Que le président IBK fasse sa propre autocritique !

Article : Que le président IBK fasse sa propre autocritique !
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4 septembre 2015

Que le président IBK fasse sa propre autocritique !

Le président IBK, crédit photo: mali-web.org
Le président IBK, crédit photo: mali-web.org

Dans ‘Afrique Sans Foi ni Loi’ page 159, Louis Emgba Mekongo nous relate : « Les révélations du journal Washington Post de l’affaire Irangate de ventes secrètes d’armes américaines à l’Iran, obligèrent le président Reagan à faire publiquement son autocritique, à écarter du gouvernement ceux de ses principaux collaborateurs impliqués dans le scandale. Ces derniers furent ensuite entendus par le Sénat et traduits en justice. »

Nous avons été constants dans nos écrits, analyses, critiques et suggestions depuis l’investiture du président Ibrahima Boubacar Keïta.

Dresser le bilan de l’an deux du régime de l’homme fort de Sebenikoro nécessiterait des centaines et des centaines de pages ne serait-ce que pour parler des scandales. Nous nous bornerons à la liste suivante : absence notoire de projet de société, les voyages dispendieux et interminables, le détournement des deniers publics, la gabegie financière, le népotisme, le partage du gâteau, la recrudescence de l’insécurité, le mépris de la presse locale au profit des médias internationaux.

  1. Absence de projet de société : A titre d’illustration, lorsqu’une multinationale arrive dans un pays, elle signe un cahier des charges dans lequel elle s’engage à honorer certains engagements sur une période bien déterminée. En conséquence, elle sera évaluée sur la base de ce cahier de charges proportionnellement à ce qu’elle aura réalisé sur une année, deux années, etc. Depuis l arrivée de la multinationale IBK (famille, proches et amis) jusqu’à nos jours, nous n’avons vu aucun cahier de charges. En d’autres termes, aucun projet de société pour les cinq années de son mandat présidentiel. Excellence comment allons-nous évaluer vos œuvres ? Votre bilan politique ? Nous constatons au jour le jour la gestion du pays par le tâtonnement, le bricolage et des essais en un mot aucune feuille de route.
  2. Les voyages dispendieux et interminables : Le site d’information en ligne maliweb.net totalise le nombre de vos voyages à l’extérieur du Mali à 65. Tous ces déplacements onéreux pour quel résultat ? Rien ! De septembre 2013 au moment où nous écrivons ces quelques lignes, nous pouvons déduire que notre pays régresse dans presque tous les secteurs.
  3. Le détournement des deniers publics, la gabegie financière : De prime abord, nous constatons que ces maux deviennent les traits forts du régime de Sebenikoro couplés  avec la persistance et la banalisation de la corruption à tel point que corrompus et corrupteurs sont devenus les premiers choix de carrière. Dans le rapport du Bureau de vérificateur général (BVG) les chiffres parlent d’eux-mêmes. En effet, le rapport annuel de 2014 dresse un état d’irrégularités financières totalisant la somme de 72, 88 milliards de FCFA dont 33, 86 milliards de FCFA au titre de la fraude et 39, 02 milliards de FCFA au titre de la mauvaise gestion. Et pourtant, l’on se souvient que l’année de 2014 avait été déclarée par le président IBK comme l’année de la lutte contre la corruption.
  4. Le népotisme et le partage du gâteau : Bon nombre de citoyens avaient cru en vous lors des campagnes électorales quand vous disiez dans vos discours propagandistes  : «  Le Mali d’abord,« Personne ne sera au-dessus de la loi », les faits sont là indiscutés et indiscutables. Certains de vos ministres, qui avaient leurs noms cités dans les supposées malversations financières, ont été débarqués du bateau de l’exécutif, mais ils n’ont jamais été inquiétés par la justice malienne. Certains d’entre eux ont déjà trouvé des points de chute. Monsieur le Président, même si vous avez réitéré à moult reprises que votre pouvoir ne sera pas un gâteau à partager, il y a partage de miettes, et ces miettes forment ensemble un gâteau en soi. Pour preuve, l’exécutif et les conseillers à la présidence qui représentent presque la grande majorité de la classe politique malienne. Il faut également le souligner cette classe politique est en mercato permanent.
  1. Le mépris de la presse locale au profit des médias internationaux : Blaise Pascal nous dit : « Dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la dissent, parce qu’ils se font haïr », Monsieur le Président , vous et certains de vos ministres accordiez beaucoup d’interviews à la presse internationale notamment française au grand dam de la presse locale. En déduction, c’est comme si la chaine publique malienne vient en seconde position après la presse occidentale.

Monsieur le Président, en ce moment rude de l’histoire de notre nation, nous vous invitons à faire votre propre autocritique,  pour redresser le tir et en vous faisant accompagner pour les trois années à venir par des hommes intègres et de qualité qui, sont prêts à faire l’ultime sacrifice pour la nation.

Malgré l’affaire Irangate et l’autocritique du président américain d’alors évoquées ci-dessus, à l’échéance de son mandat le président Reagan était considéré comme l’un des présidents américains les plus populaires.

Washington DC, le 04-09-2015

Issa Balla Moussa Sangaré

 

 

 

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