Le Congrès Extraordinaire du 22 septembre 1960 : L’indépendance du Mali

22 septembre 2015

Le Congrès Extraordinaire du 22 septembre 1960 : L’indépendance du Mali

« La République du Mali est née. Le Mali continue. Le mot Mali continuera à résonner comme un gong sur la conscience de tous ceux qui ont œuvré à l’éclatement de la Fédération du Mali ou qui s’en sont réjouis. Nous restons mobilisés pour l’idée de la Fédération qui, malgré tout, demeure une semence virile de l’unité africaine. » Modibo Keïta

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Le panafricaniste Issa Balla Moussa Sangare en train de se recueillir sur la tombe du camarade Modibo Keita, premier président de la République du Mali

Il y a exactement 55 ans, la République du Mali fut proclamée indépendante. Avant de parler du congrès du 22 septembre, il serait juste de converser en amont sur les événements qui ont précédé ce jour historique. Après la proclamation de l’indépendance du Sénégal le 20 juin 1960 et l’expulsion des dirigeants soudanais (maliens) du Sénégal, dans la même semaine une conférence nationale s’est tenue à Bamako pour réclamer à tous les cercles d’envoyer des délégations. Lors de cette conférence nationale les différents délégués ont été chargés de retourner à leurs bases et de consulter les populations : « Vu que la fédération n’est plus, qu’est-ce les populations veulent ? » Un délai d’un mois avait été donné pour réflexion, qui sera suivi d’un congrès extraordinaire pour que chaque délégué de cercle puisse rapporter à la tribune ce que les populations leurs auraient indiqué. Selon le doyen Amadou Seydou Traoré, le congrès du 22 septembre était prévu pour une durée de trois jours mais les avis étaient tellement convergents et unanimes qu’au final, il n’a duré qu’une journée et demi, et les décisions ont été adoptés à l’unanimité.

En ce jour légendaire du 22 septembre 1960 dans la grande salle du Collège Technique de Bamako (actuel Lycée Technique de Bamako), les maliens se sont dressés comme un seul homme, même Fily Dabo Sissoko, l’opposant déclaré de tous les temps de l’U.S.R.D.A. (Union Soudanaise- Rassemblement Démocratique Africain) s’était rallié à la cause nationale en montant à la tribune du Congrès Extraordinaire pour proclamer son entière disponibilité pour la construction nationale du Mali. Dans son livre Le Mali de Modibo Keïta, le politologue Dr Cheick Oumar Diarrah pense que «le Mali avait un visage nouveau. »

Devant les délégués des différentes circonscriptions le camarade Modibo Keïta articulait: « (…)  pour le succès de notre action en faveur de la Fédération, il est indispensable et urgent que la République Soudanaise s’affirme sur le plan africain et sur le plan international » et pour accomplir cela, les congressistes ont été invités à autoriser l’Assemblée législative :
1° À appréhender les compétences transférées par la République Soudanaise à la Fédération du Mali ;
2° À proclamer comme État indépendant et souverain la République Soudanaise ;
3° À proclamer que la République Soudanaise s’appelle République du Mali, libre de tous engagements et liens politiques vis-à-vis de la France, comme la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), la Côte d’Ivoire, le Niger, le Dahomey (actuel Bénin) .

C’est ainsi les congressistes avec à leur tête Modibo Keïta et Fily Dabo Sissoko marchèrent  coude-à-coude du Collège Technique pour se rendre à l’Assemblée Législative qui s’est transformée en Assemblée Nationale, afin que cette dernière puisse proclamer l’indépendance de la République du Mali.

En ce moment rude de l’histoire de notre nation, soyons plus que jamais fiers de notre nation. Toutes les grandes nations telles que les Etats-Unis d’Amérique et la France, pour n’en citer celles-ci ont connu leur problème du Nord et du Sud, par conséquent, le Mali n’est pas une exception. Il n’y a même pas 80 ans la France était divisée entre le Nord et le Sud et nos grands parents sont partis contribuer à sa libération avec honneur et dignité, comme ce que l’armée française est en train de faire dans le septentrion malien. Pr Bakary Kamian dans son livre ‘Des Tranchées de Verdun à l’église Saint-bernard’ nous fait savoir que c’est 80000 combattants maliens qui étaient partis au secours de la France pendant les guerre 1914-18 et 1939-45.

Le problème que notre patrie fait face aujourd’hui n’est pas une fatalité éternelle, nous avons l’obligation d’entretenir l’héritage politique légué par nos pères de l’indépendance en ramenant la paix et la réconciliation au Mali tout en défendant avec corps et âme l’unicité de notre nation.

Bonne fête de l’indépendance à tous mes compatriotes maliens,

Hommage à nos aïeux panafricanistes,

Gloire éternelle à nos pères de l’indépendance africaine,

Gloire éternelle aux libérateurs de la République du Mali,

Vive le Mali dans une Afrique unie et prospère.

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Washington DC, le 22-09-2015

Issa Balla Moussa Sangaré

Fils du Mali.

 

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