Surfacturations au Mali: 29 Milliards F CFA (29*1.000*1.000.000F CFA)

3 octobre 2014

Surfacturations au Mali: 29 Milliards F CFA (29*1.000*1.000.000F CFA)

Présidence de la République du Mali, Crédit: google.com
Présidence de la République du Mali, Crédit: google.com

Y’a-t-il une malédiction qui court après le Mali?

Le 4 décembre 2009, l’agence de notation Fitch a décidé, de ne plus perdre son temps à évaluer les efforts du Mali. Fitch estime que les dirigeants de notre pays ont abdiqué toute volonté de construire un destin honorable à notre nation pour se consacrer à l’auto enrichissement et à l’enrichissement illicite.

Le 1 décembre 2011, l’ONG Transparency International a rendu public le classement de l’Indice de perception de la corruption (IPC). Comme à l’accoutumée, le Mali se classe parmi les pays les très corrompus. Sur une échelle de 10, la note du Mali se situe dans une fourchette de 2 à 2,9. Selon Transparency International, les pots-de-vin versés à des politiciens et à des fonctionnaires sont estimés à 40 milliards de dollars par an dans les pays en développement.

Les rapports annuels du Bureau du Vérificateur General (BVG) n’ont jamais cessé de tirer la sonnette d’alarme.  Après l’audit des comptes de divers services et entreprises publiques du Mali, il dénonce annuellement des manques à gagner  pour l’État, des sommes qui avoisinent 98 milliards de F CFA (150 millions d’euros), dont 40 % imputables à des fraudes.

D’aucuns comprennent pourquoi les politiciens sans scrupules et leurs acolytes des operateurs économiques véreux veulent  à tout prix la fermeture de cette entité qu’ils, jugent budgétivore.

Surfacturations : 29 Milliards F CFA (29*1.000*1.000.000F CFA)

Pour mémoire, c’est à la suite de l’acquisition du nouvel avion présidentiel pour un coût de revient de 20 milliards F CFA et la passation des contrats gré à gré de fournitures d’armement entre le gouvernement et à un conseillé du président IBK pour une valeur de 69 milliards F CFA que, le FMI (Fonds Monétaire International)  suivi de la Banque Mondiale (BM) et l’Union Européenne (UE) décident, une à une, de suspendre leurs aides budgétaires à l’état malien. Le FMI exige alors un audit financier sur toutes les dépenses afférentes à ces  deux décaissements du gouvernement. Les rapports d’audit sont cinglants, ils donnent froid dans le dos, c’est du ‘Never seen’ (jamais vu) au Mali. Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) vient de mettre à nu des surfacturations à hauteur de 29 milliards F CFA soit 29*1.000*1.000.000F CFA. Les rapports audit nous rapportent que les paires de chaussettes ont été facturées à 22500 F CFA, mon Dieu !!!!

Des surfacturations de 29 milliards F CFA soit une majoration de 73% de la valeur dudit contrat de fournitures d’armement. La presse locale nous relate que 4 ministres sont également impliqués dans ces malversations.

Une promesse est une dette

Au lendemain de son élection à la tête de la magistrature suprême de l’état, ses propos incarnaient le changement, ce divorce tant entendu avec la corruption, l’enrichissement illicite, la mauvaise gestion du denier public. En novembre 2013, n’est-il pas celui qui disait : « Le Mali a trop longtemps saigné ; il est temps d’arrêter l’hémorragie. Pour ma part, je vous le redis ici : nul ne sera au-dessus de la loi. Nul ne s’enrichira impunément sur le dos du Mali. Nul ne se soustraira à l’obligation de rendre compte. C’est la loi d’airain des pays de progrès. C’est ce pays que j’ai promis. C’est ce pays qu’il m’incombe de délivrer.»

Un espoir naquit chez les non-avertis, ils ont cru aux propos du président de la république. En janvier 2014, il récidiva en laissant entendre :« Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Incha’Allah». Cette fois-ci, même les plus avertis ont failli croire à sa bonne volonté. La volonté redresser le cap, de mettre fin à la délinquance financière et la gabegie dans l’administration publique.

En vertu de vos propos antérieurs, M. le président de la république, vous êtes débiteur envers votre peuple car vous nous aviez fait la promesse : «Nul ne s’enrichira impunément sur le dos du Mali. Nul ne se soustraira à l’obligation de rendre compte

Ici et là, devant Dieu et les hommes, M. le président de la république, vous avez l’obligation morale d’honorer votre promesse. Qu’attendez-vous de vous débarrasser de ces ministres sans scrupules et des les mettre à la disposition de la justice.

Ici et maintenant, devant l’histoire et les faits, M. le président de la république, votre honneur est en jeu, votre crédibilité à l’échelle nationale comme internationale est engagée.

Ici et ailleurs, urbi et orbi, M. le président de la république, c’est l’image de toute une nation qui est ternie. Vous avez le devoir et l’obligation en votre qualité de chef de l’Etat de laver cet affront.

Des sanctions pénales exemplaires     

La constitution de la république à son article 95 stipule : « la Haute Cour de Justice est compétente pour juger le Président de la République et les Ministres mis en accusation devant elle par l’Assemblée Nationale pour haute trahison ou en raison des faits qualifiés de crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions ainsi que leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l’Etat. »

Nous exigeons et demandons des sanctions pénales exemplaires. La Haute Cour de la Justice (HCJ) vient de voir le jour. Nous attendons impatiemment que cette affaire de surfacturations atterrisse dans les offices des membres de cette institution.

Que ce dossier soit le baptême de feu la Haute Cour de la Justice (HCJ).

Washington DC, le 03-10-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

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