In memoriam capitaine Sékou Traore alias « Bad »
Je commence d’emblée cet article en m’inclinant devant la mémoire de tous les soldats tombés sur le champ d’honneur pour la libération du nord-Mali, des soldats maliens aux français tout en passant par les Tchadiens, les Togolais et les sénégalais.
La chute de la petite garnison d’Aguelhok
Le 24 janvier 2012, après plus d’une semaine de combat intense entrent les soldats maliens à leur tête le capitaine Sékou Traore et les rebelles du MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad) avec leurs alliés islamistes d’Ansar Dine, la petite garnison d’Aguelhok tombe. Nos militaires n’ont plus de munitions, les renforts tardent à venir, et les voici dans l’obligation de déposer les armes. Personnellement, je dirais qu’ils sont morts les armes à la main, ils n’ont pas été vaincus ces vaillants militaires et je le réitère haut et fort, le capitaine Sékou et ses hommes n’ont pas été vaincus.
La plupart sont exécutés une balle dans la nuque ou bien égorgés à commencer par le capitaine Sékou Traoré. Le bilan est très lourd, on parlait de plus de 150 militaires sommairement tués. Début février 2012, le président ATT nous évoquera 95 morts.
Et ce blackout de nos autorités sur nos soldats tombés à Aguelhok ?
Ce sont aussi des pères de famille, ils ont des parents, ils ont des frères et sœurs, ils ont des cousins et des cousines et finalement ils ont des amis et des voisins.
Ils doivent être immortalisés parce qu’ils se sont battus pour une cause noble. Leur identité doit être dévoilée pour qu’on sache que le mari de Mme Y est tombé sur le champ d’honneur, que le fils de M. et Mme X ont perdu leur fils au front. Veuillez nous faire savoir de quelle famille ils viennent ?
Le Tchad nous a donné un très bon exemple. En effet, le 1er mars 2013 avait été déclaré jour de deuil national sur l’étendue du territoire Tchadien. Un hommage national avait été rendu aux 25 soldats tombés sur le champ d’honneur dans la région de Kidal. L’échelon, le prénom et le nom de famille de chaque défunt ont été rendu public afin le peuple Tchadien puisse connaitre de quelle famille qu’ils viennent.
Le capitaine Sékou Traore et ses hommes sont des héros
Le 3 février 2012 devant les épouses des militaires de Kati, le président ATT a laissé entendre que le capitaine Sékou et ses hommes pouvaient décamper, mais ils ont tenu à défendre le camp d’Aguelhok et à protéger les étudiants de l’IFM (Institut de Formation des Maîtres).
Lors de l’émission de Rfi, le débat africain d’Allain Foka tout juste avant le coup d’état du 22 mars 2012, le président ATT avait encore saisi cette occasion pour rappeler à quel point le capitaine Sékou et ses hommes se sont vaillamment battus contre le MLNA et ses alliés d’Ansar Dine.
Début avril 2012, un article de jeuneafrique nous révéla ce que le chef du groupe islamiste Ansar Dine Iyad Ag Ghali pense de la bataille d’Aguelhok : « Aguelhok fut la bataille la plus farouche de toute les campagnes récentes. Les militaires maliens ont résisté héroïquement. C’était eux ou nous. Ce furent eux qui tombèrent » fin de citation. Ces témoignages viennent de la bouche même d’Iyad Ag Ghali, le numéro du groupe islamiste Ansar Dine.
L’individu disparait la famille continue
Bad je sais que tu allais aimer que je t’appelle ainsi, ta disparation ne nous fera point oublier ta personne, car le Mali est une famille et cette famille est liée le sang, le sang malien. A cause de ce sang malien nous nous donnerons le devoir et même l’obligation d’honorer ta mémoire.
Comme les Dibi sylas Diarra, Kissima Tounkara, Siaka Koné j’en passe, le nom du capitaine Sékou Traore doit être véhiculé afin que la génération future puisse connaitre ce qu’il a fait pour la patrie. Sékou Traore était un homme avec un grand ‘H’. Capitaine Sékou Traore est mon héros, notre héros et sa mémoire doit être honoré par tous les moyens.
Par ma voix, même si c’est du « bas d’en bas » je tiens à rendre hommage au capitaine Sékou Traore et ses hommes pour avoir honoré le serment de mourir pour la patrie, pour le service rendu et enfin leurs bravoures sans bornes.
23/01/2014
Issa B.M. Sangaré
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