son Excellence,

Ceci étant dit, le 26 avril 2016 lors de votre conférence de presse avec le président français François Hollande, vous avez laissé entendre : « (…) nous voudrons pouvoir compter sur vous pour nous apporter de la compétence tout de suite parce que le Bénin aujourd’hui est comme un desert de compétences. Notre administration aujourd’hui manque de compétences de manière criarde et en cela nous voudrons pouvoir compter sur la coopération française pour nous appuyer, pour nous donner les moyens d’acheter, de payer, de rémunérer la compétence quel que soit le prix. Malheureusement, il est difficile d’avoir la compétence gratuitement et c’est pour ça que  nous utilisons ce terme, nous voudrons avoir les moyens de payer, nous voudrons pouvoir compter sur vous pour nous apporter, nous donner des cadres, pour nous apporter de l’assistance technique pendant quelques mois, quelques années le temps que nous parvenons nous-mêmes à former les cadres que nous avons besoin (…)» Mon président, en tant qu’un panafricaniste convaincu, vos propos ne pouvaient nullement me laisser indifférent et c’est pour cela que j’ai décidé de la prendre la plume pour vous adresser ces quelques lignes.

Son Excellence,

Au lieu de se tourner vers la France pour rémunérer la compétence quel que soit le prix, nous ,la jeunesse africaine, nous aurions aimé d’autres alternatives qui ne vont sûrement pas mettre la souveraineté du Bénin en péril, pour cela nous dessinons les alternatives suivantes :

  1. Faire venir des cadres français pour épauler l’administration béninoise sera trop facile comme solution, en amont il doit y avoir une évaluation, situer les responsabilités et prendre des mesures nécessaires pour que les mêmes erreurs ne se reprennent point dans l’avenir. Nous devons nous poser des questions comment sommes-nous arrivés là, après 50 ans d’indépendance notre administration recèle un déficit de compétences. Au Mali en 1960 l’année de l’indépendance, ce pays ne recelait que quinze (15) cadres. Le président Modibo Keïta et ses compagnons ont su faire preuve d’intelligence pour mettre leur pays sur la voie du développement tel que par la création de la compagnie aérienne du Mali dont tout le staff était tous des maliens, la réforme de l’enseignement de 1962 qui fut salué par l’UNESCO comme étant l’un des meilleurs projets pour l’éducation crée par un jeune Etat, j’en passe. En 1952 Julius Nyerere rentre d’Edimbourg comme le premier diplômé de Tanganyika, selon Nyerere c’est en 1959 qu’ils se sont vus confiés des responsabilités dans le gouvernement et le 8 décembre 1961 Julius Nyerere et ses compagnons ont conduit le Tanganyika à l’indépendance. Il faut voir le travail abattu par ces hommes en Tanzanie sur le secteur de l’éducation et de l’économie etc. En République Démocratique du Congo, au moment de l’indépendance, le pays ne comptait qu’un seul cadre. Au Ghana, il faut regarder les réalisations du président Kwame Nkrumah et ses compagnons. Pour moi, je perçois la compétence comme le leadership, ce n’est nullement le nombre de cadres ou de diplômés. Si le leadership Africain des années 60s a su abattre des réalisations au lendemain des indépendances de nos pays africains, et que de nos jours nous ne parvenons pas à marcher dans leur sillage, à dépasser leurs limites, la mort dans l’âme, nous appelons la France, l’ancienne métropole à venir à notre secours pour combler le déficit de compétences dans notre administration c’est que le leadership africain de notre époque a échoué, singulièrement celle notre classe politique. René Dumont, dans son livre ‘L’Afrique noire est mal partie’ nous disait : « Je n’ai pas envie de vexer mes amis africains, mais dans la course au développement l’Afrique noire n’a pas couru les premiers mètres et je ne crains qu’elle ne soit pas mal partie.» Mal partie était même mieux car au moins nous avions démarré, en faisant appel au service de la France pour les cadres, je me demande si nous ne sommes pas retournés à la case de départ avec toutes ces universités, docteurs, techniciens, avocats… Je dis qu’il lieu d’évaluer d’abord.
  2. On nous fait savoir que le nombre de médecins béninois en fonction en France est deux (2) fois plus élevé que ceux-là qui vivent et travaillent au Bénin. Mon président, comme vous l’avez tantôt dit « Malheureusement, il est difficile d’avoir la compétence gratuitement », pourquoi ne pas faciliter le retour au pays de ces enfants de l’Afrique dans leur pays natal qui est le Bénin pour combler le déficit de compétences. Faciliter le retour de ces cadres africains qui vivent en occident a également un prix, un prix en ce sens que qu’il faut mettre en œuvre des programmes d’incitations tels que : des meilleurs salaires, des garanties pour l’accès à des postes administratifs, des bénéfices etc. Ils sont nombreux ces jeunes béninois dans différents secteurs, pour nous il sera sage de puiser dans nos propres ressources humaines d’abord.
  3. Certes, la France est une puissance, mais il faut avoir le courage de le dire, aujourd’hui, elle est stagnante. Au lieu de demander des cadres français pour quelque mois, quelques années, en tant que panafricaniste, j’aurais aimé que vous vous tourniez vers d’autres pays africains émergents pour que le Bénin puisse apprendre d’eux, de leur progrès, leur développement en un mot leur émergence économique. Cela est faisable, car nous nous rappelons des propos de Kwame Nkrumah qui nous dit dans son livre ‘l’Afrique doit s’unir’ : « (…) en 1958, le Ghana et la République de la Guinée instituâtes un système d’échange de ministres résidents, qui étaient reconnus membres des gouvernements à la fois Ghana et de la Guinée.» Je ne prétends pas dire de copier servilement cet échange de ministres mais de nous inspirer de ce qu’ils ont fait. Mon président, je ne vous apprends pas qu’au lendemain de l’indépendance de ces pays qu’il y avait une sécheresse de cadres, mais ils ont su faire preuve d’intelligence pour inventer des solutions aux challenges auxquels qu’ils faisaient face. Ces pays africains émergents lesquels je fais allusion sont : par exemple le Rwanda, le Ghana, le Kenya, l’Ethiopie j’en passe. Regardez comment le Ghana parvient à se ternir debout sur le plan politique, économique, éducatif au bon milieu des pays francophones qui sont d’ailleurs, à la traine. Regardez la métamorphose imposante du Rwanda en quelques années, que ce soit sur le plan politique, économique et social. Je suis sûr que le président Paul Kagamé sera en chanté de travailler en concert avec vous pour combler le déficit de compétences de cadres dans votre administration et cela pour un coût sûrement négligeable en comparaison au prix que vous êtes prêts à payer pour la France. Regardez la réforme de l’administration Tanzanienne initiée par le gouvernement du président John Mogafuli en un temps record. Pourquoi je privilégie ces pays africains par rapport à la France, la réponse est très simple : nous avons presque les mêmes histoires, les mêmes réalités socio-économiques, les mêmes défis à relever, la lutte contre la corruption, le sous-développement, l’alphabétisation etc. Je reste convaincu qu’il sera plus aisé pour un cadre africain compétent de servir le Benin qu’un cadre français, en sens le dernier ne connait les problèmes qui sont les siens que sur le papier contrairement au premier qui a le même vécu que ses frères du Bénin. C’est le Pr Issa N’Diaye qui nous dit que : « Nous avons été formatés pour devenir des consommateurs de modèles, il nous faut nous transformer en producteur de modèles (…) il faut un réveil des intelligences, le principal défis de l’Afrique, de nos pays, est le défis de l’indépendance théorique. Nous avons le devoir d’être indépendant théoriquement, d’avoir une conscience nationale, une conscience patriotique

 

Son Excellence,

Le panafricaniste Cheick Anta Diop a longtemps parlé de la ‘Renaissance Africaine’, contrairement à ce que beaucoup de gens pense, cette renaissance que prétendait Cheick Anta Diop était la renaissance du génie créateur de l’Afrique et de l’Africain. Ce génie créateur avant la science et la technologie qui construira les pyramides d’Egypte, ce génie créateur qui créa la première université Arabe en Tombouctou où les gens venaient des quatre (4) coins pour apprendre, cette Afrique qui était organisée en société comme où les toutes couches de la société étaient présentées sous nos palabres pour statuer sur les problèmes de notre société, ce génie créateur de l’Afrique qui établie la première constitution de notre planète terre : ‘La Charte de Mandé ou Kouroukan Fouga’ en 1236 avec ses 44 articles qui fut, d’ailleurs, reconnue par l’UNESCO comme patrimoine immatériel mondial le 19 mars 2009. Dans son livre ‘Où est ma société civile ?’ Dr Abdoul Diallo nous fait savoir que quatre (4) femmes ont participé à l’élaboration de la Charte de Mandé pour dire les femmes ont toujours eu une place dans notre société.

Mon président, il n’y pas un modèle commun universel pour aller copier-coller celle de la France, nos réalités sont différentes. A des moments historiques de notre vie nos ascendants ont su créer des modèles propres à eux-mêmes pour face aux défis de leur temps, l’auteur de ces quelques lignes pense que nous avons l’obligation intellectuelle, morale d’inventer des solutions endogènes aux problèmes qui sont les nôtre. Il y a les ressources humaines, nous avons reçu les mêmes enseignements, il nous suffit de réveiller ce génie qui se trouve dans les fils de l’Afrique, ce génie qui dort en nous et pour cela il nous faut juste un nouveau leadership couronné par la volonté politique de nos gouvernants que vous êtes.

Son Excellence,

Vous souhaitant bonne chance pour la réalisation de votre projet de société en réalité pour le bonheur des Béninois, je vous prie de bien vouloir agréer l’expression des considérations panafricaines.

 

 

 

 

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Le Panafricaniste, Issa Balla Moussa Sangaré

Washington DC, le 04-05-201

Issa Balla Moussa Sangaré

Panafricaniste d’obédience Modibo Keita, Kwame Nkrumah et Julius Nyerere.

 


Avec le Franc CFA, la monnaie coloniale, nous ne sommes pas souverain économiquement  

Alassane Ouattara, un laudateur de la monnaie coloniale

Dans sa parution du  08 avril 2016 « Pourquoi la France fixe-t-elle le taux du CFA ? » Le journal Le monde nous dit que le Franc CFA est la dernière monnaie coloniale en activité.

La mort dans l’âme, en marge du forum des marchés émergents à Paris, sur RFI le président  Alassane Ouattara, un fervent réactionnaire à ce système monétaire coloniale, n’est pas parti par le dos de la culière pour faire l’avocat de la seule monnaie coloniale en activité, écoutons-le:

« J’ai été gouverneur de la BCEAO, je suis d’ailleurs encore gouverneur honoraire de la BCEAO. Et je peux vous dire que le Franc CFA a été bien géré par les Africains. Donc je demande vraiment aux intellectuels Africains de faire preuve de retenue et surtout de discernement. Si l’on regarde sur une longue période, 25- 30 ans, cette monnaie a été utile aux populations. Les pays de la zone Franc sont les pays qui ont eu la croissance la plus continue sur une longue période, ce sont les pays qui ont eu un taux d’inflation le plus bas, c’est l’une des rares zones où le taux de couverture de la monnaie est quasiment à 100%. Mais écoutez, qu’est-ce que nous voulons d’autre ? Peut-être que c’est le terme « Franc CFA » qui gêne, mais en ce moment-là qu’on le change. Mais sur le fond je considère que notre option est la bonne. »

Alors qu’est-ce cette monnaie coloniale ? Parlons-en!

Le Franc C.F.A. a été créé le « 25 décembre 1945 par la France selon l’article 3 du décret n° 45-0136 et publié au Journal Officiel français du 26 décembre 1945» Il  a officiellement vu le jour « le 26 décembre 1945,  jour où la France ratifia les accords de Bretton Woods et procéda à sa première déclaration de parité au Fonds monétaire international (FMI).» Son appellation d’alors était « franc des colonies françaises d’Afrique ». Il devient « franc de la communauté française d’Afrique.», et sa toute dernière désignation est le « Franc de la Communauté Financière Africaine»  pour les pays membres de l’U.E.M.O.A. et «Franc de la Coopération Financière en Afrique centrale »  pour les pays de la C.E.M.A.C. Où se trouve le changement et le développement  avec le F C.F.A. ? Avec des petits jeux de mots ici et là ils parviennent  à faire dormir l’intelligentsia Africaine, l’élite Africaine nos gouvernants et leaders africains.

La Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (B.C.E.A.O.) et la Banque des Etats d’Afrique Centrale (B.E.A.C.), ont chacun un Conseil d’Administration (C.A.). Dans chaque C.A. nous pouvons noter la présence des français désignés par la France. Dans ce présent texte nous nous bornerons sur le cas des deux régions de l’Afrique de Ouest et Centrale avec leur banque centrale respective.

Sont-ils réellement indépendants les banques centrales, leur C.A.? Ont-ils les mains libres dans leur gestion politico-économique ? Peuvent-ils réellement répondre aux attentes des Etats membres de leurs banques centrales ? Peuvent-ils véritablement aider ces Etats à se développer ? Qui décide de la politique monétaire ?

Pour répondre à ces questions susmentionnées nous essaierons d’analyser le système bancaire de la Zone Franc dans son volet institutionnel et économique.

Un billet de 10.000 F CFA, crédit photo:planete-burkina.com
Un billet de 10.000 F CFA, crédit photo:planete-burkina.com

Le Droit de veto de la France au sein du Conseil d’Administration

À la B.E.A.C., le conseil d’administration (C.A.) comprend quatorze (14) membres, à raison deux (2) administrateurs pour chaque Etat membre et de deux (2) pour la France. Nous pouvons donc relever ici la présence de la France à travers ses nationaux au niveau d’un des organes de décision qui est: le C.A. Il administre la Banque Centrale et veille à son bon fonctionnement.

En outre de leur présence dans le C.A. de la banque centrale susvisée, la France détient un « droit de veto ». Droit de véto en ce sens que, le C.A. de la B.E.A.C., « délibère valablement lorsque chaque Etat y participant est représenté par au moins un Administrateur[1]» donc à la présence effective d’un Administrateur Français. Pire, ce droit véto  s’étend également dans la nomination du gouverneur de la B.E.A.C., car l’article 50, alinéa 1 des statuts  de la B.E.A.C. stipule : « le Gouverneur est nommé par la Conférence des Chefs d’Etat de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (C.E.M.A.C.), sur proposition du Comite Ministériel de l’UMAC, après avis du Conseil d’administration statuant à l’unanimité »

Au niveau de la B.C.E.A.O., le C.A. comprend : le Gouverneur de la Banque Centrale, un membre nommé par chacun des Gouvernements des Etats membres de l’U.M.O.A., un membre nommé par l’Etat (la France) assurant la garantie de la convertibilité de la monnaie commune.  En effet, c’est pratiquement le même scenario qu’à  la B.E.A.C., l’article 82 des statuts de la B.C.E.A.O. souligne que les modifications de ses propres statuts et les autres décisions capitales comme par exemple la création monétaire « doivent recueillir l’unanimité des membres de Conseil d’Administration.»

À la lumière de ce qui précède, nous apercevons que les banques centrales et leurs conseils d’administration n’ont nullement les mains libres dans leur gestion politico-économique, mieux, ils ne sont pas indépendants et la présence des français comme membre du conseil d’administration n’est nullement fortuit.

On peut conclure que la France a un droit de véto au sein des conseils d’administration des banques centrales, en d’autres termes, la France participe dans la politique la monétaire, car, sans aval de ses administrateurs aucune loi ne saura valablement être adoptée au sein du C.A. La France a toujours eu une mainmise sur l’économie et le développement des pays membres de la zone Franc, et cela depuis la création du Franc C.F.A. en 1945 jusqu’à nos jours. Doit-on laisser cette situation notoire de continuer ? C’est cette question qu’il faut se demander.

Les comptes d’opérations des banques centrales auprès du trésor français

Quittons le volet institutionnel, analysons un peu le volet économique et le partenariat entre les banques centrales de la zone Franc et le Trésor Public Français.

En effet, chacune des banques centrales ont un compte courant auprès du Trésor Français, ce compte courant est dénommé « Compte d’Operations ». Cependant, « Le compte d’opérations peut devenir débiteur sans qu’aucune limite ne soit assignée à ce découvert. Lorsque le solde est débiteur, le Trésor Français perçoit des intérêts[2] ». Et vice versa, lorsque le solde du compte d’opérations est créditeur, le Trésor Français verse des intérêts aux Africains.

De la création du Franc C.F.A. en 1945 jusqu’en 1973, les banques centrales africaines étaient tenues de verser sur ce compte la totalité des « avoirs extérieurs » qu’elles détenaient.  Pour mieux cerner ce phénomène jetons un coup d’œil sur deux articles de la convention entre la France et l’Afrique de la zone franc : « Les Etats membres conviennent de mettre en commun leurs avoirs extérieurs dans un fonds de réserves de change. Ces réserves feront l’objet d’un dépôt auprès du Trésor Français dans un compte courant dénommé compte d’opérations. [3]» Et « La banque versera au compte d’opérations les disponibilités qu’elle pourra se constituer en dehors de sa zone d’émission.[4] »

A partir 1973, au lieu du versement de la totalité de leurs avoirs, les pays de la Zone Franc étaient alors contraints de déposer au Trésor Français au moins 65% de leurs réserves de change. En d’autres termes, nous pouvons dire que la  convention de 1973 se voulait un peu plus tendre envers les pays membres de la B.C.E.A.O. et la B.E.A.C. Et depuis le 26 septembre 2005, ce taux est passé de 65% à 50%.

Intéressons-nous maintenant à la santé économique des comptes d’opérations des banques centrales de la Zone Franc, ont-ils des soldes débiteurs ou créditeurs ?

Les comptes d’opérations de nos deux banques centrales ont chacun des soldes créditeurs auprès du Trésor Français qui, sont théoriquement synonymes de versement d’intérêts aux Africains.  Ou sont-ils ces intérêts ? Nous ne sommes pas les seuls à faire cette interrogation. Le regretté Omar BOGON, l’ancien président du Gabon se demandait : « Nous sommes dans la Zone Franc. Nos comptes d’opérations sont gérés par la Banque de France, à Paris. Qui bénéficie des intérêts que rapporte notre argent ? La France ». Mieux, en 2007 l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade n’a pas hésité à dénoncer  ce pillage de l’Afrique de l’Ouest : « La B.C.E.A.O. à des milliards placés dans les pays développés. Son rôle n’est pas de placer des fonds pour se faire des bénéfices. Elle n’est pas une banque commerciale ni une banque d’affaires… Elle a de l’argent qui dort. Il faut qu’elle le distribue aux actionnaires. Elle a les moyens de participer au développement des pays membres, mais elle ne le fait pas. Il faut qu’elle change de méthode… Nous allons poser le problème pour que le prochain gouvernement de la banque applique les décisions des chefs d’Etats des pays membres ».

 

Conclusion : Redevenons souverain monétairement

« Aussi loin que nous remontons dans le temps, l’histoire nous enseigne que le pouvoir politique s’accompagne toujours et nécessairement du droit régalien de battre monnaie, que le pouvoir monétaire est inséparable de la souveraineté nationale, qu’il en est le complément indispensable, l’attribut essentiel.[5] » Modibo Keïta

Les 15 pays de la zone Franc sont les seuls ex-colonies françaises en train utilisés la monnaie coloniale. Sous d’autre cieux, d’autres ex-colonies françaises : le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, tous des pays africains, ont leur devise monétaire nationale et cela depuis leur indépendance. Hors de l’Afrique, le Viêtnam, la Syrie tous des ex-colonies de la France ont également leur monnaie nationale, alors qu’est ce qui empêche les 14 pays de la C.E.M.A.C. et la C.E.D.E.A.O. à redevenir souverain monétairement.

En tant des panafricaniste,  nous déconseillons que chaque état de membre de la zone franc ait sa propre monnaie, nous proposons que les 14 pays de l’Afrique francophone battent une monnaie unique avec une banque centrale unique, cette monnaie sera garantie par la valeur synthétique des matières premières (Or, diamant, pétrole, le cacao, le chrome, le manganèse, le cobalt …) nous parlons ici sous le contrôle du Pr Nicolas Agbohou auteur du livre ‘la France et le F CFA contre l’Afrique’. Nous proposons également qu’il ait des symposiums  économistes africains, spécialiste à la matière pour l’établissement une feuille de route afin d’atteindre l’objectif fixé. Le gouvernement de Modibo Keïta, en 1962 avait tenté l’expérience avec la création du Franc Malien qui était garantie par l’or du Mali et une forte somme d’argent. Les avantages, succès et erreurs de cette aventure pourront servir de tremplin afin nous ayons notre souveraineté monétaire. Si d’autres ex-colonies françaises ont su le faire, nous n’avons point d’excuses, nous devons et pouvons devenir souverain monétairement.

 

Washington DC, le 18-04-2016

Issa Balla Moussa Sangaré

Panafricaniste d’obédience Modibo Keita, Dr Kwame Nkrumah et Julius Nyerere

 

 

[1] Statuts de la BEAC, Article 31.

[2] Institut Technique de Banque (I.T.B.), « La Zone franc », 3ème édition, P. 15. Initialement cité par Pr Nicolas Agbohou,  la  France C.F.A. et le développement de l’Afrique

[3] Article 11 de la convention de coopération monétaire entre la France et les Etats membres de la B.E.A.C., 13 Mars 1973. Cité par Nicolas Agbohou

 

[4] Article 2 de la convention de compte d’opérations entre la France et les pays africains de la zone franc. Cité par Nicolas Agbohou.

[5] Discours du président Modibo Keïta à l’Assemblée Nationale le 30 juin 1962


Lorsque chez soi devient « un sens interdit »

« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent dans le cachot du désespoir (…) car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse »  Aimé Cesaire

Le panafricaniste Issa Balla Moussa Sangaré
Le panafricaniste Issa Balla Moussa Sangaré

Lorsque chez soi devient un sens interdit : ne revient pas, reste là où tu es !

En disant à ses proches qu’on se prépare pour retourner au bled, tes amis, camarades, connaissances virtuelles même tes ennemis te supplient pour ne pas rentrer comme ni notre Faso (pays) est devenu l’enfer sur terre. Mais ce qu’ils oublient, personne ne viendra l’édifier à notre place. Il fut un temps, nos parents étaient aussi hors du pays pour diverses raisons : études, commerces… mais en un moment donné, ils sont rentrés pour contribuer à l’Essor du pays. En restant tous à l’étranger, nous allons laisser la place aux prédateurs, ils vont s’emparer de nos terres et nos biens et ça sera une recolonisation totale, j’ai peur que cela ne soit pas déjà le cas. Le jour que nous déciderons de renter, nous risquerons d’aller travaillé pour eux comme ce que nous faisons à l’occident. Comme le dit l’autre : « ça sera de revenir chez soi en étranger ou bien d’être un aventurier sur sa terre natale ».

Lorsque chez soi devient : tout le monde veut partir

Vieux, jeunes, hommes, femmes et enfants (la grande majorité) veulent quitter notre Faso comme si partir est la délivrance, synonyme de bonheur, de réussite. En réalité peu importe pour eux, qu’il soit synonyme de bonheur ou pas, tout ce qu’ils veulent c’est de partir, de tourner le dos à ce milieu infernal de paupérisation aigüe. Allez savoir pourquoi, les agences d’immigration pour le Canada sont si sollicitées, combien comptabilisent-elles comme chiffre d’affaire pour le montage des dossiers des candidats pour l’immigration ? allez savoir pourquoi les cliniques accréditées pour les visites médicales pour immigrer au Canada sont si sollicitées? Le cas du Canada ne concerne que les intellectuels, quant aux analphabètes, ils veulent juste partir peu importe la destination pourvu de quitter le faso seulement.

Lorsque chez soi devient : la même rengaine, ça ne va pas, hier était mieux qu’aujourd’hui

Seuls nos gouvernants et leurs acolytes disent que tout va bien, mais on le sait dans leur tréfonds, ils sont conscients de la réalité. Ailleurs, chez la masse laborieuse, la société civile, les porteurs d’uniforme en un mot les forces vives de la nation, c’est le même refrain : ça ne va pas, hier était mieux qu’aujourd’hui. Je n’ai pas pu oublier la phrase de cette mère de famille qui m’a dit : « ca ne va pas, nos filles sont là, elles ont terminé avec les études, elles n’ont pas de boulot, elles essaient tout par fini si elles n’ont rien elles se tapent le trottoir». Lorsqu’une mère de famille te regarde dans les yeux pour te dire cela, c’est que ça ne va vraiment pas.

Lorsque chez soi devient : le rêve n’est plus permis, il n’y a plus d’avenir

Le seul rêve pour mes contemporains c’est de partir, comme si le départ est synonyme d’une vie meilleure, plein de bonheur. Mais ceux qu’ils ne savent pas, la majorité d’entre nous, donc de la diaspora, ne raconte pas la réalité des choses et des faits, ici ce n’est pas l’Eldorado. Ma génération pense qu’il n’y a point d’avenir pour eux au faso, elle pense que leur avenir se trouve à ailleurs, donc il faut partir.  Rester là-bas est comme être possédé par les démons  et la délivrance n’interviendra en quittant le pays.

Lorsque chez soi devient une prison : l’avenir est scellé entre quatre murs.

Mes contemporains qui sont, volontairement ou involontairement restés au pays, pensent qu’ils sont emprisonnés, que leur avenir est scellé et le dernier recours pour la libération psychologique ou physique c’est de fuir, de partir, de quitter le faso pour de bon pour ne plus revenir. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ma visite de la Maison des Esclaves de l’île de Gorée, là-bas il  y avait un quai dénommé : ‘le chemin de non retour’. Avant nos parents et arrières-grands-parents étaient amenés de force sur ce quai pour le voyage en sens unique, donc pas de retour. De nos jours, la majeure partie de ma génération, de leur propre gré, veut quitter pour le voyage en sens unique, pour ne plus revenir : sommes-nous les damnés de la terre ? Non je refuse de croire à cela, une autre Afrique est possible.

Mon Chez moi, mon faso c’est le Mali, mais en tant panafricaniste, ayant visité plusieurs pays africains francophones, mieux encore avec l’internet et les réseaux sociaux, je suis en mesure de vous témoigner que ce n’est pas le Mali seulement qui souffre de nouvelle pandémie mais l’écrasante majorité des pays de l’Afrique noire, singulièrement de l’Afrique francophone.

Ce texte est un requiem pour les 300 jeunes maliens qui sont mort en 2015 dans la méditerranée selon le ministre malien des maliens de l’extérieur Dr Sylla, c’est pour également ceux dont les corps n’ont pas été retrouvés ou repêchés.

Ce texte est une oraison pour tous les fils et les filles de Mama Africa qui sont mort en agonisant dans les forêts de Ceuta et Melilla, à la recherche du bonheur pour leurs ascendants et descendants.
Une oraison pour tous ces enfants de la mère des terres, qui ont rendu l’âme lors de la traversée du désert du Sahara en fuyant l’Afrique à la recherche d’un lendemain meilleur.

Washington DC, le 11-04-2016

Issa Balla Moussa Sangaré

Africain désabusé


Visa entre le Mali et le Cameroun, les non-dits

Elle est rentrée en vigueur le 8 Septembre 2015, on nous fait savoir que c’est parce que le Mali est devenu une passoire et le refuge des djihadistes, que les deux (2) autorités ont jugé nécessaire de la réinstauration du visa entre les deux (2) pays.

Le Panafricaniste Issa Balla Moussa Sangaré
Le Panafricaniste Issa Balla Moussa Sangaré

Mais apparemment, ce ne sont pas les seuls mobiles, le site d’information en ligne « La nouvelle expression » dans son article : Cameroun-Mali, Biya case un Texte d’Ahmadou  Ahidjo, relate que : « c’est à la demande pressante de la CEMAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Central) de manière générale et de la Guinée Equatoriale en particulier, se plaignant que les détenteurs du passeport et de la carte d’identité nationale du Mali s’adonnent à des activités illicites», que l’Etat Camerounais s’est vu dans l’obligation de réinstaurer le visa avec le Mali de commun accord.

Cela n’étonne guère, si le passeport et la pièce d’identité malienne se vendent comme des sucettes chez le boutiquier du coin de la rue. Avec des sommes modiques moins de 200.000F CFA, ce n’est pas seulement un africain (anglophone, lusophone…)  mais un occidentaux (un toubab blanc-blanc) a aussi la latitude d’être détenteur du jour au lendemain du passeport malien. Nos autorités ont démissionné, être malien ne veut simplement rien dire, l’Homme malien a été détruit, démantelé, il est prêt à tout pour sa pitance. Allez-y chez nos voisins de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso ou encore le Togo pour tenter de se procurer leur pièce d’identité. Ce sont des gens qui sont fiers d’être des Togolais ou des Ivoiriens, ils défendent leur patrie corps et âme pas comme nos les maliens, nous n’avons que le patriotisme que dans la bouche et non dans le cœur.

Quand à RFI dans sa publication ‘Terrorisme: réinstauration du visa entre le Mali et le Cameroun’, elle nous informe : « qu’une des astuces des combattants de Boko Haram est d’obtenir de faux passeports camerounais moyennant de fortes sommes afin de partir de l’Afrique Centrale. Ils arrivent ensuite à Bamako, où ils n’ont alors pas besoin de visa. Une fois sur place, ils se débrouillent pour obtenir un passeport malien, qui leur permet de se rendre librement dans des pays comme l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, situés aux portes de l’Europe. » Ici également, RFI avance que les terroristes obtiennent des faux passeports camerounais, mais une fois à Bamako contrairement au Cameroun, ils se débrouillent pour acquérir le passeport malien pas le faux mais le vrai passeport malien.

L’Homme malien qu’es-tu devenu pour vendre ton passeport à une autre nationalité ? Jadis, mû d’un patriotisme pointu. L’Homme malien pourquoi es-tu devenu si méconnaissable pour monnayer ta pièce d’identité nationale ? Dans le temps, réputé être un citoyen sincère, qui avait horreur du vol, du pot-de-vin. L’Homme malien qu’as-tu fait de tes valeurs sociétales et ancestrales ? Lesquelles faisaient la fierté d’être malien.

Rappelons que c’est le président Modibo Keïta, d’après Cheick Oumar Diarrah : « celui qui était l’incarnation réelle de la personnalité malienne, de la dignité nationale de ce peuple orgueilleux de son histoire » qui initia et facilita avec son homologue Ahamadou Ahidjo une convention de libre circulation des hommes et des biens entre les deux pays. Cette convention fut signée à Bamako le 6 juin 1964 par Mamamdou Madeira Keïta ministre de la justice et Benoît Balla alors ministre camerounais des Affaires étrangères. Avec la convention de 1964, les citoyens des deux (2) pays pouvaient faire le déplacement entre le Mali et le Cameroun et vice versa sans la contraindre d’un visa. Est-il encore nécessaire de dire que le Cameroun est un pays de l’Afrique Centrale et qu’il existait le visa entre les pays de cette région, et nonobstant que le Mali soit situé dans l’Afrique de l’Ouest, il n’existait pas de visa entre ces deux (2) Républiques.

Qu’avons-nous fait du Mali de Modibo Keïta ?

 

Washington DC, le 30-03-2016

Issa Balla Moussa Sangaré

Malien d’aujourd’hui à la quête de ses valeurs sociétales et ancestrales

 

 

 


Mali: La classe politique pèse trop lourd sur le dos du contribuable malien

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Le panafricaniste Issa Balla Moussa Sangaré

 

Le Mali, un pays malade de partout s’achète un nouvel avion présidentiel alors que le Malawi, un pays en meilleure santé revend le sien

Comparaison n’est pas raison, pendant qu’on assistait au Mali à l’achat d’un nouvel avion présidentiel à un coût de revient de 20 milliards de F CFA, de l’autre côté au Malawi, la présidente malawite, Joyce Banda décida de revendre le jet présidentiel acquis par son prédécesseur au prix de vente 15 millions de dollars. Dans son article ‘Le Malawi a vendu le jet présidentiel pour l’achat de maïs’ le magazine Jeuneafrique, nous relate la raison suivante c’est: « pour aider à nourrir les populations les plus pauvres et cultiver des légumes afin de combattre la malnutrition ». Contrairement au Malawi, le Mali sortait d’une crise socio-politique sans précèdent : le putsch militaire de 22 mars 2012, la partition du pays entre le Nord et le Sud par les rebelles et leurs acolytes djihadistes qui avaient pris le contrôle des 2/3 du territoire malien. Il faut également dire que nos gouvernants actuels ne rataient pas d’occasion pour nous dire qu’ils ont trouvé les caisses de l’Etat vides, mais qu’à cela ne tienne, en plus d’un premier avion acheté par son prédécesseur, le président IBK acquit un second jet présidentiel, pourquoi faire quoi étant donné le premier était en état d’assurer ses déplacements. A l’heure où j’écris ces quelques lignes, nous ne connaissons point le sort du premier avion, a-t-il été vendu ? Sa maintenance est-elle assurée ? Son assurance a-t-elle été renouvelée ? Est-il déjà considéré comme une épave tant de questions sans réponse.

Le Mali rehausse les émoluments de ses députés, le Burkina diminue pour les siens de 19%

Comme susmentionné, comparaison n’est pas raison, le Burkina Faso, qui a subit une crise doublement moins grave que celle du Mali, vient de diminuer le salaire de ses parlementaires. Le 19 janvier 2016, les élus du pays des hommes intègres ont décidé de rabattre  leurs émoluments de 19%, ils toucheront désormais mensuellement 960 397 francs CFA et d’après le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Bénéwendé Sankara : « C’est leur effort à la solidarité nationale». Comme si on vivait sous deux cieux différents, le Mali contrairement au Burkina qui est, d’ailleurs, sous perfusion financière dans les tous sens et sous tous les angles décida de réviser à la hausse les émoluments des députés et cela du président de l’Assemblée Nationale (AN) au questeur en passant par le député simple. Le site d’information en ligne Malijet, dans sa publication « Connaissez-vous désormais le salaire honorables députés ? » nous fait savoir que l’émolument mensuel du président de l’AN est 37 500 000F CFA contre 26 600 000F CFA pour la législature précédente, et celle du président des groupes parlementaires est 2 650 000F CFA contre 1 950 000F CFA pour la législature passée. Cela se comprend pourquoi tout le monde veut devenir politicien.

 Le statut du chef de file de l’opposition, une charge supplémentaire pour le budget annuel de l’Etat

« Le plus difficile pour un politicien c’est d’avoir la mémoire qu’il faut pour se rappeler de ce qu’il ne faut pas dire » nous disait Coluche

Lorsque les partis de l’opposition malienne manifestaient sur tous les toits le désir d’un statut pour eux, personnellement j’ai cru qu’au Mali qu’il n’y eut jamais existé un statut légal pour les partis de l’opposition.  Bien au contraire car c’est depuis Le 18 juin 2000 pendant le pouvoir du président Alpha Oumar Konaté, que l’Assemblée nationale du Mali avait délibéré et adopté en sa séance la loi n°00-047 du 13 juillet 2000 portant statut des partis politiques de l’opposition en République du Mali. C’est ici que les propos de Coluche susvisés prennent tous leur sens, l’opposition a eu la mémoire qu’il faut pour ne jamais dire à la population que leur lutte pour le statut n’était motivée que pour les raisons pécuniaires. En effet, le nouveau statut rend notre Etat encore plus budgétivore. Selon le statut révisé : « Le chef de l’opposition est assimilé au 1er vice-président de l’Assemblée nationale. (…) Les crédits nécessaires à la prise en charge du chef de l’opposition et de son cabinet sont inscrits au budget de l’Etat. » Le Décret n°2016-…P-RM du … fixant les avantages accordés au Chef de File de l’Opposition en son article 2 nous stipule : « Dans l’exercice de ses fonctions, le Chef de File de l’Opposition Politique bénéficie des avantages accordés aux ministres en fonction », comme si son statut de député ne suffit pas. Quant à l’article 3, il nous révèle : «  Le Chef de File de l’Opposition Politique dispose d’un cabinet composé comme suit : quatre (04) assistants ; un attaché de cabinet ; un secrétaire particulier »,tout ce beau monde pourquoi faire ? Mieux encore l’article 5 nous relate : « Les collaborateurs du Chef de File de l’Opposition Politique bénéficient des avantages accordés aux membres des cabinets ministériels »

Rappelons de passage qu’une marge non négligeable du budget national est aussi accordée annuellement aux politiques. La loi N°05-047 du 18 août 2005 portant Charte des partis politiques en République du Mali stipule : qu’une aide financière à hauteur de 0, 25 % des recettes fiscales du pays soit versée annuellement aux partis politiques par l’Etat.

Est-ce ça notre démocratie? Les ressources de l’Etat sont utilisées par la classe politique comme une vache laitière à leur seul profit.

L’augmentation du budget de la présidence, malgré que le pays ne vive de que de dons, de subventions, d’aides…

« Un Etat quémandeur et budgétivore à la fois, quelle contradiction ! » 

Dans sa publication du 12 octobre 2015 ‘Présidence de la République : Le budget passe de 9 à plus de 14 milliards FCFA’ le site d’information en ligne maliweb, nous informe que : « le 1er budget préparé par l’administration IBK  a affecté à la présidence de la République la somme de 9 milliards 300 millions de francs CFA pour 2014. En 2015, ce budget a été porté à 14 milliards 600 millions, soit une augmentation de 57%. »

Un Etat quémandeur et budgétivore à la fois, trop d’incohérence,  l’on se rappelle tous de la levée de fonds de Bruxelles au nom du Mali par le biais des soi-disant amis du Mali : la communauté internationale avec à sa tête la France, des 1000 milliards soi-disant promu par la Chine … j’en oublie.  En outre, nous ne faisons pas un seul trimestre sans contempler au journal télévisé de 20h la signature de l’octroi d’un don ou d’un prêt entre le Mali et une institution financière internationale ou d’un pays du Nord, comme une relation de cause à effet, plus notre pays reçoit des dons et prêts, plus les dépenses de l’Etat augmentent.

Indemnité pour les Premiers Ministres

Dans son livre ‘la philosophie de Confucius’ page 67, Confucius nous dit : «  Les richesses et les honneurs sont très ambitionnés des hommes ; si vous ne pouvez les obtenir par des voies honnêtes, ne les acceptez pas. La pauvreté et l’abjection sont en horreur aux hommes, si elles vous viennent, même sans aucune faute de votre part, ne le fuyez pas. »

Avec tous les respects que nous devons aux anciens PM, de Modibo Keïta qui fut le premier président du gouvernement du Soudan le Mali d’alors à l’actuel PM à un autre Modibo Keïta,  nous pensons cette faveur d’indemnités est trop élevée et ne saurait être justifiée en cette période difficile où l’existence même du pays est en danger. Ces anciens PM sans douter de leur engagement, ne saurait adhérer à une telle une folie gouvernementale doit tout simplement être récusée par eux. Malijet nous raconte que le 6 janvier 2016 lors du conseil des ministres à Koulouba, que le président  IBK a fait une communication orale, proposant une indemnité mensuelle de 2 millions de FCFA à tous les Premiers ministres vivants, soit treize (13) au total pour un pactole de presque 4 milliards de FCFA.

Conclusion

Le panafricaniste Dr Kwame N’Krumah, dans son livre ‘l’Afrique doit s’unir page 157’, nous dit : « L’Afrique a besoin d’un nouveau type de citoyen, dévoué, modeste, honnête et bien informé, qui renonce à lui-même pour servir la nation et l’humanité, qui ait la convoitise en horreur et déteste la vanité. Un homme nouveau, dont la force soit l’humanité et la grandeur, l’intégrité ». C’est ce type de citoyen, de classe politique, de dirigeants que le Mali a besoin, c’est-à-dire un Malien Kura (nouveau malien) d’une nouvelle espèce qui va servir l’état et au lieu de se servir de l’état, qui ne va pas faire la politique pour s’enrichir sur le dos contribuable malien. Un nouveau citoyen qui ne verra pas l’état comme la seule vache à lait pour s’enrichir de manière licite et illicite. Une nouvelle classe politique qui fera de l’amélioration de la condition vie du corps professoral, de la blouse blanche et des paysans son combat de tous les jours. Une classe politique qui se ne ménagera rien pour l’amélioration des conditions de travail des porteurs d’uniforme, des conditions de vie des veuves militaires. Des dirigeants qui feront la construction et l’équipement des hôpitaux, des écoles, des centres de formations d’alphabétisation les premières points de leur agenda à couvrir avant de s’octroyer des avantages colossaux, des gouvernants qui penseront d’abord à l’électrification et l’adduction d’eau potable pour amoindrir la corvée quotidienne de nos mères, de nos sœurs et de nos enfants dans les zones rurales.

Redevenons les maliens d’antan, ce malien reconnu à l’échelle internationale comme un citoyen jaloux de la chose publique, un leader orgueilleux de sa réputation et de sa fierté, une classe politique dévouée pour la cause des plus démunis, des sans voix et pour la construction du Faso (notre pays) à l’image des premiers dirigeants de ce pays, qui étaient connus pour leur engagement sans condition.

 

« Les générations futures ont des droits sur nous »

 

Washington DC, le 23-02-2016

Issa Balla Moussa Sangaré

Un Malien d’aujourd’hui à la quête d’être le Malien d’Antan


Niger : Niamey refuse de coller la petite

Programmé en concert  à Niamey le 13 février pour la fête des amoureux « Saint Valentin », l’artiste musicien Camerounais Franko s’est vu refuser le visa d’entré sur le territoire Nigérien par les autorités compétentes, raison principale : « Niamey ne veut pas coller la petite ».Après Abidjan et Conakry qui ont respectivement collé la petite le 27 décembre et le 31 décembre 2015, Niamey refuse d’emboiter leurs pas en disant ‘NIET‘ aux organisateurs du concert et à l’artiste en question.

Jeuneafrique dans son article Niger ‘le concert de Franko annulé à Niamey pour des raisons morales, selon la production’ nous relate : « que le gouverneur de la région de Niamey a signifié qu’il a reçu un groupe de marabouts qui lui ai demandé d’interdire l’arrivée de Franko pour des raisons religieuses et de société, (…).»

Ce tube de Franko « Coller la petite » avec ses 17 millions de vues sur Youtube fut, à n’en pas douter, la chanson africaine de l’année 2015 sur le continent noir et ailleurs.

Malencontreusement et au grand dam des mélomanes Nigériens, Niamey ne veut ni récupérer la petite, ni l’angoisser, ni l’embrouiller à fortiori « coller la petite». Dans le tube, Franko demande d’attendre son signal avant de coller la petite, les frères du Niger vont encore patienter pour ce fameux signal et j’en suis vraiment désolé.

 

Washington DC, le 16-02-2015

Issa Balla Moussa Sangaré

 


Oui, Lionel Zinsou, ce Blanc-noir n’a pas tort. L’Afrique n’appartient pas aux africains….

En 2011, Lors d’un séminaire de l’UMP (Union pour un Mouvement Populaire), l’actuel parti républicain de la France, un Blanc-noir qui n’est rien d’autre que l’actuel Premier Ministre et très probablement le futur Président du Bénin, a laissé entendre devant un auditoire composé majoritairement de Blancs-blancs que : « l’Afrique n’appartient pas aux africains. » La vidéo a fait le tour du monde via les réseaux sociaux, et sans surprise un tollé de réactions et d’indignations de la part de mes congénères africains à travers le monde.

Lionel Zinsou, l'actuel premier ministre du Bénin. Crédit photo: thegardian.com
Lionel Zinsou, l’actuel premier ministre du Bénin. Crédit photo: thegardian.com

Contrairement à la majorité des mes frères, avec un esprit critique et objectif, je pense que ce Blanc-noir ou africain européanisé, comme le disait Amadou Hampâté Bah dans son livre ‘  Amkoullel l’enfant peul’, n’a pas tort. Selon  Hampâté Bah, pendant la colonisation les Toubabs étaient appelés  ‘Blancs-blancs’ et leurs acolytes, auxiliaires, subalternes indigènes… étaient surnommés ‘Blancs-noirs’. Et il faut le souligner, ces  Blancs-noirs étaient davantage royalistes que les rois mêmes.

Sortons du cadre subjectif, ne soyons pas des intellectuels révisionnistes, analysons objectivement ses propos:

Ce Blanc-noir nous dit dans son exposé : « Mais il y a quelque chose de plus important, c’est que l’Afrique appartient à l’Europe. Elle n’appartient pas à la Chine ou à l’Inde. Et, chose un tout petit peu plus préoccupante, elle n’appartient pas encore aux Africains» A-t-il menti? Non.

Effectivement l’Afrique appartient à l’Europe et cela bien avant la conférence de Berlin de 1884, par conséquent, l’issue de cette conférence entérina et officialisa la colonisation en morcelant la mère des terres comme un gâteau de cérémonie entre les pays européens: Portugal, Allemagne, Angleterre, France pour citer que ceux-ci. C’est vrai il y a eu l’année de 1960 qui avait été dénommée l’année de l’Afrique avec les indépendances des nouveaux Etats africains, mais après seulement une décennie, les coups d’états militaires par-ci et l’assassinat de nos pères fondateurs par-là, ces jeunes états indépendants, comme un effet domino, sont tombés sous le joug du néocolonialisme et de l’impérialisme. Dr Kwame Krumah nous disait que: « le néocolonialisme est le fait de gérer un pays indirectement » et c’est exactement ce qui se passe en Afrique. Il faut avoir le courage de le dire, de nos jours, nos micros Etats sont gérés par les pays du Nord sous la surveillance des institutions financières de Bretton Woods pour ne pas paraphraser Mamadou Dia qui, disait dans son allocution qu’il envoya lors de l’inauguration du mémorial Modibo Keita en 1999 : « Cette Afrique des marchés d’esclaves que se partage les multinationales sous la direction vigilante du FMI et de la Banque Mondiale, cette Afrique des élections préfabriquées et des caricatures de démocratie, ce n’est pas l’Afrique de Modibo Keïta»

Ce Blanc-noir nous dit : « En Afrique, qui possède les mines ? Qui possède le pétrole, les produits agricoles, l’immobilier ? C’est l’Europe » Mais c’est vrai.

Qu’est ce qui nous appartient en Afrique nous africains ?  Les ressources minières sont presque toutes exploitées par les sociétés européennes, nos moyens de communications des satellites à la  téléphonie, tous appartiennent en majorité aux compagnies européennes. Ce sont les banques européennes ou leurs succursales qui sont considérées comme les plus crédibles en Afrique : BPN Paribas, Barclays, City Bank, Société Générale… Qui assure l’extraction et l’exploitation du pétrole en Afrique? Les entreprises européennes : Shell, Mobil, BP, Total… Même le contrôle de nos médias nous échappe, quelles sont les chaines de télévisions et radiophoniques plus fiables, écoutées et suivies sur le continent noir ? C’est celles des européennes: Canal+, Rfi, France24, BBC, TF1… Quelles sont les marques des moyens de transport que nous utilisons en Afrique ? Elles sont presque toutes européennes : Peugeot, Renault, Mercedes, Audi… avec leurs présentations implantées chez nous pour le service après vente. Même notre système éducatif est claqué sur le sien, on nous enseigne tout sauf notre propre histoire.

Revenons au niveau régional et continental, le Franc CFA, utilisé dans les pays membres de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale), est édité en France et garanti par le Trésor Public français. Cette garantie du trésor français est sanctionnée par le versement de nos devises étrangères ou avoirs extérieurs dans un compte bancaire auprès du Trésor français dénommé : « Comptes d’Opérations ». De la création du franc CFA soit en 1945 jusqu’en 1973, nos Etats francophones étaient obligés de verser les 100% de nos devises étrangères dans ces Comptes d’opérations. En 1973, il a été ramené à 65% et tout récemment en 2005 à 50%. De 1945 à nos jours, aucun audit financier n’a été fait sur ces comptes, et nul ne sait quel est le Montant total et réel que ces comptes d’Opérations renferment, plus les intérêts qu’ils ont dû générer durant tout ce temps. Selon, le Pr Nicolas Agbohou, « les Comptes d’Opérations sont une tragédie humaine pour les africains dépouillés de leurs revenus du 1er janvier jusqu’au 31 décembre de chaque année pour le Trésor Public de France ». Point n’est besoin d’être économiste, pour savoir que la souveraineté politique d’un pays est inséparable du pouvoir régalien de battre la monnaie.

L’Union Africaine (U.A.), à cause d l’incapacité des nos Etats de s’acquitter de leurs cotisations annuelles, est subventionnée en partie par an par les institutions Européennes. Combien de pays africains reçoivent des subventions d’équilibres au niveau de leurs lois de Finances? Combien de pays ont leurs élections financées en partie par les pays du Nord? Dans combien de pays se trouve des bases militaires des pays du Nord? Quant à la France, elle est presque présente militairement dans tous les pays de l’ex-AOF (Afrique Occidentale Française) et l’ex-AEF (Afrique Equatoriale Française). Soyons sincères envers nous-mêmes, l’Afrique ne nous appartient pas encore, il faut oser le dire.

 

Ce blanc-noir nous dit encore plus loin : « L’Afrique est le seul continent sur lequel la France a un excédent commercial, dit-il. L’Europe et la France ont un atout : l’Afrique pense en français ou en anglais, elle achète des marques européennes et c’est totalement naturel. »

On parle d’excédent commercial lorsqu’un pays exporte plus de biens et de services qu’il n’en importe autrement dit lorsque la balance commerciale des exportations est supérieure aux importations. Ce normalien Blanc-noir, réputé être un banquier d’affaires et économiste chevronné nous souligne que l’Afrique est le seul continent sur lequel la France a une balance commerciale positive. Arrêtons-nous là, car on pourra décortiquer son exposé davantage. Mais sachez brothers and sisters que ce Blanc-noir connait très bien la portée de ses propos, après avoir occupé les hautes fonctions dans les grandes institutions financières européennes, qui fut d’ailleurs la plume Laurent Fabius lorsque ce dernier était premier ministre de la France, il sait de quoi il parle.

Conclusion

Les dés sont déjà jetés, sauf miracle de dernière minute sinon ce Blanc-noir régentera le Bénin et au grand dam des africains. Il en va sans dire qu’il sera là pour défendre les intérêts de la France corps et âme, pour cela je n’en veux pour preuve la proposition numéro 10 : « RENFORCER L’INFLUENCE DE LA FRANCE EN AFRIQUE » du rapport dont il est co-auteur intitulé : « Un partenariat pour l’avenir : 15 propositions pour une nouvelle dynamique économie entre l’Afrique et France »,je m’arrête là.

Acceptons cette allocution de ce Blanc-noir comme un coup de grâce, car elle est une rareté inouïe, surtout venant d’une personnalité de son rang, les hauts d’en haut. Au contraire, elle doit être vulgarisée et explicitée de manière scientifique afin que les générations futures puissent mieux comprendre cette triste réalité et de s’armer, par conséquent, jusqu’aux dents contre le système dominant. Au lieu de nous indigner ici et là, elle doit nous pousser, surtout la jeune génération africaine, à se poser des questions : comment sommes-nous arrivés ici ? Que devrons-nous faire pour appréhender ce système dominant qui n’a que trop duré ?

En tant que panafricaniste, la solution pour nous n’est que l’unité africaine tant prônée par ces dignes fils de l’Afrique tels que : Modibo Keïta, Kwame Nkrumah, Cheick Anta Diop…

Modibo Keïta nous disait « C’est dans l’unité que l’Afrique pourra résister à l’emprise des forces impérialistes et renforcer le camp de la paix », Battons-nous pour l’unité, battons-nous pour le fédéralisme, un état fédéral, une armée fédérale avec un budget fédéral, une devise monétaire unique, un marché commun… « La jeune génération ne doit pas baisser les bras. Elle doit se battre pour l’unité. (…) Si la première génération d’africains a échoué et n’a pu réaliser l’unité africaine, il faut maintenant que les jeunes reprennent le flambeau et aillent plus loin » telle est la requête du Mwalimu Julius Nyerere, dans livre de David Gakunzi et AD’ Obe Obe : ‘Rencontres avec Julius Nyerere’

 

Washington DC, le 23-01-2016

Issa Balla Moussa Sangaré

L’éternel élève à l’école de soi et africaine


Facebook: Je suis Paris Vs Je ne suis pas Paris

Profile en Bleu Blanc Rouge proposé par Facebook en guise de soutien pour la France après les attentats du 13 novembre 2015. Crédit: facebook
Profile en Bleu Blanc Rouge proposé par Facebook en guise de soutien pour la France après les attentats du 13 novembre 2015. Crédit: facebook

Les africains se clashent sur facebook à propos du changement de profil en couleur tricolore.

Le profil en Bleu Blanc Rouge en guise de soutien pour la France et les innocents victimes initié par Facebook après les attentats du vendredi 13 novembre 2015 à Paris n’est nullement une mauvaise chose en soi.

Ainsi, concernant les pros et les contres, les seconds ne peuvent s’en prendre qu’à Facebook uniquement, car il n’a jamais lancé une telle application pour les victimes du Mali, du Nigeria, du Niger, du Cameroun, du Tchad, de la Somalie… j’en oublie. Pour les pros, c’est leur droit le plus absolu mais on aurait seulement voulu une analogue compassion pour leurs frères BLACK de l’Afrique noire. 

Il va de soi également que même si une telle application avait été mise sur place pour nous africains, elle n’allait pas avoir autant de solicitations. L’Homme blanc connait entraide dans pareille situation contrairement à l’Homme noir et c’est très pathétique. 

Le président Obama a fait sa déclaration bien avant que le président François Hollande n’ait fait la tienne. Sur twitter, j’ai vu les tweets et les condamnations du Premier ministre anglais Cameron, de la chancelière allemande Mergel et bien d’autres dirigeants du monde.

Les sous préfets ( les présidents africains ) comme le disent certains internautes: les présidents Macky Sall, Mamadou Issoufi, Ibrahim Boubacar Keïta… étaient également de la partie.

Aussi curieusement que cela puisse paraître, nos présidents africains sont insensibles lorsqu’il s’agit des morts de la couleur noire de l’Afrique noire à la suite des barbaries des islamistes ici et là. J’ai rarement vu autant de spontanéité de leurs parts dans similaire situation en Afrique.

D’après Malcolm X:  » le jour que l’homme noir va respecter son congénère, alors il sera respecté par tous les autres hommes ».

Une pensée pieuse à tous victimes et leurs proches ici et ailleurs.

Washington DC, le 15-11-15

Issa Balla Moussa Sangaré

 


Non, le drapeau malien sur les Champs-Elysées n’est pas une fierté pour moi

Certains compatriotes estiment que  » c’est une fierté de voir le drapeau malien sur les Champs-Elysées ». Non ! ce n’est pas mon opinion. Fierté par rapport quoi ? Voir le drapeau d’un pays africain sur les avenues de l’Hexagone est-il devenu une fin en soi ? Sommes-nous toujours en colonisation pour être si fiers de contempler les couleurs du Mali en France ? Sommes-nous en compétition avec les ex-colonies de la métropole pour hisser notre drapeau en France ? Est-ce la proclamation d’une seconde indépendance du Mali ?

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Les drapeaux du Mali et de la France sur les Champs-Elysées lors de la visite d’Etat du président malien IBK. Crédit photo: Facebook

En 2003 et précisément le 24 octobre Jacques Chirac en son temps président de la République française s’était rendu au Mali pour une visite officielle de 48 heures. Le drapeau tricolore (bleu, blanc, rouge) de la France flottait sur le boulevard de l’indépendance (Avenue des Champs-Elysées maliens). Je n’ai personnellement ni vu, ni entendu un seul citoyen lambda français dire que : le fait que le drapeau tricolore flotte sur le boulevard de l’indépendance du Mali était une fierté.

Maintenant, il faut se demander, qu’est-ce qui est à l’origine de cette visite annoncée tambour battant ? L’on se souvient du séisme provoquée le 28 mars 2014 par le journal Le Monde qui publia un article accusant le président IBK d’avoir été financé par l’homme d’affaires corse Michel Tomi, surnommé “le parrain des parrains”. On se souvient également que l’ancien ministre malien de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga avait été placé en garde à vue, en septembre 2014, à Nanterre (Hauts-de-Seine). Selon RFI c’était dans le cadre de l’enquête pour corruption visant l’homme d’affaires français Michel Tomi. Aucune charge n’a été retenue contre l’ex-ministre de la Défense après sa relaxe.

Mieux, on a en mémoire l’article fleuve de Mediapart du 25 mai 2015 intitulé : « Deux présidents africains écoutés par la justice française ». Cet article nous révèle que le président IBK avait été écouté téléphoniquement dans le cadre des investigations judiciaires visant l’homme d’affaires corse Michel Tomi, à la tête d’un empire financier en Afrique.

Et mieux encore, on se souvient du placement en garde en vue de Marc Gafajoli le 23 juin 2015 en France. Selon Jeune Afrique, le Français Marc Gaffajoli s’occupait déjà, pour Afrijet, la société du français Michel Tomi, de louer l’avion au candidat IBK en campagne. C’est lui aussi qui, en tant que conseiller du président, a eu pour mandat exclusif la recherche d’un nouvel appareil. Travail pour lequel il a empoché 2,1 millions de dollars (1,7 million d’euros).

A la lumière de tout ce qui précède, il y a lieu de se demander que vaut cette visite d’Etat ? N’oublions pas qu’en géopolitique, on nous enseigne que les pays n’ont pas d’amis mais des intérêts. Quels sont les dessous de cette visite ? Et surtout lorsqu’on définit la visite d’Etat comme l’invitation expresse d’un chef d’Etat à son homologue. Il s’agit de la plus grande marque de bonnes relations entre deux Etats. En ce qui concerne le cas de la France, en moyenne elle n’enregistre que trois visites d’Etat par an. On nous dit que c’est le signe de bonnes relations entre deux pays, avec tous ces faits énumérés ci-haut en 2014 et 2015 liés au président malien et le parrain des parrains, je me demande comment du jour au lendemain le président François Hollande peut inviter son homologue malien mine de rien. Est-ce que la France a finalement eu ce qu’elle cherchait depuis la nuit des temps ? Est-ce pour la signature définitive de la mise sous tutelle de la République du Mali auprès de la France ? Est-ce pour hypothéquer le peu qui reste du Mali ?

Ce que je sais, le Mali va payer jusqu’au dernier centime de la facture de l’intervention de l’armée française en janvier 2013 à Kona. Et c’est déjà commencé, en mars 2014  Le secrétariat général de l’ONU a attribué de gré à gré plusieurs contrats d’une valeur totale de 34,7 millions d’euros aux groupes français Thales et Razel-Bec pour la réalisation de travaux d’infrastructures au Nord-Mali. Selon le journal Jeune Afrique, un organe lié au ministère français des Affaires étrangères, avait défendu l’offre des entreprises françaises auprès des responsables onusiens. Mieux encore, le fabriquant du passeport malien change de nationalité. jusque-là cette fabrication  était détenue par une société canadienne. Le Conseil des ministres du 4 septembre 2015 nous informa que c’est une entreprise française Société ‘Oberthur Technologies’ qui assurera désormais la fabrication de notre passeport biométrique.

Par-delà, on nous affirme également qu’il y aura une levée de fonds pour la relance de l’économie malienne et la reconstruction des régions du nord du Mali. je dirais plutôt pour mieux sceller l’avenir des générations futures. John Adams le deuxième président des Etats-Unis, nous disait : « Il y a deux manières d’asservir et de conquérir une nation l’une est par l’épée, l’autre par la dette ». Ces aides et prêts sont tous assortis par des conditionnalités obscures que le citoyen lambda ne saura jamais. Quant à Modibo Keita, le premier président de la République du Mali, il disait que « notre liberté serait un mot vide de sens, si nous devions toujours dépendre financièrement de tel ou de tel pays. »

Enfin pour clore ce billet, je dirais qu’il sera une très grande fierté pour ma modeste personne lorsque le drapeau vert-jaune-rouge flottera encore à Kidal (huitième région du Mali)

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Washington DC, le 21-10-2015

Issa Balla Moussa Sangaré

Simple citoyen malien

 

 


Le Congrès Extraordinaire du 22 septembre 1960 : L’indépendance du Mali

« La République du Mali est née. Le Mali continue. Le mot Mali continuera à résonner comme un gong sur la conscience de tous ceux qui ont œuvré à l’éclatement de la Fédération du Mali ou qui s’en sont réjouis. Nous restons mobilisés pour l’idée de la Fédération qui, malgré tout, demeure une semence virile de l’unité africaine. » Modibo Keïta

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Le panafricaniste Issa Balla Moussa Sangare en train de se recueillir sur la tombe du camarade Modibo Keita, premier président de la République du Mali

Il y a exactement 55 ans, la République du Mali fut proclamée indépendante. Avant de parler du congrès du 22 septembre, il serait juste de converser en amont sur les événements qui ont précédé ce jour historique. Après la proclamation de l’indépendance du Sénégal le 20 juin 1960 et l’expulsion des dirigeants soudanais (maliens) du Sénégal, dans la même semaine une conférence nationale s’est tenue à Bamako pour réclamer à tous les cercles d’envoyer des délégations. Lors de cette conférence nationale les différents délégués ont été chargés de retourner à leurs bases et de consulter les populations : « Vu que la fédération n’est plus, qu’est-ce les populations veulent ? » Un délai d’un mois avait été donné pour réflexion, qui sera suivi d’un congrès extraordinaire pour que chaque délégué de cercle puisse rapporter à la tribune ce que les populations leurs auraient indiqué. Selon le doyen Amadou Seydou Traoré, le congrès du 22 septembre était prévu pour une durée de trois jours mais les avis étaient tellement convergents et unanimes qu’au final, il n’a duré qu’une journée et demi, et les décisions ont été adoptés à l’unanimité.

En ce jour légendaire du 22 septembre 1960 dans la grande salle du Collège Technique de Bamako (actuel Lycée Technique de Bamako), les maliens se sont dressés comme un seul homme, même Fily Dabo Sissoko, l’opposant déclaré de tous les temps de l’U.S.R.D.A. (Union Soudanaise- Rassemblement Démocratique Africain) s’était rallié à la cause nationale en montant à la tribune du Congrès Extraordinaire pour proclamer son entière disponibilité pour la construction nationale du Mali. Dans son livre Le Mali de Modibo Keïta, le politologue Dr Cheick Oumar Diarrah pense que «le Mali avait un visage nouveau. »

Devant les délégués des différentes circonscriptions le camarade Modibo Keïta articulait: « (…)  pour le succès de notre action en faveur de la Fédération, il est indispensable et urgent que la République Soudanaise s’affirme sur le plan africain et sur le plan international » et pour accomplir cela, les congressistes ont été invités à autoriser l’Assemblée législative :
1° À appréhender les compétences transférées par la République Soudanaise à la Fédération du Mali ;
2° À proclamer comme État indépendant et souverain la République Soudanaise ;
3° À proclamer que la République Soudanaise s’appelle République du Mali, libre de tous engagements et liens politiques vis-à-vis de la France, comme la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), la Côte d’Ivoire, le Niger, le Dahomey (actuel Bénin) .

C’est ainsi les congressistes avec à leur tête Modibo Keïta et Fily Dabo Sissoko marchèrent  coude-à-coude du Collège Technique pour se rendre à l’Assemblée Législative qui s’est transformée en Assemblée Nationale, afin que cette dernière puisse proclamer l’indépendance de la République du Mali.

En ce moment rude de l’histoire de notre nation, soyons plus que jamais fiers de notre nation. Toutes les grandes nations telles que les Etats-Unis d’Amérique et la France, pour n’en citer celles-ci ont connu leur problème du Nord et du Sud, par conséquent, le Mali n’est pas une exception. Il n’y a même pas 80 ans la France était divisée entre le Nord et le Sud et nos grands parents sont partis contribuer à sa libération avec honneur et dignité, comme ce que l’armée française est en train de faire dans le septentrion malien. Pr Bakary Kamian dans son livre ‘Des Tranchées de Verdun à l’église Saint-bernard’ nous fait savoir que c’est 80000 combattants maliens qui étaient partis au secours de la France pendant les guerre 1914-18 et 1939-45.

Le problème que notre patrie fait face aujourd’hui n’est pas une fatalité éternelle, nous avons l’obligation d’entretenir l’héritage politique légué par nos pères de l’indépendance en ramenant la paix et la réconciliation au Mali tout en défendant avec corps et âme l’unicité de notre nation.

Bonne fête de l’indépendance à tous mes compatriotes maliens,

Hommage à nos aïeux panafricanistes,

Gloire éternelle à nos pères de l’indépendance africaine,

Gloire éternelle aux libérateurs de la République du Mali,

Vive le Mali dans une Afrique unie et prospère.

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Washington DC, le 22-09-2015

Issa Balla Moussa Sangaré

Fils du Mali.

 


Que le président IBK fasse sa propre autocritique !

Le président IBK, crédit photo: mali-web.org
Le président IBK, crédit photo: mali-web.org

Dans ‘Afrique Sans Foi ni Loi’ page 159, Louis Emgba Mekongo nous relate : « Les révélations du journal Washington Post de l’affaire Irangate de ventes secrètes d’armes américaines à l’Iran, obligèrent le président Reagan à faire publiquement son autocritique, à écarter du gouvernement ceux de ses principaux collaborateurs impliqués dans le scandale. Ces derniers furent ensuite entendus par le Sénat et traduits en justice. »

Nous avons été constants dans nos écrits, analyses, critiques et suggestions depuis l’investiture du président Ibrahima Boubacar Keïta.

Dresser le bilan de l’an deux du régime de l’homme fort de Sebenikoro nécessiterait des centaines et des centaines de pages ne serait-ce que pour parler des scandales. Nous nous bornerons à la liste suivante : absence notoire de projet de société, les voyages dispendieux et interminables, le détournement des deniers publics, la gabegie financière, le népotisme, le partage du gâteau, la recrudescence de l’insécurité, le mépris de la presse locale au profit des médias internationaux.

  1. Absence de projet de société : A titre d’illustration, lorsqu’une multinationale arrive dans un pays, elle signe un cahier des charges dans lequel elle s’engage à honorer certains engagements sur une période bien déterminée. En conséquence, elle sera évaluée sur la base de ce cahier de charges proportionnellement à ce qu’elle aura réalisé sur une année, deux années, etc. Depuis l arrivée de la multinationale IBK (famille, proches et amis) jusqu’à nos jours, nous n’avons vu aucun cahier de charges. En d’autres termes, aucun projet de société pour les cinq années de son mandat présidentiel. Excellence comment allons-nous évaluer vos œuvres ? Votre bilan politique ? Nous constatons au jour le jour la gestion du pays par le tâtonnement, le bricolage et des essais en un mot aucune feuille de route.
  2. Les voyages dispendieux et interminables : Le site d’information en ligne maliweb.net totalise le nombre de vos voyages à l’extérieur du Mali à 65. Tous ces déplacements onéreux pour quel résultat ? Rien ! De septembre 2013 au moment où nous écrivons ces quelques lignes, nous pouvons déduire que notre pays régresse dans presque tous les secteurs.
  3. Le détournement des deniers publics, la gabegie financière : De prime abord, nous constatons que ces maux deviennent les traits forts du régime de Sebenikoro couplés  avec la persistance et la banalisation de la corruption à tel point que corrompus et corrupteurs sont devenus les premiers choix de carrière. Dans le rapport du Bureau de vérificateur général (BVG) les chiffres parlent d’eux-mêmes. En effet, le rapport annuel de 2014 dresse un état d’irrégularités financières totalisant la somme de 72, 88 milliards de FCFA dont 33, 86 milliards de FCFA au titre de la fraude et 39, 02 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion. Et pourtant, l’on se souvient que l’année de 2014 avait été déclarée par le président IBK comme l’année de la lutte contre la corruption.
  4. Le népotisme et le partage du gâteau : Bon nombre de citoyens avaient cru en vous lors des campagnes électorales quand vous disiez dans vos discours propagandistes  : «  Le Mali d’abord,« Personne ne sera au-dessus de la loi », les faits sont là indiscutés et indiscutables. Certains de vos ministres, qui avaient leurs noms cités dans les supposées malversations financières, ont été débarqués du bateau de l’exécutif, mais ils n’ont jamais été inquiétés par la justice malienne. Certains d’entre eux ont déjà trouvé des points de chute. Monsieur le Président, même si vous avez réitéré à moult reprises que votre pouvoir ne sera pas un gâteau à partager, il y a partage de miettes, et ces miettes forment ensemble un gâteau en soi. Pour preuve, l’exécutif et les conseillers à la présidence qui représentent presque la grande majorité de la classe politique malienne. Il faut également le souligner cette classe politique est en mercato permanent.
  1. Le mépris de la presse locale au profit des médias internationaux : Blaise Pascal nous dit : « Dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la dissent, parce qu’ils se font haïr », Monsieur le Président , vous et certains de vos ministres accordiez beaucoup d’interviews à la presse internationale notamment française au grand dam de la presse locale. En déduction, c’est comme si la chaine publique malienne vient en seconde position après la presse occidentale.

Monsieur le Président, en ce moment rude de l’histoire de notre nation, nous vous invitons à faire votre propre autocritique,  pour redresser le tir et en vous faisant accompagner pour les trois années à venir par des hommes intègres et de qualité qui, sont prêts à faire l’ultime sacrifice pour la nation.

Malgré l’affaire Irangate et l’autocritique du président américain d’alors évoquées ci-dessus, à l’échéance de son mandat le président Reagan était considéré comme l’un des présidents américains les plus populaires.

Washington DC, le 04-09-2015

Issa Balla Moussa Sangaré

 

 

 


Lettre d’un jeune panafricaniste à l’UA concernant le kiswahili

 

Washington DC, le 2 septembre 2015

photo avec le drapeau de l'UA
Le Le panafricaniste Issa Balla Moussa Sangaré

A l’attention de :

 Son Excellence Robert Mugabe, président en exercice de l’Union africaine,

Son Excellence Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’Union africaine,

Son Excellence Amina Salum Ali, Ambassadrice de l’Union africaine auprès des Etats-Unis

En tant qu’un jeune panafricaniste, c’est avec un grand honneur que j’ai décidé de prendre la plume pour vous écrire face à une préoccupation qui a trait à l’avenir des enfants du continent africain et au panafricanisme.

En effet, l’article du 28 août 2015 LAfrique du Sud : casse-tête chinois à l’école’ du magazine Jeune Afrique nous apprend que : « L’an prochain, les petits Sud-Africains vont pouvoir apprendre le mandarin (la langue chinoise) dès le primaire (…). Après l’école primaire, le mandarin sera enseigné au lycée à partir de 2017 et 2018. » Mieux, le même article nous affirme que 45 instituts Confucius dispensent des cours à travers le continent noir, et leur succès ne se dément pas. Plus loin, il nous relate que c’est en 2004 que les institutions de Confucius ont fait leur apparition en Afrique et elles ont pour objectif l’apprentissage du mandarin et la diffusion de la culture chinoise.

mandarin en Afrique
Les Instituts Confucius en Afrique. Crédit photo: jeuneafrique.com

 

 

 

 

 

 

 

A A la lumière de ce qui précède et étant un panafricaniste convaincu, je me suis senti dans l’obligation de vous écrire en tirant la sonnette d’alarme.

Ainsi, le professeur Jean-Paul Pougala dans son livre ‘Géostratégie africaine’ page 35, nous affirme que : « C’est depuis 1975 que le swahili a été reconnu à l’ONU et inscrit à l’Unesco comme la langue officielle africaine. »

Un autre article du magazine Jeune Afrique qui date du 12 octobre 2004, dont l’intitulé est  » L’Union africaine (UA) : le kiswahili, pour quoi faire ? « , nous enseigne que l’UA  a hérité de son ancêtre l’Organisation pour l’Unité africaine (OUA) : du français, de l’anglais, de l’arabe et du portugais. Il s’y ajoute maintenant le kiswahili. Ici, nous pouvons déduire bien que le swahili ait été reconnu par l’ONU et L’Unesco depuis 1975, il n’était guère considéré comme une langue officielle par les instances de l’UA.

Qu’il nous soit aussi permis de souligner que l’adoption du kiswahili comme une langue officielle par l’UA est largement due au dévouement personnel du président de la Commission de l’UA  d’alors, l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré, un panafricaniste déterminé. Ainsi, le protocole sur les amendements à l’acte constitutif de l’UA, adopté par la 1ere session extraordinaire de la Conférence de l’Union à Addis Abeba (Ethiopie) le 3 février 2003 et par la 2e session ordinaire de la Conférence de l’Union à Maputo (Mozambique) le 11 juillet 2003, stipule en son article 11 : « (…), remplacer le titre ‘Langues de travail’ par ‘Langues officielles’ et remplacer la disposition  existante par : 1. Les langues officielles de l’Union et de toutes ses institutions sont : l’arabe, l’anglais, le français, le portugais, l’espagnol, le kiswahili et toute autre langue africaine.»

Mieux encore, selon le professeur Pougala, l’ancien président de la Commission l’UA, son excellence Alpha Oumar Konaré avait laissé entendre le 24 mai 2004 au siège de l’Unesco à Paris : « Nous devons désormais accorder une place essentielle aux valeurs et traditions africaines. Sur ce plan, nos langues doivent être valorisées par nous-mêmes. Dès le mois de juillet prochain, nous entendons donner l’exemple en instituant le kiswahili comme langue officielle.»

Vos Excellences, président en exercice de l’Union africaine, présidente de la Commission de l’Union africaine, Ambassadrice de l’Union africaine auprès des Etats-Unis,

Vous serez d’accord avec moi qu’il ne saurait y avoir une union effective, une intégration socio-économique… entre les pays de la mère des terres sans une langue commune qui sera le socle culturel pour fédérer les descendants des présidents panafricanistes Kwameh Nkruma, Modibo Keïta, Julius Nyerere…  ces pères fondateurs de l’UA.

Proposions : le site du Dictionnaire biographique chrétiens d’Afrique (dacb.org) nous enseigne à travers moult cartographies les différentes langues officielles parlées dans les 54 pays d’Afrique. Ainsi je préconise :

  • L’instauration obligatoire au primaire et au secondaire, l’enseignement du kiswahili dans la région francophone d’Afrique où il n’existe qu’une seule langue officielle. Cette région est constituée par : Le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée, la République démocratique du Congo (RDC), le Niger, le Congo, le Togo, la Côte d’Ivoire, la Centrafrique, le Tchad et le Gabon.
  • Dans les pays francophones tels que : le Cameroun, le Djibouti, la Mauritanie, le Sénégal, le Rwanda, le Madagascar, la Guinée équatoriale et les Comores où il existe deux langues officielles, le kiswahili pourra être considéré comme une troisième officielle et son enseignement sera une exigence à partir des écoles primaires.
  • Dans les pays maghrébins tels que l’Algérie et la Tunisie où la langue officielle est l’arabe, on pourra instaurer le kiswahili comme la seconde langue officielle et en faire son enseignement une obligation à partir des écoles primaires.
  • Dans les contrées anglophones où l’anglais est la seule langue officielle comme au Ghana, Liberia, Nigeria, Zambie,Sierra Leone, Gambie, Namibie, le kiswahili pourra être enseigné dès le primaire comme la seconde langue officielle. Il existe également des pays anglophones où il y a 2 langues officielles, ce sont des pays comme : le Cameroun, Maurice, le Lesotho, le Swaziland. Le kiswahili peut être enseigné à l’école primaire comme la troisième langue.
  • Dans les pays lusophones tels que : l’Angola, la Guinée-Bissau, Sao Tomé-et-Principe, le Cap Vert et le Mozambique où le portugais est la seule langue officielle, on pourra seconder le portugais par le kiswahili comme la deuxième langue officielle.
  • Enfin, il existe déjà d’une région où le kiswahili est parmi les langues officielles. Ces pays sont : le Burundi, la Tanzanie, l’Ouganda et le Kenya, nous pouvons d’ores et déjà dire le train est en marche dans cette région.

Pourquoi spécifiquement le kiswahili ?

La raison est très simple : selon la prestigieuse université américaine Stanford, citée par le site d’information en ligne ‘slateafrique’, le kiswahili est la langue la plus parlée en Afrique après l’arabe, mais la première d’origine continentale. Selon une estimation de la Banque mondiale, datant de 2005, un nombre compris entre 120 et 150 millions de personnes parlent le kiswahili à travers le monde. Les radios internationales, telles que RFI, diffusent les informations en kiswahili en Afrique de l’Est. Je vais terminer avec ces justifications par les propos de l’université de Virginie, citée encore par ‘Slateafrique’, elle nous apprend que les plus prestigieuses universités américaines ont leur propre département de kiswahili au sein de leur faculté de langues, et plus d’une centaine d’universités l’ont déjà inclus dans leur programme sur la planète.

Vos Excellences, président en exercice de l’Union africaine, présidente de la Commission de l’Union africaine, Ambassadrice de l’Union africaine auprès des Etats-Unis,

Après la lecture de cette lettre, certains me diront sûrement que les pays africains n’ont pas besoin de plusieurs langues officielles, mais au contraire notre doyen le Pr Kum’a Ndumbe III, professeur émérite de rang magistral nous enseigne que celui qui ne parle qu’une seule langue est une personne pauvre. Dans ‘Géostratégie Africaine’ pages 36-37, mon aîné panafricaniste le Pr Jean Paul Pougala pense que : « Les Africains doivent prendre l’exemple des pays scandinaves où tous les jeunes doivent bien parler au moins 3 langues internationales »

Avec cette entreprise de vulgarisation de la langue kiswahili sur l’ensemble du continent noir, nous sommes sûrs que nous aurons jeté les bases d’une intégration culturelle continentale.

Je suis confiant qu’avec le kisawhili comme langue officielle dans tous les pays africains, dans 15 ou 20 ans nous aurons une génération africaine qui parlera 100 % la même langue, et elle sera le cordon ombilical et le soubassement d’une fédération africaine.

Chers Excellences, président en exercice de l’Union africaine, présidente de la Commission de l’Union africaine, ambassadrice de l’Union africaine auprès des Etats-Unis, je vous prie de bien vouloir recevoir l’expression de mes considérations les plus panafricanistes.

 

Issa Balla Moussa Sangaré

Panafricaniste

issabmsangare@hotmail.com

Secrétaire général de l’Association des Maliens de Washington (AMAW)

Membre du Réseau des Citoyens actifs du Mali (ReCAM)

Membre de Réinventer les Industriels africains de Demain Montréal 2 (RINVINDAF MONTREAL 2)

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N.B. : Cette lettre a été traduite en anglais, elle a également été remise en personne par l’auteur à l’ambassadrice de l’Union africaine auprès des Etats-Unis, Son Excellence Amina S. Ali. Troiscopies, une pour le président en exercice de l’UA, une pour la présidente de la Commission de l’UA et enfin une pour l’ambassadrice de l’UA auprès des Etats-Unis.