Issa Balla Moussa Sangare

Le Mali avance en reculant: à quand donc le successeur de Modibo Kéita pour sauver ce pays ?

 

Modibo Keita, crédit photo: afribone.com
Modibo Keita, crédit photo: afribone.com

 « Le Mali a soif d’hommes valables … »

De 60 à 68, le Mali a eu un président qui de par son engagement pour le Mali et l’Afrique a littéralement marqué son temps. Aujourd’hui, soit 47 ans après son départ de la scène, son pays n’arrive point à décoller. Il y a donc lieu de s’interroger, pourquoi depuis après son départ de la scène notre pays le Mali a sombré ? Comment le Soudanais devenu Malien, s’est laissé endormir, puis a été lui-même l’acteur principal de sa propre déchéance ? Qu’est ce qui s’est passé pour que ce pays qui a été le principal moteur de toute l’HISTOIRE de l’Afrique de l’Ouest se trouve en être la risée aujourd’hui ?

Essayons d’y répondre objectivement afin d’identifier les vraies causes afin d’être à même de pouvoir trouver une solution un jour que nous espérons prochain

Des décennies perdues à cause des dirigeants qui ne valent pas la peine

En 1968, une clique de militaires sous le fallacieux prétexte de redressement économique et financier rentra par effraction dans l’histoire de notre pays. N’ayant ni la formation politique nécessaire, encore moins l’engagement patriotique, ces jeunes militaires mus par la volonté de s’enrichir se livrent à la corruption. Les premières mesures furent de tuer le patriotisme du malien en lui montrant que seul l’intérêt personnel doit triompher au détriment de la majorité. Doucement mais surement, leur méthode de gestion encrassa tous les tissus sociaux et économiques du pays. En un temps très bref, le pays est mis sens dessus dessous. Des valeurs comme le Patriotisme, la Dignité et l’Honneur sont bafoués; alors le pays commença à perdre son prestige et l’admiration de l’Afrique et du monde (pour rappel du prestige malien, souvenons-nous du rôle éminent qu’a joué le président Modibo Kéita pour la création du mouvement des non-alignés à Belgrade en 1961, ou de l’organisation de l’unité africaine en 1963 à Addis-Abeba). Le Mali avait une voix, le Mali avait un Leader.

Peut-on imaginer le Mali d’aujourd’hui régler un conflit entre l’Algérie et le Maroc ? Assurément non !!! Cependant le président Modibo l’avait fait durant le conflit armé entre l’Algérie et le Maroc dénommé la guerre du Sable, démontrant ainsi que les Africains pouvaient résoudre leurs propres problèmes.

Peut-on imaginer le Président du Mali aujourd’hui mettre fin à toute relation bilatérale entre le Mali et un pays occidental ? Assurément non !!! Cependant Modibo l’a fait à l’égard de la Grande Bretagne qui soutenait l’Apartheid.

Peut-on imaginer ne serait-ce qu’une seconde, le président du Mali d’aujourd’hui ne pas aller à Paris pour faire acte d’allégeance ? Cependant, Modibo Kéïta est resté 8 ans au pouvoir sans se rendre chez l’ex-colonisateur.

Apres le règne du sinistre régime CMLN-UDPM, renversé par le peuple en Mars 1991, l’espoir était à nouveau permis. Mais hélas, cela fut de courte durée car les néo-démocrates dont la plupart avait déjà gouté le pouvoir sous le régime précédent ont donc continué à faire du Moussa Traoré sans Moussa Traoré en incrustant et en parasitant tous les secteurs de la vie politique et économique. AOK et ATT continuèrent donc l’œuvre de destruction du pays et de ses valeurs après GMT, préparant ainsi l’arrivée d’IBK avec notamment la mise en place d’un système basé sur l’utilisation de l’appareil d’état à des fins d’enrichissements personnels.

Apres la glorieuse révolution de 1991, on avait pensé que le peuple était enfin réveillé, et que l’œuvre de consolidation d’une Nation fière et unie allait reprendre. Mais, sans vision et sans charisme, par la gestion catastrophique des néo-démocrates le pays allait continuer de s’enfoncer et atteindre le fond du puits (de ….sous-sol) d’où nous pouvions espérer qu’il ne pourrait plus descendre. Mais c’était de mal apprécier le préjudice causé à plusieurs générations de Maliennes et de Maliens qui regardent aujourd’hui leur pays et qui ne pensent qu’à une seule chose, tel le vautour devant un cadavre qui se demande par ou commencer sa besogne.

conséquences: perte de la souveraineté nationale au Nord suite à l’accentuation des dérives des deux précédents régimes, promotion des antivaleurs, institutionnalisation de la Médiocrité, transformation de l’armée en une agence pour emploi des rebuts de la société, production en masse d’élites stériles, consanguines et irresponsables, fabrication de diplômés sans valeurs, d’universitaires illettrés, façonnage d’une jeunesse religieusement fidèle à la loi du moindre effort, clochardisation des fonctionnaires de l’Etat…

Bref, c’était de la déchéance !!!

Alors que Modibo et ses compagnons ont donné le meilleur de ce qu’ils pouvaient donner à l’époque pour libérer notre pays du joug colonial, et se sont attelés a bâtir une société de justice sociale et de liberté en voulant construire l’unité de l’Afrique afin de réhabiliter la dignité du continent. Il y eût certes des erreurs de parcours, mais cela s’appelait l’apprentissage et la consolidation d’une Nation naissante. Malheureusement le Mali est passé de la colonisation française à d’autres formes de colonisations :

D’abord militaire avec l’arrivée au pouvoir des putschistes aidés en cela par les anciens colons qui revenaient ainsi après l’intermède de Modibo Keïta. Ensuite il y a eu la colonisation d’une élite monstre et pseudo-démocrate, qui bien qu’arrivée au pouvoir avec l’aide du peuple dans son soulèvement de Mars 1991, cette élite donc a fini par complètement saper les fondements d’une nation digne et valeureuse.Le pays a été ainsi piétiné par ses propres fils, et au vu de la situation actuelle le drame continue.

Au regard des seize derniers mois, l’optimisme n’apparaît pas à l’horizon. Celui-là même que les Maliennes et les Maliens ont plébiscité (malgré qu’il fût aussi du ramassis des gangsters qui ont égorgé le pays) semble n’offrir aucune autre alternative. Pire, nous constatons tous les jours dans les journaux que le pillage continue de plus belle et ce depuis le premier jour du pouvoir en place. Les maux ont pour nom : la mauvaise gouvernance, la confusion, le tâtonnement et les fiançailles d’essai au sommet de l’Etat, la crise morale, la crise d’identité, la promotion des antivaleurs, le mensonge, l’impunité, la duplicité, la corruption, le vol, le népotisme, le nombrilisme, ….

Pire encore, l’institutionnalisation de la médiocrité et du mensonge devient le socle de son régime tout en structurant la vie dans la société Malienne. Ses premiers 360 jours et plus au pouvoir ont été riches en révélations, mettant chaque fois un peu plus en lumière la profondeur du mal, l’incapacité et l’incompétence manifeste du pouvoir, son manque de vision et d’idéal,….

Que Dieu sauve le Mali. Mais Il ne pourra le sauver qu’avec les Maliennes et le Maliens. Encore faudrait-il que ces Maliennes et ces Maliens se rappellent de Dieu et qu’ils sachent qu’ils devront rendre des comptes tôt ou tard. Aujourd’hui plus qu’hier, le Mali a besoin du successeur de Modibo Kéita, c’est-à-dire : un homme de grande probité, capable de donner le meilleur de lui-même pour faire triompher la justice et l’excellence sociale (honnêteté, rigueur, discipline, courage,….)

– Un homme capable de restaurer la dignité de l’Etat et des fonctions publiques, condition sine qua none pour réconcilier le peuple avec ses dirigeants. Il ne peut y avoir l’autorité de l’Etat quand ceux qui sont au sommet de l’état bafouent les règles élémentaires de l’état de droit, et se vautrent dans la corruption et la luxure.

– Un leader capable de préparer les Maliennes et les Maliens à faire face aux défis de l’intégration africaine et de la mondialisation. Et s’entourer d’hommes et de femmes solidement armés intellectuellement, et totalement dédiés au triomphe de l’intérêt général. Le président Abraham Lincoln en son temps avait su s’entourer de ses rivaux car ceux-ci détenaient des qualités dont la nation avait besoin. Un tel leader est capable de guider et d’amener son peuple à se projeter dans le futur et en acceptant les sacrifices indispensables pour sa pleine et entière libération annonçant ainsi l’avènement d’une véritable société de justice, de bien être moral et matériel.

A la lumière de ces qualités exigées pour le successeur de Modibo ; convenons que cela n’est pas chose aisée dans le monde dans lequel nous vivons, mais soyez-en certains, il existe. Regardons autour de nous, allons chercher ce leader qu’il nous faut. Ecoutons ce que nous a dit Nelson Mandela : « Je n’étais pas un messie mais un homme ordinaire, qui est devenu leader en raisons de circonstances exceptionnelles ». Il a aussi dit : « Un cœur bon et un bon esprit forment toujours une formidable combinaison »

Donc Chers Compatriotes, cherchons de ce coté, et nous trouverons les leaders de demain, pas forcément ceux qui sont riches ou ceux qui ont déjà été au pouvoir, cherchons simplement un homme bon et un homme juste. Il saura s’entourer.

En attendant continuons à dénoncer tout ce qui s’écarte de cette quête ou qui perpétue les situations d’avant.

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Le Réseau de Citoyens Actifs-Mali

Simples Citoyens Maliens

De L’Ecole de la Vie et de L’Amour du Pays

lerecamali@gmail.com


M. le président: accusé, levez-vous!

Le PARENA (Parti pour la Renaissance Nationale) est devenu un vrai casse-tête pour la mouvance présidentielle, elle est perturbée à chaque sortie médiatique de Tiébilé Dramé ou Djigiba Keita, respectivement président et secrétaire général du PARENA. Lors de la toute dernière rencontre improvisée entre le chef de l’Etat et l’opposition Malienne, c’est le Président de la république, qui fut véritablement aux abois.

Le président IBK, crédit photo: mali-web.org
Le président IBK, crédit photo: mali-web.org

A l’occasion de cet exercice démocratique, Tiébilé Dramé toujours avec la même verve a : « insisté sur la nécessité pour le président IBK de s’adresser à la nation, parce que les scandales financiers et autres ont miné la confiance des citoyens ». Pour mémoire, c’est à cause des scandales financiers inhérents à l’acquisition d’un aéronef et celle du contrat d’équipements et d’armements pour les FAMA (Force armée du Mali), que le FMI (fonds Monétaire International) et l’UE (Union Européenne) avaient suspendu leur aide budgétaire au gouvernement Malien.

Pour répondre à la requête de Tiébilé Dramé, le chef de l’état n’est pas allé par quatre chemins, il a laissé entendre : « Je n’ai aucun complexe. Vous m’incitez à m’adresser à la nation. Je ne le ferai jamais. Sans arrogance. Je ne suis pas à la barre.»

Non M. le président, vous êtes à la barre des accusés !!!

« Le peuple malien est habitué à ce qu’on lui rendre compte. C’est là une de nos fiertés.» nous disait le président Modibo Keita. Selon le Dr Abdoul Diallo, c’est la tradition du Dantigèli (rendre compte en langue Bambaran) qui, rend tout le monde comptable, gouvernants comme gouvernés. Au regard de ce qui précède M. le président, ici et là, je le dis, haut et fort, vous êtes à la barre des accusés. C’est le peuple du Mali qui vous a plébiscité, c’est ce peuple dans sa grande majorité  qui a placé sa confiance en vous et non en vos ministres. Vous avez été  élu à la magistrature suprême par le peuple du mali, ipso facto, vous lui devez des comptes sur la gestion quotidienne de la nation. On ne peut pas vous confier l’avenir et la destinée de 15 millions de Maliens, le devenir politique et territorial de 1.241.231 km2 et que vous vous exemptez de rendre compte au peuple, non M. Le président, non !

Le président  Abraham Lincoln nous définissait la démocratie comme : « le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple». M. Le président, vous travaillez pour nous le bas peuple, la couche défavorisée, les sans voix. C’est l’argent du contribuable qui vous paie, qui vous loge et nourrit. C’est l’argent du citoyen lambda qui couvre vos frais de déplacement et les factures des hôtels 5 étoiles, qui couvre l’entretien de votre luxueux parc d’automobile, à la lumière de tout ce qui précède, vous devez respect et loyauté envers cette population, de surcroît, des comptes rendus périodiques ou occasionnels. Votre mutisme a trop duré, ce silence assourdissant donne un boulevard sans les feux de signalisation aux Radios Kankan.

Comparaison n’est pas raison, certes, sous d’autres cieux, face à des affaires qui touchent la nation entière ou un seul citoyen lambda, les présidents Américain et Français s’adonnent à des adresses à la nation pour rendre compte à leur peuple. Pourquoi vos pairs occidentaux aiment tant s’adresser à leur nation? Est-ce par maturité politique et démocratique? Est-ce par amour pour leur pays? Ou tout simplement c’est par respect à l’égard de leur peuple. Quoi qu’il advienne, M. Le président vous ne sauriez vous dérobez à l’accomplissement de cet exercice noble, qui est l’adresse à la nation.

M. le président de la république vous êtes le père de la nation, et métaphoriquement notre père de famille à tous. Au Mali,  nos coutumes et traditions nous enseignent que le père de famille convoque très souvent des réunions de famille à l’occasion des événements. Les causes de ces réunions familiales peuvent être endogènes ou exogènes. Le chef de famille initie les rencontres et s’adresse aux membres sa famille. Un chef de famille a des comptes à rendre aux membres de sa famille, il ne saurait jamais se dérober de cette obligation rituelle.

Ici plus qu’ailleurs, aujourd’hui plus qu’hier, en tant père de la nation, vous êtes et serez toujours à la barre des accuses et le peuple qui vous a élu, qui vous a confié la destinée de 15 millions de personnes et le devenir de 1.241.231 km2, vous jugera.

« Nos descendants ont des droits sur nous »

 

Washington DC, le 10-12-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

 

 

 


Lettre d’un citoyen Malien à l’Assemblée Nationale du Mali

Issa Balla Moussa Sangaré, Citoyen Malien
Issa Balla Moussa Sangaré, Citoyen Malien

 À l’attention de

    L’honorable Issaka Sidibé, président de l’Assemblée Nationale du Mali ;

        L’honorable Abdrahamane Niang, le président de la Haut Cour de Justice ;

              L’honorable Karim Keita, président de la commission défense et de la sécurité;

L’honorable Idrissa Sangaré, président de la commission lois, justice ;

    L’honorable Seydou Abdoul Diallo, président de la commission contrôle ;

 

Vu le rapport du Fonds Monétaire International (FMI) ;

Vu le rapport d’audit de conformité et de régularité de l’acquisition de l’aéronef et des équipements et matériels militaires de la Cour Suprême ;

Vu le rapport définitif du Bureau de Vérificateur General (BVG) relatif à l’acquisition d’aéronef et de fourniture d’équipements aux Forces Armées du Mali (FAMA) ;

Vu l’indépendance du pouvoir législatif vis-à-vis de l’exécutif ;

Vu les attributs de la Haute Cour de Justice (HCJ) de juger après la mise en accusation devant elle par l’Assemblée Nationale, les crimes ou délits commis par les ministres dans l’exercice de leurs fonctions ainsi que leurs complices, comme stipulé par l’article 95 de la constitution de la république du Mali ;

Vu que le quorum est les 2/3 des députés composant l’Assemblée Nationale pour que la mise en accusation devant la Haute Cour Justice soit effective ;

Vu la compétence des législateurs de voter et de mettre en accusation devant la Haute Cour de Justice les ministres et leurs complices conformément à l’article susmentionné ;

« Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain »,toujours animé par l’amour de la patrie mère, ici plus qu’ailleurs, au nom des couches défavorisés, laborieuses, au nom des sans-voix, de la jeunesse et de la diaspora malienne, au nom du contribuable malien et de l’ensemble des forces vives de la nation Malienne, nous demandons, illico presto, à l’Assemblée Nationale l’interpellation et la mise en accusation devant la Haute Cour de la Justice tous les membres du gouvernement ainsi que leurs complices impliqués dans les malversations financières inhérentes à l’acquisition de l’aéronef et de fourniture d’équipements aux Forces Armées du Mali (FAMA).

 

Washington DC, le 13-11-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

Citoyen Malien

 


Mali : Devoir d’indignation

Le président IBK du retour des pays ravagés par le virus Ebola. Crédit photo: facebook
Le président IBK du retour des pays ravagés par le virus Ebola. Crédit photo: facebook

Indignez-vous  la population Malienne !!!

Vous n’avez pas un gouvernement digne de ce nom, gouvernement qui, a failli à protéger ses populations contre le virus Ebola  contrairement au Sénégal et la Cote d’Ivoire  qui, ont fermé leurs frontières avec les pays ravagés par le virus Ebola.

Indignez-vous la jeunesse Malienne !!!

Après  la confirmation d’un seul cas d’Ebola au Mali, la Mauritanie a, illico presto, décidé de fermer ses frontières avec le Mali.

Indignez-vous mes braves mères, mes braves femmes, mes dignes sœurs et filles !!!

Après le décès du premier cas d’Ebola à Kayes (la première région) il y a quelques semaines de cela, on a juste constaté la présence du ministre de la santé dans cette région. Qu’à cela ne tienne,  le président IBK et trois de ses ministres  se sont rendus successivement en Guinée, Sierra Leone et Liberia, les trois pays les plus ravagés par le virus Ebola  pour un soi-disant SOUTIEN aux pays frères. Mais diantre ! Une déclaration officielle et audio-visuelle, un télégramme ou encore un appel téléphonique entre chefs d’états ne pouvaient-ils pas combler ces voyages.

Indignez-vous la blouse blanche !!!   

Certaines indiscrétions  nous disent, que le coût total de ces voyages présidentiels dans ces trois pays susmentionnés avoisine 40 à 60 Millions F CFA. Est-ce que ce montant faramineux ne pouvait améliorer les conditions de travail, les matériels et les équipements du corps médical malien ?

La chaire de la chèvre de quelqu’un alimente la sauce de l’autrui !!!

Un proverbe Bambara nous dit que : « la chaire de la chèvre de quelqu’un alimente la sauce de l’autrui. » Ne soyez pas surpris de voir certaines personnes mercantiles, sans scrupules se frotter les deux mains pour leur futur gain par la vente des savons antibactériens ou autres désinfectants. La cupidité de ces attentistes n’a d’égale que leur monstruosité, ils n’attendaient que la vulgarisation de ce virus dans notre pays pour se faire du profit. C’est une réalité, à n’en pas douter, sur le site d’information en ligne (maliweb.net), l’article d’un journaliste dénommé Diarrassouba, nous apprend qu’après la confirmation du premier cas d’Ebola au Mali, le bon de commande de sept cartons de savons pour le compte de la présidence du Mali s’élevait à 980.000 F CFA.

Vigilance, prudence et précaution mais non à la stigmatisation mes chers compatriotes !!!

Les numéros verts sont désormais disponibles. Vous pouvez appeler gratuitement pour toute information ou signalisation :

Malitel : 80-00-88-88

Orange : 88-00-77-77

Mes frères et sœurs maliens, impossible n’est pas Malien!!!

Impossible n’est pas Malien, non et non. Là où le Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique,  a su prendre le dessus sur virus Ebola, il n’y a aucune raison, aucune excuse pour que nous les maliens, nous ne parvenons pas à vaincre cette pandémie qui est le virus Ebola.

Que le bon Dieu veille !!!

 

Washington DC, le 12-11-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

 

 


Lettre d’un jeune Malien à ses grands frères leaders politiques

« Le nombre de partis politiques n’est pas un bon indicateur de l’état de la démocratie dans un pays » nous disait Gellar en 2005, citant l’exemple du Zaïre de Mobutu Sésé Séko avec 200 partis politiques enregistrés. Qu’en est-il de la situation du Mali ? Avec plus de 150 partis politiques, l’échiquier politique malien est inondé de micros partis politiques qui se créent à tout bout de champ, on dirait des groupements d’intérêts économiques (GIE) ou des Organisations non gouvernementales (ONG).  Ce fléau de balkanisation des partis politiques engendra plusieurs retombées sociopolitiques néfastes telles que :

–         la transhumance politique ;

–         les fiançailles d’essai ;

–          le manque de conviction et de vision ;

–         les mésalliances et alliances contre nature ;

–         le déficit de débats politiques ;

–         le divorce entre l’électorat et ces partis politiques ;

–         le mimétisme des mauvaises pratiques par la jeunesse ;

–         le manque ou l’érosion de la légitimité des représentants du                  peuple ;

Cet état de fait nous amène à nous poser la question suivante : comment les jeunes leaders politiques d’aujourd’hui pourront-ils  assurer la relève de demain ?

Face à ce marasme politique, corollaire logique, de ce qui me fait mal au plus profond de ma personne, j’ai décidé d’apporter ma modeste contribution via cette plume, en conviant mes grands frères leaders politiques, à redresser le cap, avant qu’il ne soit trop tard.

Ainsi, cette lettre interpelle mes aînés de ce grand navire : tous les jeunes leaders sans exception.

Que l’arbre des partis politiques ne cache pas la forêt de la démocratie ! 

Mes très chers aînés, essayons de faire la caricature et la chronologie de deux  vieux partis politiques (ADEMA et CNID) de1991 à nos jours et ceux d’un  parti récent le PDES. L’ADEMA a engendré le MIRIA du regretté professeur Mohamed Lamine Traore ; l’ASMA de Soumeylou Boubeye Maiga, le RPM du président de la République Ibrahim Boubacar Keita et l’URD de Soumaila Cisse. Ces deux derniers ont donné naissance respectivement à la CODEM de Houssieni A. Guido et PACP de Yeah Samake.

Qu’en est-il du CNID de Me Moutaga Tall ? Celle-ci accoucha du PARENA de Tièblé Drame qui donnera naissance aussi au BARA du Pr Yoro Diakité et le MODEC de Konimba Sidibé.

Quant au  PDES, le parti des héritiers de l’ancien président ATT, en moins d’une année, il a engendré deux partis : l’UMAM de Jeamille Bittar et le RTD du Dr Hamed Sow.

Aussi malencontreuse et pathétique qu’elle puisse l’être, cette hémorragie politique continue son bonhomme de chemin. On peut la remarquer dans le comportement de nos jeunes leaders politiques actuels.

Sous l’arbre à palabres, je suis parti collecter des témoignages

Ainsi, ma démarche m’amena auprès de deux grandes personnalités du pays, envers qui mes respects sont sans bornes. Il s’agit du professeur Issa N’Diaye universitaire, ancien ministre et du Dr Soumana Sako, ancien ministre des Finances et ancien premier ministre du Mali. Ici et ailleurs, leur intégrité et leur patriotisme incitent au plus grand respect.

La réponse de Issa N’Diaye à la question posée plus haut donne froid dans le dos. Il a répondu avec l’expression suivante : « Peut-on compter sur les nouveaux jeunes crocodiles qui y ont fait école et paraissent déjà formatés par le système maffieux mis en place et pompeusement qualifié de démocratique ? »

Abasourdi par les propos de l’universitaire, je me suis ainsi rendu chez l’ancien premier ministre, le Dr Soumana Sako. Sans ambages, sa réponse fut cinglante, je cite : « Ces jeunes leaders politiques sont des jeunes loups aux dents trop longues qui n’ont pas fait de preuves, ils sont seulement jeunes physiquement, mais ils ont vieilli mentalement et intellectuellement avant l’âge, ces gens-là, ce sont des imposteurs, des escrocs ». Sincèrement, j’avoue que, j’ai été, totalement, assommé par la réponse de ce dernier.

Toujours, dans la quête de l’information et en vue de trouver une réponse à la même question,  je me suis rendu à Kayes dans la première région du Mali. Dans la capitale régionale,  Kayes ba au bas fond de Nioro du Sahel et de Yelimani, ce fut la même consternation.  Les populations que nous avons rencontrées disent qu’elles ne se reconnaissent plus aux jeunes leaders, surtout, avec leur veste et cravate.

A notre retour de Kayes,  j’ai rencontré un vieux sage de Ségou, habitant dans mon quartier, le vieillard m’a dit que les jeunes leaders politiques actuels n’inspirent pas confiance.

Toujours animé dans le souci de la manifestation de la vérité, le vieux sage de Ségou m’a demandé d’aller en discuter avec un autre vieux sage de Gao. La réponse de ce dernier a été invariablement similaire à celle du vieux de Ségou.

Après,  mes démarches m’ont amené chez une amie de Tombouctou, blogueuse et enseignante de son état.  Elle m’a dit que la révèle politique malienne est pire que l’actuelle. Ces jeunes politiques ne nous rendent visite qu’à l’approche des  joutes électorales.

Dans l’impossibilité de me rendre à Kidal, j’ai appelé un ami kidalois.  Il m’a affirmé que tous ces politiciens sont pareils, les aînés comme les cadets, ils sont tous de la même famille.

Sous le ciel commun, je suis aussi parti à l’écoute de vos jeunes partisans dans la capitale bamakoise. Parmi eux, la plupart sont des amis, des frères, des anciens camarades de classe et des amis virtuels grâce à la magie des réseaux sociaux. Ils affirmèrent qu’à force de suivre vos fréquences incommensurables de transhumance politique, ces jeunes leaders sont devenus comme des moutons égarés ne sachant plus sur quelle agora paître au bonheur du berger, qu’est le peuple.

L’intelligentsia de la diaspora malienne pense que, de nos jours, les partis politiques au Mali ne sont que de l’autopromotion d’un seul homme dans son entreprise.

Ma part de contribution

Blogueur Issa Balla Moussa Sangare
Blogueur Issa Balla Moussa Sangare

Un adage burundais nous dit : « Même aveugle, un œil qui t’aime te pleure ». Il me tenait tant la rédaction de cette lettre. Me taire serait très facile et, de surcroît,  de la pure lâcheté. Je ne souhaite également pas vexer mes grands frères, dont certains m’ont vu grandir dans la même rue ou dans le même quartier. Ne rien faire aussi ou vous tromper par des pseudo propos laudatifs serait encore pire.

Au regard de tout cela, j’ai décidé de prendre ma plume, pour tirer la sonnette d’alarme et interpeller mes grands frères leaders politiques. Ceux-là mêmes qui prétendent combattre le nerf de  tous les problèmes du Mali, la corruption.

Chers aînés, combien d’entre vous sont représentés au sein du Parlement ? Le seul député du parti de Moussa Mara, selon la presse locale, se réclame plus du mouvement Sabati 2013 que du parti Yelema.

Très chers grands frères, s’il s’avère que vous incarnez le changement tant véhiculé ; pourquoi ne pas commencer à bannir ce vieux système « de multitudes de partis politiques » qui ne nous amènera nulle part. Sauf à la promotion d’un homme ou d’un clan.

Certains parmi vous ont hérité des partis politiques implantés à l’intérieur comme à l’extérieur du Mali. Il y en a qui se sont également servis des vieux partis susmentionnés, comme des béquilles, pour arriver là où ils sont aujourd’hui : maires, députés, conseillers ou ministres et, par la suite,  s’en est suivie la création de leurs propres partis.

Très peu d’entre vous ont commencé au bas de l’échelle. En l’espace de 4 années, certains ont connu trois colorations politiques. Mais où se trouve donc la conviction politique dans ces genres de comportement mes chers grands frères ?

Le sage proverbe bambara nous dit : « Ensemble les oiseaux se font entendre, en faisant beaucoup de bruit. » Je pense qu’il est temps de fédérer les bonnes énergies, de créer une synergie autour de votre génération, dans le but de redresser le cap. Je sais que, chacun est libre d’adhérer au parti de son choix, mais pourquoi ne pas essayer un autre modèle. Pourquoi ne pas créer un parti républicain, socialiste ou libéral, organiser des primaires dans le but de choisir un candidat pour l’élection présidentielle ? Les vaincus de ces primaires pourront briguer d’autres postes tels que : la présidence de l’Assemblée nationale, la primature, etc. Je pense qu’il est temps de rationaliser notre jeune démocratie afin de consolider les acquis démocratiques.

A défaut d’une démarche républicaine pour sauver un pays meurtri dans son âme, vous serez tous vus comme  des transhumants politiques qui vont toujours vers les nouveaux horizons à la veille des consultations  électorales; des agriculteurs politiques qui ne rêvent que de la récolte des gratifications militantes; des migrants politiques qui pensent religieusement qu’en changeant autant de vestes politiques, ils tomberont sur une promenade militante fructueuse ; des sprinters politiques qui décarpillent d’ici pour là-bas aussitôt que la défaite se fait sentir.

Je m’arrête là chers aînés, en vous laissant méditer sur ces propos de Modibo Keita : « Nous avons fait, à la naissance de l’US-R.D.A (Union soudanaise- Rassemblement démocratique africain), le serment de donner, s’il le fallait, notre vie à notre pays, notre Parti. Il est clair que donner sa vie, c’est aussi, accepter l’ultime sacrifice. » Il est grand  temps d’arrêter la politique alimentaire ou du ventre et d’abdiquer aussi  la vieille maxime néfaste de 1991 jusqu’à nos jours « les  politiciens maliens de 1991 à nos jours disent au peuple ce qu’ils ne font pas et font ce qu’ils ne disent pas au peuple ». Au risque de se voir sanctionner par le vote sanction ou une insurrection populaire, le peuple somnole, mais son réveil pourrait être brutal pour la plupart d’entre vous sinon mortel.

 

« Nos descendants ont des droits sur nous »

Washington DC, le 03-11-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

Citoyen Malien

 

 

 

Annexe : les partis politiques

ADEMA : Alliance pour la Démocratie au Mali

ASMA :Alliance pour la Solidarité au Mali

CNID : Congrès National d’Initiative Démocratique

CODEM : Convergence pour le Développement du Mali

MIRIA : Mouvement pour l’Indépendance, la Renaissance et l’Intégration Africaine

PACP :Parti pour l’Action Civique et Patriotique

PARENA : Parti pour la Renaissance Nationale

PCR : Parti Citoyen pour le Renouveau

PDES :Parti pour le Développement Economique et la Solidarité

RPM : Rassemblement Pour le Mali

UDD : Union pour la Démocratie et le Développement

URD : Union pour la République et de la Démocratie

Yelema : Le Changement

 

 


Lettre d’un jeune panafricaniste au président du Faso

C’est avec un insigne honneur que, j’ai décidé de prendre la plume pour vous adresser cette lettre son excellence, M. Blaise Compaoré, président de la République du Burkina Faso.

Blaise Compaore, President du Burkina Faso, credit:telegraph.co.uk
Blaise Compaore, Président du Burkina Faso, crédit photo :telegraph.co.uk

Son Excellence, à dessein, le choix porté sur ce timing pour vous adresser cette lettre n’est nullement fortuit. À l’orée d’une éventuelle révision constitutionnelle, chose qui, ne laisse indifférent aucun panafricaniste en général, aucun Africain en particulier et singulièrement aucun Burkinabè, alors, en tant que panafricaniste, j’ai décidé à travers ces quelques lignes d’interpeller votre sens élevé d’homme d’Etat.

En marge du sommet Etats-Unis/Afrique, vous avez tenu à répondre au président Barack Obama qui, lors de son discours d’Accra en 2009, avait déclaré que l’Afrique n’avait pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes. Au micro de Nicolas Champeaux (RFI), votre réponse était la suivante : « Barack Obama nous parle de l’histoire de l’Amérique. Nous, nous avons notre histoire du Burkina. L’histoire de chaque pays africain, c’est différent. Il n’y a pas d’institution forte s’il n’y a pas, bien sûr, d’homme fort. L’Amérique a dû traverser des épreuves. Je vois la ségrégation raciale, je vois l’esclavage… Pour la suppression de ces pratiques, il a fallu des hommes forts. Il n’y a pas, aussi, d’institutions fortes s’il n’y a pas une construction dans la durée ».

Je partage une partie de votre réponse (Il n’y a pas d’institution forte s’il n’y a pas, bien sûr, d’homme fort), mais il me semble que votre définition ‘d’homme fort’ diffère de la mienne. Ainsi, je profiterai, également, via cette lettre adressée à votre personne, pour répondre, à grands traits au président Barack Obama.

Je dis au président Obama que les institutions ont en amont, besoin d’hommes forts pour jalonner et niveler les soubassements de celui-ci et, en aval, pour arriver avec le temps à des institutions fortes. Le président Obama oublie que l’Amérique a connu des hommes forts pour jalonner les rouages de leurs institutions fortes. Des hommes forts, je parle sous la protection Abraham Lincoln, le seizième président des États-Unis, pour n’en citer qu’un. Il est le père de l’abolition de l’esclavage, décision qui lui a coûté la vie. C’est grâce à cet acte posé par ce grand homme, homme fort et homme d’Etat, qu’un Afro-Américain du nom Barack Obama a eu la chance d’aller à l’école comme tous les autres enfants du pays de l’oncle Sam sans distinction de couleur. C’est grâce à la bravoure, la vaillance, la fermeté et le courage de ce leader, il y a deux siècles de cela, qu’un Barack Obama, a  pu être, respectivement sénateur et le 44e président des Etats-Unis d’Amérique. Je dis au président Obama que, l’Afrique a, aussi, besoin d’hommes forts pour donner le tempo et poser les premières pierres de ses institutions fortes dignes de ce nom.

Son excellence, à l’horizon, une révision de l’article 37 de la Constitution du Faso fait bon trait. Pour mémoire, c’est cet article qui limite le mandat présidentiel à deux.

Rappelez-vous d’un certain  capitaine Jerry Rawlings qui, après ses deux coups d’Etat, critiqués à tort ou raison,  a su laisser le pouvoir pour faire place à l’alternance politique.  Son leadership a su booster son pays sur les rails de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’alternance politique. Le Ghana est une référence en matière de démocratie dans la sous-région ouest-africaine. Et pourtant,  le capitaine Rawlings ne s’est pas éternisé au pouvoir pour que son pays ait des institutions fortes, en corollaire, il a seulement tracé la voie à suivre. C’est ce genre de leader que je considère comme un exemple d’homme fort qui sait dire non au pouvoir avec tous ses avantages. Regardez comment, ce pays anglophone parvient à se tenir debout tout seul, tout en rayonnant politiquement et économiquement,  au bon milieu des pays francophones. Qu’il me soit, également, permis de rappeler que,le capitaine Rawlings avait les moyens nécessaires  pour se maintenir au pouvoir par le biais de révisions constitutionnelles. Cependant, il a choisi d’être grand, pour partir grand, tout en restant grand dans la mémoire de ces peuples africains victimes de ses autres leaders, de surcroît très faibles.

Rouvrons les pages récentes de l’histoire de la démocratie africaine. Ici et ailleurs,  nul ne saura parler d’un leader politique africain, démocrate et fort, sans mentionner le nom, l’icône internationale Nelson Mandela alias Madiba. Il a renoncé à briguer un second mandat. Il a voulu être le vecteur du changement de mentalité, en tant que leader charismatique, il a jalonné la voie de l’alternance politique pour que, ses successeurs puissent suivre le même sillage. Je suis, également,  dans l’obligation de souligner que, Madiba, malgré sa santé fragile et sous le poids de l’âge, avait les moyens nécessaires de se maintenir au pouvoir. Cependant, il a accepté d’être fort en ne pensant pas qu’il était indispensable. Sous d’autres cieux, c’est tout le contraire, nous sommes témoins, des présidents maladifs, avec l’âgé avancé en train de tout faire pour se maintenir au pouvoir, comme si, le fait de rester ou de mourir au pouvoir est une fin en soi.

Son Excellence, du haut de vos 27 ans comme chef d’Etat du Faso, vous devez être fort en admettant qu’il, est temps que vous arrêtiez de penser que, vous êtes le seul ou le plus intelligent au Burkina Faso. Soyez fort en acceptant que l’heure de la retraite, voulue ou forcée, est sur le point de sonner. Elle ne doit ni être négociée, ni obligatoire, car vous la méritez TOUT SIMPLEMENT.

Un proverbe bambara nous dit que : «  La pintade observe la nuque de sa devancière », en modifiant l’article 37 de la Constitution pour briguer un troisième mandat, quel héritage politique et idéologique allez-vous laisser à vos successeurs ?  A la jeunesse burkinabè ? africaine ?

Martin Luther King nous disait que « La mesure ultime d’un homme n’est pas où il se trouve dans les moments de confort, mais où il se trouve en période de défi et de la controverse », renoncer à la modification de la Constitution vous permettra de faire preuve d’une autre grandeur de votre personnalité, une spécificité de cet homme fort qui réside en vous.

Un sage proverbe mossi nous dit que : « Mieux vaut un caleçon aujourd’hui qu’un pantalon demain », M. Blaise Compaore, président de la République du Burkina Faso, par la présente, je viens, humblement, au nom de la jeunesse africaine, solliciter la grandeur de l’homme d’Etat fort qui réside en vous, afin de renoncer à ce projet de loi « portant révision de la Constitution ». Son excellence, il faut tout faire pour ne pas rater ce dernier rendez-vous avec l’histoire, car, il est, vraiment, temps de tirer votre révérence politique.

 

« Nos descendants ont droit sur nous »

Washington DC, le 23-10-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

Panafricaniste


Modibo Kéita 1964 : la rébellion, le socialisme

 Le 21 Août 1964, à l’issue de son triomphal séjour en République Algérienne Démocratique et Populaire, et peu avant la signature du communiqué Algéro-Malien, le Président Modibo Keita a donné dans le grand salon du Peuple à Alger, une importante conférence de presse à laquelle ont pris part les représentants de la presse algérienne et internationale.
Plusieurs questions se rapportant à la politique de l’US RDA et de son Gouvernement, tant sur le plan national, Africain qu’International, ont été posées au Chef de l’Etat Malien.
Le Président Modibo Kéita avec sa verve habituelle, a longuement développé et expliqué les aspects, tous les aspects de la politique malienne d’alors.
Le texte intégral très instructif est encore de nos jours sur :
– le mouvement de rébellion au Nord Mali
– l’option socialiste du 22 septembre 1960
– les rapports avec la Mauritanie
– le problème Congolais
– les rapports avec la France Gaulliste.
Modibo Keita, crédit photo: histoireafricaine.com
Modibo Keita, crédit photo: histoireafricaine.com

«Je répondrai tout d’abord à la première question ayant trait a la situation du Mali au sujet de mouvement de rébellion dans l’extrême Nord de notre pays, ou plus singulièrement dans le cercle de Kidal.
«Vous savez que de tout temps cette région a été le théâtre d’opérations militaires des troupes françaises, en raison des difficultés que la France avait rencontrées — alors que la République du Mali était le Soudan Français – pour intégrer ses populations accrochées a leurs montagnes dans le cycle normal de la vie du territoire. Et les derniers événements entre ces rebelles et les troupes françaises datent de 1958. C’est vous dire donc que pendant les 78 ans de domination coloniale, cette région n’a jamais été totalement pacifiée.

«Le deuxième élément, c’est que pendant longtemps, ce secteur a été sous une administration militaire, et que certains officiers français, devant la poussée du nationalisme en Afrique et la perspective du rêve de constituer un Etat Saharien autonome comprenant le Sud Algérien et le nord des pays situés au sud de l’Algérie, avaient tente de créer un sentiment anti-Noir dans cette région. En effet on faisait croire à ces Touareg qu’ils étaient des ”Blancs » et qu’il était impensable qu’ils puissent accepter une domination noire.
«Le troisième facteur qui a surgi après notre indépendance, c’est qu’en raison de notre option, nous avons tenu à éliminer tous les vestiges de la féodalité dont l’aspect le plus inacceptable comme système était une forme déguisée de l’esclavage et de l’exploitation des populations par les féodaux.
«Enfin le quatrième point, c’est que ces populations nomades, précisément celles de I’Adar des Iforas, vivaient en marge de la Société Malienne et n’étaient pas accessibles a notre option d’une Nation Malienne s’étendant du Sud Algérien aux limites avec la Haute-Volta, la Côte d’Ivoire et la Guinée au Sud.
«D’autre part, l’exercice et I’édification économique d’un jeune pays devenu indépendant imposent à chaque citoyen des charges qui sont en proportion avec ses moyens. Or, les nomades de cette région avaient été habitues a vivre en dehors de toute réglementation ; c’est vous dire en d’autres termes qu’ils ne payaient pas d’impôts. Donc, lorsque la République du Mali a été proclamée et que notre Parti l’Union Soudanaise- R.D,A, au cours de son Congres du 22 Septembre 1960 a opté pour l’édification socialiste de notre économie, nous avons en priorité mis un terme au système du servage, liquidé la féodalité dons les régions du Sud où les populations sont concentrées, et soumises à un contrôle du Conseil de Fraction et de Tribu les Chefs de Fraction et de la Tribu. Les membres des conseils de la Fraction et ce la Tribu, étant élus par l’ensemble de la population de la Fraction ou de la Tribu, le Chef de la Fraction ou de la Tribu ne peut rien décider sans qu’a préalable il y ait l’accord d’une majorité du Conseil de la Fraction ou du Conseil de la Tribu.
«Par ailleurs, nous avons estimé qu’il était tout a fait normal de connaître les biens que possèdent chaque Malien, qu’il soit commerçant, fonctionnaire ou éleveur, d’où un recensement rigoureux du cheptel concernant les milieux nomades. Nous avons également exige que chaque citoyen, contribue à l’édification Économique du pays selon ses ressources; et partant pour les populations de I’Adar des Iforas qui avaient vécu en marge de toute société, une telle discipline leur était difficilement supportable. En outre, comme a I’extérieur il y a des éléments français qui vivaient eux aussi en marge de la Société Française parce qu’ils ne sont pas d’accord avec l’indépendance algérienne comme ils ne sont pas d’accord avec la politique du Général de Gaulle, éléments qui, par conséquent, sont restes fixes sur leurs anciennes positions. Pour eux, il fallait désormais et nécessairement créer dons les parties du Nord de notre pays et du Sud de l’Algérie, et plus tard des autres Etats riverains du Sahara une instabilité permanente, en suscitant des mouvements de rébellion, et parfois même en apportant a ces mouvements un appui en équipements et matériels militaires. C’est ainsi donc dis-je que vers la fin de l’année 1963 a été déclenché un mouvement de rébellion dont le principal instigateur était le fils de celui qui, en 1958, déclenché la même sorte de mouvement de rébellion contre l’administration coloniale française. Ayant pu rassembler autour de lui des repris de justice qui étaient poursuivis pour meurtres, brigandages etc, etc, Ils se sont réfugiés dons les montagnes de I’Adar des Iforas.
D’autre part, pour avoir un certain appui logistique tant ou point de vue population qu’au point de vue approvisionnement, par la menace et par la terreur, ils ont rançonné certaines populations et obligé certaines fractions à les suivre dans leur repli en Algérie devant la poussée de nos forces de sécurité. Fort heureusement, grâce à la compréhension du Peuple et du Gouvernement algériens, ces rebelles, traqués par nos forces de sécurité qui les poursuivaient jusque dans les grottes, n’ont pas pu trouver sur le territoire Algérien l’appui et la complicité sur lesquels ils comptaient pour maintenir le foyer de leur rébellion. Cela n’a pas été possible grâce à la bonne compréhension Peuple algérien dont le Gouvernement a été informé par moi-même par diverses missions de ce que nous attendions de lui.
« Nous pouvons donc dire maintenant, puisque le dernier chef rebelle a été abattu en juillet dernier, que pratiquement le mouvement a été liquidé, et les autres comparses se sont rendus soit aux unités de sécurité algériennes, soit aux unités de sécurité maliennes.
« Nous devons dire également que notre action a été appuyée par les populations qui ont refusé de céder au chantage de ces rebelles. Certains jeunes et certains vieux de ces populations ont même aide nos unités de sécurité à poursuivre les rebelles et n’ont pas hésite à voisiner avec ces mêmes unités contre des rebelles.
« II est évident que si ces résultats ont été obtenus, alors que comme je vous le disais tout à I’heure, un état permanent de troubles et d’insécurité régnait dons cette région, ce fut certes grâce à la qualité de nos troupes, mais aussi à notre organisation politique, parce que pendant que les forces de sécurité œuvraient contre les rebelles, le Parti, par les tournées des responsables politiques et administratifs, poussait les contacts jusque dans les moindres centres où il éclairait les populations sur la réalité de notre conception socialiste, et c’est ainsi que, très rapidement, le mouvement a été liquide.
Par conséquent, si nous parlons d’interventions étrangères, il s’agit bien d’éléments français agissant selon leurs instructions personnelles, en dehors de toutes directives de leur chef hiérarchique ou du Gouvernement Français. D’ailleurs, lorsque j’ai eu à discuter de cette question avec la Représentation Française à Paris, la réplique a été : «Ce sont des aventuriers qui n’ont rien de commun avec le Gouvernement Français».
Vous avez maintenant la réponse à la question posée ou sujet de mouvements de dissidence fomentes par une minorité de nomades dons l’extrême Nord de la République du Mali.
La deuxième question sur le Mali, c’est : comment nous construisions le socialisme ou Mali ?
II est bon tout d’abord de préciser pourquoi nous avons choisi la voie du développement socialiste de notre pays. II y a des raisons d’ordre économique et d’ordre politique.
Raisons économiques :
Notre pays est un territoire intérieur, éloigné des ports maritimes africains, au climat rude. Or, vous savez que la domination coloniale avait d’une part un aspect économique puisque (‘administration était bien souvent appuyée dons son action par les colons, les commerçants et les industriels dans les territoires ou il y avait des possibilités d’exploitation des ressources du sol et du sous sol et comme d’autre part ces entreprises avaient pour objectif essentiel la réalisation de bénéfices substantiels, il reste évident que Ies territoires intérieurs au climat rude étaient plus handicapés que les territoires côtiers, puisqu’on sait que les transports maritimes sont de loin moins coûteux que les transports par voies routière et ferroviaire, surtout qu’il s’agissait, non pas de la transformation sur place des matières premières, mais plutôt de l’exportation de celles-ci vers des métropoles ou elles devaient faire fonctionner des usines.
« Donc, les territoires intérieurs ne pressentaient pas d’intérêt parce que, quelle que soit la qualité de leurs matières premières, celles-ci ne pouvaient supporter les prix de transport des lieux de leur extraction aux ports d’embarquement et de ces ports d’embarquement jusqu’à I’usine. Par conséquent, en République du Mali ou le commerce était un commerce de traite, c’est-à-dire qu’après les récoltes il s’agissait tout simplement d’acheter les produits, d’en exporter les quantités exportables, et de conserver les quantités prévues pour la consommation locale dons les magasins, jusqu’aux moments les plus difficiles pour les populations rurales, (moments appelés périodes de soudure) Ensuite ces quantités stockées étaient reversées dans la consommation à des prix doublant ou, quelquefois selon les difficultés des années, triplant les prix d’achat aux producteurs. Ces activités commerciales, si on peut les appeler ainsi, étaient tenues par des sociétés a majorité françaises qui, seules avaient vocation à l’importation et à I’exportation. Aussi, autour de ces grosses sociétés étrangères vivaient plus ou mains en parasites des petits commerçants, des traitants autochtones ou non français qui étaient donc les intermédiaires entre les grosses sociétés et les producteurs. II est évident que cette catégorie de traitants de second ordre vivaient davantage de I’exploitation de l’ignorance des paysans que des bénéfices qu’ils pouvaient retirer de leur rôle d’intermédiaires. Je viens donc de vous donner ce qu’était I’économie de la République du Mali. Vous vous rendez compte facilement qu’il n’y avait pas de capitalistes maliens, pas d’industries, pas de sociétés commerciales maliennes.
Raisons Politiques :
«Des 1945, à la création de notre Parti, nous avons eu a nous battre au premier plan contre les féodalités et certaines catégories de fonctionnaires qui étaient les agents directs de répression de l’administration coloniale; et en second plan contre cette même administration coloniale qui employait arbitrairement toutes sortes de moyens (truquage des élections, arrestations, déportations, révocations, emprisonnements des responsables et des militants du Parti, etc.
«De 1945-46 jusqu’à l’indépendance, nous nous sommes battus contre les forces de la féodalité, de l’exploitation et de (‘administration coloniale. Nous avons été aides dons le développement du Parti, en particulier par les masses rurales qui constituent plus de 90% de la population du Mali et en général par les cadres conscients de I’administration, qu’ils soient de I’Enseignement, de la Santé ou de l’Administration générale tout court.
«Après la victoire de notre Parti nous devions tirer les leçons de l’héritage que nous a légué l’administration coloniale sur le plan économique et des conditions dons lesquelles nous avons accédé à l’indépendance, c’est-à-dire grâce à la lutte des populations rurales qui constituaient l’énorme majorité de la population et qui constituaient également les catégories les plus défavorisées.
«Il nous fallait donc tirer des leçons de toutes ces expériences et c’est pour cela que nous avons opte pour l’édification socialiste de notre pays, parce que nous avons estime qu’ayant eu des devoirs égaux face a la lutte de domination, il était normal que les droits fussent de même égaux après la victoire, normal aussi que les catégories relativement privilégiées qui avaient plus profité, par le fait qu’elles ont pu fréquenter I’école ou qu’elles ont été plus ou mains associées aux activités commerce Tales puissent à leur tour renoncer à certains privilèges, pour diminuer dune part les charges de I’Etat et permettre d’autre part d’investir dons le secteur le plus défavorisé : le secteur rural.
«Nous devons reconnaître que ces catégories nous ont compris, parce que nos fonctionnaires ont subi deux ou trois fois des retenues très importantes et que de I’indépendance à maintenant, il n’y a pas de fonctionnaire qui puisse toucher le tiers de ce qu’il gagnait avant I’indépendance. Le Mali et les responsables maliens tirent leur inspiration de l’édification socialiste de la théorie du Marxisme¬ Léninisme. Mais nous n’adaptons pas sa philosophie matérialiste, nous n’adaptons pas son athéisme parce que nous sommes croyants.
«D’autre part, nous estimons qu’il ne peut pas y avoir de contradictions entre la pratique d’une religion et l’adhésion a une définition socialiste des rapports sociaux entre les diverses couches d’une population. Etant donne que nous pouvons titre croyants, que nous pouvons titre musulmans, que nous sommes convaincus d’une part que nous appartenons à une société, que nous sommes des chaînons de cette société et que, d’autre part, appartenant tous a une même nation, a une même société, nous devons nous considérer comme frères, des lors il est impensable que nous puissions, nous, par le fait que nous avons etc plus ou moins dotes par notre naissance ou par la chance d’avoir fréquents l’école, il est impensable que nous construisons Ie pays a notre profit exclusif, au détriment des couches les plus défavorisées parce que celles-la n’ont pas été dotées comme nous par la naissance ou par la fréquentation de l’école, et aussi parce qu’elles n’ont pas, pour Ie moment, le moyen de s’exprimer. Nous estimons donc, quant a nous, qu’on peut tirer profondément socialiste tout en restant croyant. Du fait même que toutes les couches de la population ont été mobilisées pour la conquête de I’indépendance, il était normal que les ressources du pays appartiennent à toutes ces couches et qu’elles soient équitablement reparties entre ces couches, entre tous les éléments productifs du pays.
«Pour nous, c’est une question de justice sociale, et nous pensons en croyants qu’il n’y a pas de religion qui ne repose pas sur la justice sociale, qu’il n’y a pas de religion qui ne mette en avant le respect des principes de justice sociale, qu’il n’y a pas de religion qui ne mette pas en avant les sentiments de fraternité et de solidarité à l’égard de ses frères. C’est pour ces raisons donc que nous disons que, croyants musulmans, nous édifierons le socialisme. Nous nous sommes aussitôt attaques en premier lieu à l’organisation par le développement; puisque n’ayant du capitalisme, n’ayant pas de commerçants maliens prives, n’ayant pas d’industries, nous n’avions donc pas de nationalisation à opérer. II nous fallait donc partir de l’organisation de notre société qui déjà avait des habitudes de vie communautaire, il fallait partir des réalités de notre société pour (‘organiser rationnellement dons la voie du socialisme, afin de tuer dons l’œuf, si elles pouvaient exister, toutes tendances vers la thésaurisation, vers I’accaparement pour une minorité des ressources du pays.
«L’organisation socialiste du Mali touche donc les paysans, touche en particulier le domaine économique.
«Au niveau des villages nous avons créé ce que nous appelons les Groupements Ruraux. Ces Groupements Ruraux, dans leur développement doivent être de véritables coopératives villageoises, de véritables communes villageoises ayant une vie autonome, c’est-à-dire possédant leur budget de fonctionnement et d’investissement, et possédant aussi leurs sources de revenus. Les Groupements Ruraux reposent sur les champs collectifs, parce que chez nous le problème de la reforme agraire ne se pose pas : ce qui se pose surtout, c’est le manque de bras pour cultiver les terres. II y a en effet plus de terres que de bras pour les cultiver. Nous ne nous sommes jamais battus entre nous pour avoir des terres cultivables. D’autre part nos paysans sont tous propriétaires de leurs terres qu’ils travaillent, propriétaires de la terre qu’ils cultivent aujourd’hui parce que si le paysan cultive une terre pendant deux, trois ou quatre ans et que cette terre s’appauvrit, il I’abandonne pour aller s’installer plus loin. La première parcelle devient jachère. Après quelques années d’exploitation, il va s’installer ailleurs. Pour nous, en plus du problème des bras, il y a comme vous le voyez, celui de la fixation du paysan.
«Donc comme je I’ai déjà dit, le problème de terre ne se pose pas; mais ce qui se pose ou contraire, c’est le problème de la fixation du paysan et l’exploitation rationnelle de la parcelle sur laquelle il est installe, et cela pour éviter cette nomadisation traditionnelle préjudiciable d’une part à une action sociale, et d’autre part à la conservation de la végétation du pays.
«Nous avons pour cela créé des champs collectifs qui sont travailles en commun par les populations. L’attention, I’aide et (‘assistance du Parti et du Gouvernement sont portées dons les villages sur les champs collectifs en priorité, et cette assistance multiforme répond toujours aux normes d’étendue et d’entretien exigées par le Parti, alors qu’autrefois les paysans étaient aides soit individuellement, soit collectivement (rarement d’ailleurs d’une manière collective, c’était plutôt individuellement par I’ancien système). Les ressources des champs collectifs sont versées à la caisse du Groupement Rural.
«Deuxième point : je vous ai indique au début de mon expose que la commercialisation des produits agricoles était effectuée par les grosses sociétés étrangères avec des Maliens comme intermédiaires.
« Aujourd’hui avec le système du Groupement Rural, les paysans sont invités à commercialiser directement eux¬-mêmes leurs produits avec les sociétés nationales maliennes chargées de cette commercialisation en l’occurrence la SOMIEX, et l’Office des Céréales. La ristourne qui était naguère consentie aux intermédiaires, est ainsi versée directement a La caisse du Groupement Rural. Cela constitue donc une deuxième source de revenus pour les paysans.
« Troisième source de revenu : Au niveau de chaque Groupement Rural, il a été recommande de construire un magasin de stockage des articles de première nécessité.
«Et justement pour favoriser les populations rurales handicapées par les distances des grands centres d’approvisionnement nous avons fixe des prix nationaux : c’est dire que les marchandises vendues dons les grandes villes subissent une partie des frais de transport c’est-à-dire supportent une partie des frais de transports des marchandises vendues aux populations rurales, pour que celles-ci puissent les acheter a un prix relativement normal, à la portée de leurs moyens au même prix d’ailleurs pratique dons les grands centres. Ces articles de première nécessité sont dons les grands magasins des Groupements Ruraux, et les bénéfices réalisés par leur vente sont versés également a La caisse des Groupements Ruraux.
«Selon le niveau politique et les ressources des populations dont certaines régions et sur recommandation du Parti, les populations de certains villages versent une cotisation qui constitue la quatrième source de revenus pour les Groupements Ruraux.
«Au fur et a mesure que les champs se développent et que se créent les fermes du Groupement Rural ainsi que d’autres activités plus ou moins rémunératrices, le Groupement Rural se développe donc parallèlement ses ressources s’accroissent. Notre action tend a ce que, petit a petit, ces «Groupements Ruraux prennent a leur charge une partie des dépenses des institutions sociales ainsi qu’une partie des dépenses d’urbanisme des villages. A cet égard, notre Parti a lance la politique des chantiers d’honneur, c’est-à-dire que les organismes du Parti : les comités au niveau du village ou de la fraction, les bureaux politiques d’arrondissement ou de section, mobilisent les populations vers des objectifs bien définis en dehors des champs collectifs qui constituent une institution permanente.
C’est ainsi qu’entre autres elles entreprennent la construction d’écoles, de dispensaires, valorisant ainsi toutes les ressources. De la sorte, cette organisation de plus en plus appréciée par les populations rurales, a eu une telle répercussion dons certaines circonscriptions qui étaient en retard, qu’en mains de deux mois certaines circonscriptions, certaines sections sont arrivées avec la conjonction des champs collectifs et des magasins de stockage, à créer partout les Groupements Ruraux.
«Je disais que ces villages doivent arriver a s’administrer eux-mêmes, parce qu’au niveau de chaque village nous avons mis en place ce que nous appelons le Conseil d Village qui est élu par l’ensemble des électeurs (hommes et femmes) du village. Le Président du Conseil de Village est nomme chef du village. C’est La même organisation qu’au niveau de la Fraction ou de la Tribu. Donc, de la base au sommet, l’organisation démocratique de l’administration se trouve ainsi sauvegardée. Cela a permis aux ruraux qui étaient opprimes par des chefs de canton et des féodaux sous l’administration coloniale d’affirmer leur personnalité et de s’élever a la notion de responsabilité, non seulement dons l’administration du village, mais aussi dons le développement économique de celui-ci. Voila comment nous organisons les paysans.
Toutefois nous n’avons pas supprime les champs familiaux parce que nous estimons que le champ familial est un facteur de stimulation, et surtout parce que nous savons que la collectivisation intégrale avant d’être obtenue, doit nécessairement tenir compte des étapes à franchir. Nous aurons beaucoup fait déjà en suscitant l’intérêt des paysans en faveur des champs collectifs tout en ménageant l’existence des parcelles familiales.
«Dans le secteur économique notre tâche a été facile au niveau du gros commerce par la création de la Société Malienne d’Importation et d’Exportation que nous appelons la SOMIEX. Elle a le monopole de toutes les exportations et celui d’importations des articles les plus essentiels, c’est-à¬-dire des articles qui sont de large consommation. En outre la SOMIEX importe, en concurrence avec les sociétés privées les autres articles. II est évident que cet organisme commercial a considérablement réduit l’intervention des secteurs commerciaux étrangers dons la vie économique du pays.
Les derniers documents de la Chambre de Commerce précisaient qu’en République du Mali, l’Etat contrôle 80 % des activités économiques.
«Nous avons créé dons tous les secteurs économiques des sociétés maliennes qui n’ont pas de monopoles : Air-Mali, Régie des Transports Routiers, Société Nationale des Travaux Publics, la Pharmacie Populaire, a Librairie Populaire, etc. Mais nous avons cependant un problème, c’est l’existence de cette catégorie plus ou moins parasitaire qui s’est formée autour du gros commerce étranger, je veux parler des petits commerçants et des Dioulas. Ils sont nombreux et nous estimons que c’est une faiblesse de notre système. Cependant toutes les dispositions sont prises pour éliminer corriger cette faiblesse. C’est ainsi qu’au niveau des grands centres, puisque déjà les villages ont leurs Groupements Ruraux et leurs magasins de stockage, (donc la il n’y a pas de traitants, pas de petits commerçants qui interviennent), nous avons créé des coopératives de consommation que nos sociétés d’Etat approvisionnent en priorité. S’il reste encore des stocks de marchandises après cette première opération, ces sociétés d’Etat peuvent les livrer aux petits commerçants que nous avons organisé au niveau de chaque grand centre en « Société de Caution Mutuelle ».
«Toutefois il reste évident qu’au fur et a mesure que les coopératives de consommation se développeront parce qu’elles ne seront pas chargées exclusivement de prendre les marchandises pour les céder a leurs membres, elles doivent aussi prospérer pour avoir ou niveau des quartiers une vie autonome comme au niveau des villages. Le problème des petits commerçants se résorbera progressivement. Déjà certaines coopératives de consommation sont assez avancées puisque sur leurs ressources elles ont un plan de développement sur trois ans ou quatre ans au tours desquels elles construiront des écoles, des maternités, maisons de jeunesse etc, etc.
«Voila donc, dons le secteur économique, comment nous construisons le socialisme.
«Donc à échéance, plus ou moins brève, les intermédiaires seront supprimés entre nos sociétés commerciales et les villages et les activités commerciales mercantiles réduites et éliminées grâce au développement des Coopératives de consommation.
«Alors nos camarades Maliens qui se livraient a ces activités commerciales mercantiles seront obligatoirement orientes vers d’autres secteurs de la production, au besoin vers le secteur de la production agricole. A cet égard, notre budget prévoit un fonds de reconversion pour les Maliens qui désirent se livrer a ces activités agricoles. Ils seront organises et groupes en coopératives villageoises lesquelles seront fédérées en coopératives villageoises qui seront aidées a leur tour par le Gouvernement jusqu’à ce que leur organisation puisse subvenir a leurs propres besoins.
«Dans ce domaine nous avons déjà réalisé plusieurs reconversions.
«Il y a un secteur qui n’est pas très étendu, c’est celui de l’exploitation agricole de I’Etat. Nous n’avons qu’une exploitation agricole : l’Office du Niger, qui, malheureusement, est déficitaire, mais c’est un déficit qui nous honore, parce que quand nous prenions la gestion il plafonnait à I milliard et demi, alors qu’actuellement, depuis deux ans, avec les efforts de la direction ainsi que les mesures économiques que nous avons prises, I’exercice 1963 n’a accusé qu’un déficit de 120 millions. Cette année, la Direction pense même parvenir à une gestion équilibrée. C’est donc dire que nous nous acheminons vers une gestion bénéficiaire de cette grande entreprise qu’est (‘Office du Niger).
«A côté, nous avons des fermes d’Etat qui ont plus d’expérimentation que d’exploitation. «Mais toutes nos sociétés, qu’elles soient commerciales ou agricoles doivent intervenir sur leurs bénéfices dons le budget d’équipement de notre plan de développement. Et ces sociétés et entreprises, ces industries que nous avons créées ou qui sont en tours de création sont gérées par les employés eux-mêmes d’ou leur autogestion.
«Leurs Directeurs sont nommes par le Gouvernement. De plus en plus, nous nous acheminons vers la formule selon laquelle les travailleurs seront payés en fonction des ressources des Sociétés et Entreprises qui les utilisent. Mais pour éviter une certaine anarchie, surtout la tendance au repliement des Sociétés et Entreprises sur elles-mêmes et toute velléité de ne pas insérer ainsi leurs actions dons le cadre national du plan de développement, les ressources, les bénéfices des Sociétés et Entreprises d’Etat sont ainsi repartis : un certain pourcentage pour les salaires, un certain pourcentage pour les œuvres sociales au sein de la société de I’entreprise, et un certain pourcentage pour I’approvisionnement du budget d’équipement.
«Voila donc un autre aspect de la construction du socialisme au Mali.
«Nous devons vous dire que malgré que nous n’ayons pas eu au départ un capitalisme malien à affronter, nous avons rencontré des difficultés, puisque vous vous souvenez qu’en 1962 il y a eu un mouvement de subversion qui est parti justement du milieu des petits commerçants et appuyé par certains éléments de I’ancienne option en politique. Mais très rapidement, ce mouvement de subversion a été éliminé.
«Nous devons reconnaître aussi qu’il n’est pas facile de modifier fondamentalement les habitudes de vie, de pensée de ceux qui, sous le système colonial, avaient une situation relativement plus aisée, plus confortable que celle de la majorité des populations. II s’agit des fonctionnaires, des petits commerçants, etc. II est évident que les mesures que nous prenons pour adapter progressivement leurs revenus aux récoltes économiques du pays et qui réduisent ces mêmes revenus, suscitent certes en eux des crises de mécontentement, mais qui, loin de s’étendre a une large échelle, se limitent a des individus et, très rapidement, avec l’organisation politique, nous arrivons a dissiper ces mécontentements.
«Je crois avoir ainsi répondu aux questions qui ont été posées sur La construction du socialisme au Mali.
«J’aborde maintenant les questions ayant trait aux problèmes africains.
« Je commencerai par ceux qui touchent aux relations entre la Mauritanie et le Mali.
«Dès son indépendance en 1960, et d’ailleurs avant la conférence qui a donne naissance a la Charte de Casablanca, la République du Mali avait reconnu la République de Mauritanie. Nos relations sont excellentes, puisque nous avons pu, grâce à la rencontre que j’ai eue à Kayes avec le Président en 1963, liquider le contentieux qui existait entre nos deux pays, contentieux dont nous avons eu à supporter hélas tous les aspects négatifs, puisque ce sont nos populations qui avaient été tuées, qu’on avoir razziées, des villages incendies, les troupeaux razzies, et ramenés en Mauritanie et un soldat et deux agents des forces de sécurité tués, etc.
«Nous pensons que nous avons donné là quand même une leçon parce qu’il est évident que si nous avions été un pays à réaction rapide, nous aurions tenu à réparer par les armes les attaques dont nos populations avaient souffert. Nous avons heureusement pu ramener très rapidement à la raison nos unités militaires stationnées dans le secteur intéressé et qui voulaient donner la réplique.
«Mais au cours de la réunion de Kayes, nous sommes arrivés a une délimitation sur carte de nos frontières. Nos chefs de circonscriptions sont à I’oeuvre pour matérialiser ces frontières. Les populations sont a reconnaître, et depuis sur le plan extérieur, nous n’avons pas eu un seul instant à nous plaindre des représentants de la République Islamique de Mauritanie. Donc en résumé, nos relations sont excellentes.
« Une autre question qui touche le Mali et un autre pays africain, la teneur de l’accord économique algéro¬malien. «Cet accord est un accord de coopération économique du genre de celui que nous avons signe avec bon nombre de pays : échanges commerciaux, accord de paiement, etc. Dans l’application, le Gouvernement Algérien et le Gouvernement Malien s’emploieront à ce que ces accords, ne soient pas des accords symboliques sans lendemain. Et nos délégations au cours de notre séjour se sont rencontrées, pour préciser les produits, les marchandises que nos deux pays doivent échanger. Du côté algérien, les produits industrialisés, les fruits.
« Du côté malien, des produits agricoles et éventuellement de la viande. Telle est la teneur de l’accord algéro¬malien.
«Une autre question, c’est notre point de vue sur le Transsaharien.
«Je dois vous dire que s’il ne dépendait que de la République du Mali, le Transsaharien entrerait dons le domaine des réalisations, parce que vous savez, le Sahara était présenté autrefois comme une barrière d’où l’expression Afrique du Nord, Afrique Blanche et Afrique Noire ! Le Sahara était considéré comme infranchissable.
«Mais au contraire, maintenant le Sahara est devenu un élément de liaison. Pour nos deux pays, il I’a d’ailleurs toujours été. En effet jadis des échanges traditionnels s’effectuaient. Ils s’effectuent aujourd’hui avec un volume de plus en plus croissant entre le Mali et I’Algérie. Donc I’application de nos accords serait facilitée si le Transsaharien existait, et leur volume s’accroîtrait également si cette vole devenait une réalité. C’est pour vous dire combien la République du Mali souhaite que le Transsaharien puisse être réalisé dons le meilleur délai.
«J’aborde maintenant les questions posées sur le Congo.
«Vous savez qu’après I’assassinat du Premier Ministre Patrice Lumumba, le Congo a connu une période d’instabilité permanente malgré la présence des troupes de l’O. N. U. II appartiendra à l’histoire de préciser si la présence et l’intervention des troupes de I’O. N. U. ont été bénéfiques ou non pour la République du Congo.
«Je dois vous dire que la République du Mali n’a jamais accepté de verser sa contribution au Fonds d’Intervention du Conseil de Sécurité de I’O.N.U. Par ailleurs jusqu’ici n’ont pas été définies les circonstances de la mort du Premier Ministre Patrice Lumumba, ni situées les responsabilités autour de son assassinat; cependant I’O. N. U. avait bien envoyé au Congo une mission qui avait pour objet essentiel de situer les responsabilités et les circonstances de I’assassinat du Premier Ministre Patrice Lumumba. Je pense également qu’il est bon de rappeler les circonstances qui ont facilite au Congo I’assassinat du Premier Ministre Lumumba. II a été démissionné par un Chef d’Etat, d’où violation de la Constitution malgré qu’il était fort de I’appui du Parlement Congolais. Cela a pu passer inaperçu. II s’était ensuite placé sous la protection de I’O. N. U. «Et vous qui suivez de très près la vie internationale, je voudrais vous poser une question dont je ne vous demande pas aujourd’hui la réponse, mais a laquelle je vous demande de réfléchir :  » Qui a mis fin a cette protection de l’O. N. U. dont bénéficiait Patrice Lumumba ? et comment a-t-on mis fin à cette protection ?  » Un autre point sur lequel je voudrais vous demander de faire la lumière :  » Par qui Lumumba et ses amis ont-ils été arrêtés ?  » A cet égard je vous signale un film qui, je crois, a été réalisé par les Soviétiques, film dons lequel on voit Lumumba et ses amis les mains liées au dos, jetés comme des paquets dans un véhicule avant d’être embarques à bord d’un avion qui devait tous les conduire au Katanga. Et dans le film on voit des gardes frapper à coups de crosse et de pieds Lumumba et ses amis, et même arrachent la barbe à Patrice Lumumba. Ces événements se produisaient à Léopoldville !
«D’autre part, lorsqu’il y a eu le Gouvernement d’Adoula qui a fait dissoudre le Parlement parce que ce parlement a demandé la libération d’Antoine Gizenga«Auparavant qui avait arrêté Gizenga et les centaines de nationalistes congolais ? Qui a demandé l’intervention Américaine au Congo ? En vérité nous pensons que dans le problème congolais il y a encore beaucoup de responsabilités qui n’ont pas été situées. Mais est-ce qu’il faudrait pour autant ne pas rechercher dont ce chaos ou Congo une solution qui puisse permettre a son peuple de pouvoir enfin s’exprimer librement ? Non ! Nous avions espéré que, quels que soient les hommes, il arrive un moment où ils peuvent connaître une crise de conscience par la confrontation de leur passé avec ce qu’ils souhaiteraient titre devenir. Aussi nous avions pense que Tschombe avait traversé cette crise de conscience et qu’il se donnait comme objectif la reparution du mal dont il a été un des instruments contre les nationalistes congolais. Je ne dis pas (‘instrument, mais un des instruments parce que les autres sont là-bas, occupant même des postes de responsabilité, de sorte qu’il ne faut pas dissocier le problème Tschombe des problèmes Kasavubu et Adoula.

«Pour nous, c’est en effet le même problème. Nous avions donc espéré que si l’intervention étrangère se développait au Congo, étant donné le processus qui se pose dans ce pays et que beaucoup d’entre nous ne connaissent pas (les oppositions tribales) le Congo serait un foyer d’instabilité et de subversion permanentes en direction des pays africains qui auraient opte pour un système d’édification de leurs pays sur le plan politique et sur le plan économique; un centre de conceptions pour les grandes puissances, et de proche en proche, on assisterait à une tuerie, à des révolutions sans contenu révolutionnaire, plutôt avec un contenu rétrograde, et I’Afrique deviendrait une seconde Amérique Latine ou les règnes se succèdent à la cadence que vous connaissez selon le bon vouloir des puissances d’argent. Donc pour éviter cela à I’Afrique, il fallait absolument que puisse prendre fin l’intervention étrangère qui a été sollicitée et créée par le Président Adoula ; il fallait donc que les Congolais, oublient le passé et si tous sont réellement nationalistes et engagés à la sauvegarde de I’indépendance de leur pays, puissent, ne serait-ce que dans un premier temps, se réconcilier afin que puisse prendre fin l’intervention étrangère. Qu’ils puissent eux Congolais, résoudre leurs problèmes, même si plus tard ils devraient, dans le règlement intérieur de ces problèmes en arriver à s’affronter.
«Nous sommes persuadés que ce qui sera mortel pour I’Afrique, donc pour nous tous, ce sera le développement de l’intervention étrangère. Or, nous savons qu’aucun peuple ne peut accepter d’être humilié, de se sentir chaque fois sous la domination d’une puissance étrangère, d’un autre peuple. C’est le cas actuel du Congo. Personnellement je dois vous dire que je suis très inquiet de cette situation, non seulement pour le Congo lui même mais aussi pour les Etats voisins et plus tard pour nous tous. A cet égard, avec mon ami Ben Bella, nous avons procédé à des échanges de points de vue et nous avons estimé que I’O.U.A. devra se saisir du problème congolais. Ce ne sera pas une ingérence dans les affaires intérieures du Congo, parce que le problème congolais n’est plus le problème congolais. S’il était seulement le problème congolais, il n’y aurait pas d’étrangers, II n’y aurait pas eu d’intervention étrangère. Donc si des étrangers au continent africain peuvent intervenir au Congo, nous estimons nous aussi qu’en tant qu’Africains, nous avons plus de droit que ces étrangers pour intervenir dans le problème congolais. Aussi, avons nous estimé que l’O.U.A. devra se saisir de la question pour le Congo lui-même, pour la sécurité des Etats voisins, pour notre propre sécurité et pour la dignité africaine.
«La dernière question, c’est mon opinion, celle du Mali sur la politique de la France envers les pays en voie de développement, en particulier les pays africains.
«Cette politique française, vous la connaissez. Elle a été définie par le Général de Gaulle. La France, dans l’aide aux pays africains, donnait plus qu’elle ne prêtait, c’est¬à-dire donc qu’il y avait plus de subventions que de prêts. Or, malheureusement la plupart du temps, tout au moins clans certains pays, ces subventions n’ont pas été judicieusement utilisées ou profit des populations. Et La France, en raison de sa vocation universelle, pense qu’elle ne devra pas limiter son assistance aux seuls pays africains, mais  l’ensemble des pays sous-développés en dehors même du cadre de l’organisation de la Communauté Économique Européenne.
«Personnellement, j’estime que la position actuelle de la France est La meilleure parce qu’elle oblige les Etats africains en particulier, et les pays sous-développés en général, a avoir un plus grand souci de la gestion des fonds qui ne leur sont plus donnés, mais qui leur sont dons une large proportion prêtés.
«La République du Mali, quant a elle, souscrit entièrement à cette forme, parce que comme vous le savez, nous ne sommes pas pour les solutions de facilité. Je vous ai parle des événements de 1962. Je dois préciser qu’en aucun moment nous n’avons mis en cause le Gouvernement Français, mais nous savions que les Maliens qui avaient été à la base de ce mouvement étaient soutenus par certains éléments français. Nous savons aussi que maintenant, après I’échec du mouvement de rébellion organise dans l’extrême Nord de notre pays, après un premier échec, ces éléments français ne se consolent pas d’avoir été vaincus Ils révisent leur stratégie et pensent pouvoir nous encercler par la création d’un foyer de subversion. Ils se préparent également à introduire des armes au Mali. Evidemment le Gouvernement Français est en dehors du coup. Mais qui peut dire que cette réprobation contre ces Français ne pourrait pas dans une certaine mesure, porter atteinte à I’amitié et à la confiance du Peuple Malien pour le Peuple Français, même si ce peuple, même si le Gouvernement Français n’en assument pas les responsabilités ? Voila pourquoi nous estimons qu’il est essentiel que le Gouvernement Français prenne toutes ses responsabilités et considère que ces éléments qui organisent la subversion dans les Etats africains travaillent contre lui et travaillent contre le Peuple Français.
«Voila, Mesdames, Messieurs, les réponses que j’ai pu apporter à vos questions, et je vous remercie très sincèrement de l’attention avec laquelle vous avez suivi mon expose. Je suis convaincu que vous pourrez les exploiter pour une meilleure compréhension de la politique intérieure de la République du Mali, de sa politique africaine et internationale.
« Je vous remercie ».Modibo KEITA

 

Texte initialement publié par Amadou Seydou Traore dit Amadou Djicoroni


Mali : le Pays Ya Foye (Ya rien)

Drapeau du Mali, crédit photo: flagartist.com
Drapeau du Mali, crédit photo: flagartist.com

Au pays Ya Foye, c’est toujours le même dicton, du président de la République au ministre de la justice en passant par le premier ministre c’est toujours et encore toujours le même récital : « nul ne sera au-dessus de la loi ». À forcer d’être joué le CD « nul ne sera au-dessus de la loi » est rayé.

Au pays Ya Foye, le sens des mots ‘nul’ et la ‘loi’ diffère lorsqu’il s’agit d’un simple citoyen et un politicien ou d’un pauvre et un riche.

À Ya Foye, lorsqu’on dit « nul ne sera au-dessus de la loi», ce ‘nul’ ne concerne que vous et moi, le simple citoyen lambda. Ainsi, les ministres, les conseillers, les politicards, les opérateurs économiques, les séparatistes et découpeurs des pieds et mains du MNLA (Mouvement National de la Libération de l’Azawda) etc. sont tous exonérés du fameux récital «nul ne sera-dessus de la loi».

À Ya Foye, ce sont des simples citoyens incarcérés pour des sommes modiques ou des délits négligeables qui croupissent dans le lycée technique de Bamako-Coura (prison centrale de Bamako).

Rouvrons les pages de l’histoire récente du pays Ya foye !!!!!

Tout juste en 2011, le Mali avait été exclu par le Fonds mondial de lutte contre la tuberculose, le paludisme et le sida suite aux détournements opérés sur ses subventions au niveau du ministère de la Santé. Suite du rapport d’audit du BVG (Bureau du Vérificateur General), le ministre de la santé d’alors Oumar Ibrahim Touré, avait été mis en examen. La suite on la connait, au pays Ya Foye c’est toujours Ya Foye, l’ex-ministre de la santé  et toute son équipe, à l’exception du comptable,  ont été purement et simplement blanchis. Comme susmentionné, à Ya Foye, le sens des mots ‘nul’ et la ‘loi’ diffère  d’une personne à une autre. Dans une affaire de détournement de fonds de plusieurs dizaines de milliards F CFA, seul le comptable a été reconnu coupable et les autres (ministre et operateurs économiques) ont tous été acquittés. Selon la presse locale, l’ex-ministre de la santé avait même demandé  un dédommagement.

Le pays Ya Foye sous l’ère IBK!!!!!!

À Ya Foye, seul le régime a changé avec quelques hommes, sinon c’est le système mafieux et anti-développement qui est en place avec des politicards véreux, sans scrupules, animés d’une cupidité sans borne.

Sous l’ère IBK, une affaire rocambolesque de gabegie financière  vient d’éclater au  sommet de l’Etat à la suite de l’acquisition de l’avion de la discorde et des équipements et matériels pour les FAMA (Force des Armées du Mali).  Les rapports du BVG et de la cour suprême sont cinglants, ils donnent froid dans le dos. D’après les anglais c’est du « Never Seen » (jamais vu). Des surfacturations qui avoisinent 30 milliards F CFA, des contrats gré à gré, la violation des procédures de passation des marchés publiques. La presse locale nous relate que 4 ministres sont également impliqués dans ces malversations.

Mais diantre, que c’est doux à Ya Foye, où Ya Foye n’est qu’un morceau de viande pour ceux-là qui ont le couteau tranchant. Les rapports d’audit nous rapportent que les paires de chaussettes ont été facturées à 22500 F CFA, mon Dieu !!!!

Dans même la foulée, on apprend la démission du conseil spécial du président de la république non moins directeur général de la société Guo Star sarl et, pour rappel, c’est cette société qui, a eu le contrat d’équipements et de matériels des militaires sans appel d’offre et, dans lequel il y a une surfacturation de 29 milliards F CFA.

Cette démission est un non événement et sans effet, c’est de mettre la poudre dans les yeux de la population de Ya Foye.

À Ya Foye, c’est comme ça Ya Foye, tout est négociable.

Washington DC, le 15-10-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

 


Surfacturations au Mali: 29 Milliards F CFA (29*1.000*1.000.000F CFA)

Présidence de la République du Mali, Crédit: google.com
Présidence de la République du Mali, Crédit: google.com

Y’a-t-il une malédiction qui court après le Mali?

Le 4 décembre 2009, l’agence de notation Fitch a décidé, de ne plus perdre son temps à évaluer les efforts du Mali. Fitch estime que les dirigeants de notre pays ont abdiqué toute volonté de construire un destin honorable à notre nation pour se consacrer à l’auto enrichissement et à l’enrichissement illicite.

Le 1 décembre 2011, l’ONG Transparency International a rendu public le classement de l’Indice de perception de la corruption (IPC). Comme à l’accoutumée, le Mali se classe parmi les pays les très corrompus. Sur une échelle de 10, la note du Mali se situe dans une fourchette de 2 à 2,9. Selon Transparency International, les pots-de-vin versés à des politiciens et à des fonctionnaires sont estimés à 40 milliards de dollars par an dans les pays en développement.

Les rapports annuels du Bureau du Vérificateur General (BVG) n’ont jamais cessé de tirer la sonnette d’alarme.  Après l’audit des comptes de divers services et entreprises publiques du Mali, il dénonce annuellement des manques à gagner  pour l’État, des sommes qui avoisinent 98 milliards de F CFA (150 millions d’euros), dont 40 % imputables à des fraudes.

D’aucuns comprennent pourquoi les politiciens sans scrupules et leurs acolytes des operateurs économiques véreux veulent  à tout prix la fermeture de cette entité qu’ils, jugent budgétivore.

Surfacturations : 29 Milliards F CFA (29*1.000*1.000.000F CFA)

Pour mémoire, c’est à la suite de l’acquisition du nouvel avion présidentiel pour un coût de revient de 20 milliards F CFA et la passation des contrats gré à gré de fournitures d’armement entre le gouvernement et à un conseillé du président IBK pour une valeur de 69 milliards F CFA que, le FMI (Fonds Monétaire International)  suivi de la Banque Mondiale (BM) et l’Union Européenne (UE) décident, une à une, de suspendre leurs aides budgétaires à l’état malien. Le FMI exige alors un audit financier sur toutes les dépenses afférentes à ces  deux décaissements du gouvernement. Les rapports d’audit sont cinglants, ils donnent froid dans le dos, c’est du ‘Never seen’ (jamais vu) au Mali. Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) vient de mettre à nu des surfacturations à hauteur de 29 milliards F CFA soit 29*1.000*1.000.000F CFA. Les rapports audit nous rapportent que les paires de chaussettes ont été facturées à 22500 F CFA, mon Dieu !!!!

Des surfacturations de 29 milliards F CFA soit une majoration de 73% de la valeur dudit contrat de fournitures d’armement. La presse locale nous relate que 4 ministres sont également impliqués dans ces malversations.

Une promesse est une dette

Au lendemain de son élection à la tête de la magistrature suprême de l’état, ses propos incarnaient le changement, ce divorce tant entendu avec la corruption, l’enrichissement illicite, la mauvaise gestion du denier public. En novembre 2013, n’est-il pas celui qui disait : « Le Mali a trop longtemps saigné ; il est temps d’arrêter l’hémorragie. Pour ma part, je vous le redis ici : nul ne sera au-dessus de la loi. Nul ne s’enrichira impunément sur le dos du Mali. Nul ne se soustraira à l’obligation de rendre compte. C’est la loi d’airain des pays de progrès. C’est ce pays que j’ai promis. C’est ce pays qu’il m’incombe de délivrer.»

Un espoir naquit chez les non-avertis, ils ont cru aux propos du président de la république. En janvier 2014, il récidiva en laissant entendre :« Nul ne s’enrichira plus illégalement et impunément sous notre mandat, Incha’Allah». Cette fois-ci, même les plus avertis ont failli croire à sa bonne volonté. La volonté redresser le cap, de mettre fin à la délinquance financière et la gabegie dans l’administration publique.

En vertu de vos propos antérieurs, M. le président de la république, vous êtes débiteur envers votre peuple car vous nous aviez fait la promesse : «Nul ne s’enrichira impunément sur le dos du Mali. Nul ne se soustraira à l’obligation de rendre compte

Ici et là, devant Dieu et les hommes, M. le président de la république, vous avez l’obligation morale d’honorer votre promesse. Qu’attendez-vous de vous débarrasser de ces ministres sans scrupules et des les mettre à la disposition de la justice.

Ici et maintenant, devant l’histoire et les faits, M. le président de la république, votre honneur est en jeu, votre crédibilité à l’échelle nationale comme internationale est engagée.

Ici et ailleurs, urbi et orbi, M. le président de la république, c’est l’image de toute une nation qui est ternie. Vous avez le devoir et l’obligation en votre qualité de chef de l’Etat de laver cet affront.

Des sanctions pénales exemplaires     

La constitution de la république à son article 95 stipule : « la Haute Cour de Justice est compétente pour juger le Président de la République et les Ministres mis en accusation devant elle par l’Assemblée Nationale pour haute trahison ou en raison des faits qualifiés de crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions ainsi que leurs complices en cas de complot contre la sûreté de l’Etat. »

Nous exigeons et demandons des sanctions pénales exemplaires. La Haute Cour de la Justice (HCJ) vient de voir le jour. Nous attendons impatiemment que cette affaire de surfacturations atterrisse dans les offices des membres de cette institution.

Que ce dossier soit le baptême de feu la Haute Cour de la Justice (HCJ).

Washington DC, le 03-10-2014

Issa Balla Moussa Sangaré


Bilan de l’an 1 de l’ère IBK

I.  Introduction 

En effet, nous allons prendre l’entreprise comme une métaphore pour faire un commentaire sur cette première année de la présidence IBK. Dans une entreprise après chaque exercice (année civile) il y a lieu de dresser un bilan. Le bilan est un document qui nous fait ressortir l’actif et le passif d’une entreprise et,  pour cette première année à travers ce bilan de  « l’an 1 de la présidence IBK« , nous allons faire le bilan des 12 mois du président Ibrahim Boubacar Keita à la tête de l’Etat du Mali.

Tout d’abord, nous sommes conscients que l’héritage politique était particulièrement lourd à cause de la crise sociopolitique que le Mali a traversé, malgré cela nous estimons que le bilan de cette première année de l’ère IBK n’est pas la hauteur du souhait du peuple. D’après le Pr Issa N’diaye : « En observant le comportement actuel du Président du Mali, on constate que l’enthousiasme populaire de départ a cédé la place au plus grand désarroi. Et s’il existait un baromètre fiable de l’opinion publique nationale, nul doute qu’il battrait le record d’impopularité de l’actuel président français ». Et pourtant, il y a lieu de souligner qu’il a été plébiscité  par une écrasante majorité (77% du corps électoral).

 

Blogueur Issa Balla Moussa Sangare, credit photo: Issa
Blogueur Issa Balla Moussa Sangare, credit photo: Issa

IIQu’est ce qui n’a pas marché pendant cette première année selon vous ?

Il y a un nombre incalculable de choses qui n’ont pas marché pour cette première année. Pour cela, nous nous efforcerons de souligner les faits  les plus notoires.

1. La déclaration publique des biens : ‘Dura Lex sed lex’

Nous estimons que de l’article 37 de la constitution de la République du Mali de février 1992 a été violé deux fois : dans le temps et dans la forme.  Dans le temps : un communiqué de la présidence nous avait fait savoir que le président de la cour suprême avait reçu la déclaration des biens du président IBK le 9 septembre 2013. L’article 37 stipule qu’après la cérémonie d’investiture et dans un délai de 48 heures, le président de la cour suprême reçoit publiquement la déclaration publique des biens du président de la république. Le 4 septembre 2013 fut la date d’investiture, 48 heures après devrait être le 6 septembre et non le 9 septembre 2013. Dans la forme : c’est le même article 37 de la constitution de la République du Mali qui précise que le président de la cour suprême reçoit publiquement et non en catimini la déclaration publique des biens du président de la république. Un leader est supposé donner de bons exemples, d’inspirer sa population et ses élites pour suivre son sillage de bon leadership et de la bonne gouvernance.

 2. La lenteur accusée sur le règlement de la crise septentrionale avec les rebelles

Malgré les imperfections de l’accord de Ouagadougou, nous estimons qu’il était à notre faveur. A notre faveur en ce sens que l’accord stipule à son l’article 10, 11 et 12 : le cantonnement des groupes armés, le déploiement des forces de défense et de sécurité maliennes et de l’administration générale dans la région de Kidal, le déploiement d’éléments de la gendarmerie et de la police nationale à Kidal, favoriser le retour volontaire des personnes déplacées et des réfugiés etc. Urbi et orbi, le président Ibrahim Boubacar Keita et son gouvernement aurait dû faire de l’accord préliminaire de Ouagadougou leur cheval de guerre.

3. La libération et la levée des mandats d’arrêts nationaux et internationaux sur les  rebelles et chefs rebelles.

Nous jugeons que l’Etat du Mali a jeté du lest pour en recevoir rien contrepartie dans la résolution de la crise du Nord,  notamment: la libération des combattants du MNLA,  la levée des mandats d’arrêts,  le cantonnement de l’armée Malienne à Kidal, le non respect de l’accord de Ouagadougou et du cessez-le-feu par les groupes rebelles. Pour mémoire, ces gens ont violé nos mères et nos sœurs, tué les paisibles citoyens, coupé les pieds et les mains des innocents, sommairement assassiné nos militaires. Ils se sont associés avec le diable pour  créer ce que nous appelons l’apocalypse dans le septentrion Malien. Et au non de quelle réconciliation nationale ces individus mal intentionnés qui ont les mains souillées du sang malien méritent la libération. Il ne saurait y avoir aucune réconciliation nationale sans justice.

4. La diplomatie Malienne n’a pas été à la Hauteur

Nous estimons également que notre diplomatie n’a pas été à la hauteur de nos attentes. Depuis juin 2012,  la résolution 2056 du conseil de sécurité des Nations Unies réaffirmait son rejet catégorique des déclarations du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) relatives à une prétendue « indépendance » du nord du Mali et réaffirmant en outre qu’il considère de telles annonces comme étant nulles et non avenues.  Ne serait ce qu’avec cette résolution, la diplomatie malienne aurait dû gagner la guerre médiatique contre les rebelles du MNLA d’une part et d’autre part surmonter le lobbying de ces rebelles dans les chancelleries occidentales.

5. L’achat du nouvel avion présidentiel

Que ça soit en amont ou en aval, nous n’avons pas fait d’économie pour dénoncer par des écrits la non nécessité de l’achat de cet avion. Un pays qui sort d’une crise sans précédent dont les caisses de l’Etat étaient vides, qui est toujours en guerre contre les jihadistes et les narcotrafiquants, qui est sous perfusion internationale, peut se permettre d’acquérir un avion pour un cout de revient de 20 milliards F Cfa. Nous estimons et réitérons que c’était inopportun l’achat de cet avion. Les corollaires cinglants de l’acquisition de cet avion et d’autres dépenses publiques ont causé à l’Etat Malien la suspension des aides budgétaires de la part de certains partenaires financiers tels que : le FMI (Fonds Monétaire International), la Banque Mondiale et l’Union Européenne. Nul n’est censé ignorer, que ça soit sur le plan social, politique et économique les conséquences insidieuses  à court et à long terme de la suspension de ces décaissements.

6. L’accord de coopération de défense entre la France et le Mali

Nous jugeons que la signature de cet accord de coopération de défense n’est mauvaise en soi. Ici et ailleurs, nous avons demandé en amont que le draft de cet accord  fasse l’objet d’un débat public au sein de l’Assemblée Nationale avant toute signature éventuelle des deux parties. A notre grande tristesse, nous avons appris que le gouvernement du Mali et celle de la France ont signé, le 16 juillet 2014 un accord de coopération de défense. A la date d’aujourd’hui, nous n’avions pas encore pris connaissance du contenu de la version officielle de cet de accord de coopération, la version se trouvant en ligne n’étant pas paraphée. Il est impératif aussi de signaler que la version de l’accord de coopération de Franco-malien qui est en ligne et qui, est supposée être la version officielle avait été publiée par la presse locale une semaine en avance avant la date de la signature (le16 juillet 2014).

 III. Que faut-il faire pour que le Mali avance ?

1. La diminution des dépenses publiques

Que nos élites renoncent aux avantages et dépenses somptuaires dans la capitale et les grandes villes, qu’elles subordonnent les intérêts personnels au profit de l’intérêt général et qu’elles servent l’Etat en lieu et place de se servir de l’Etat. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais ce n’est pas impossible à réaliser également. Une diminution des dépenses publiques apparaît nécessaire et même indispensable pour un pays comme le Mali.

2. La révision à la baisse des salaires et avantages des députés

Le Mali étant classé parmi les Pays les Pauvres et Très Endettes (PPTE), il est inconcevable que le président de l’Assemblée Nationale et les parlementaires du Mali gagnent respectivement 25 millions et 2 millions F Cfa par mois. Ici et maintenant, nous demandons sans délai la révision à la baisse des salaires et avantages de nos parlementaire.

3. La lutte contre la corruption, l’incivisme et le népotisme

Dans une de ses adresses à la nation, le Président Ibrahim Boubacar Keita avait laissé entendre : « ….Qu’il place l’année 2014 sous le signe de la lutte contre la corruption et que, nul ne saurait s’enrichir illicitement sur le dos de l’Etat… ». Malencontreusement, ce fut l’arroseur arrosé, nous avons été témoins de la suspension des aides budgétaires de certains partenaires financiers due à de prétendues : mauvaise gestion et malversation du denier public. Ici et là, nous lançons un cri de cœur au président Ibrahim Boubacar Keita et son gouvernement de faire de la lutte contre la corruption et le népotisme des piliers de leur engagement pour la bonne gestion du dernier public et de la bonne gouvernance.

4. Reconstruire une armée républicaine  

Nous demandons au président de la République, de doter nos FAMA (Forces des Armées du Mali) de toutes les ressources nécessaires pour qu’elles soient sur le long terme une armée digne de ce nom, une armée prête à défendre dans sa mission régalienne la population malienne et l’intégrité du territoire malien. Nous suggérons également le recrutement des milices volontaires au sein de l’armée du Mali, et singulièrement celle du Ghanda Iso.

5.   La réforme de l’école Malienne : ‘Nos descendants ont des droits sur nous.’

Jadis, l’école malienne était réputée être celle de l’excellence, aujourd’hui nous sommes dans le regret  de constater qu’elle forme tout sauf des intellectuels et des cadres digne de ce nom. La majorité de la jeunesse est inculte, il y a une sécheresse de ressource humaine dans tous les secteurs, une reforme draconienne du système éducatif apparait nécessaire car l’avenir d’un pays repose sur sa jeunesse. Pour cela, nous suggérons des reformes à tous les niveaux du primaire jusqu’au supérieur et, singulièrement celle de l’enseignement privé.

6. La société civile et la classe politique  

A l’heure là, tous les feux de signalisation clignotent, et très bientôt ils seront en rouges. Avant que cela  n’arrive, quiconque pense avoir quelque chose à dire doit vider son sac ; quiconque pense avoir quelque à faire doit l’initier sans délai. Le Mali à l’instant présent à besoin de tous les fils de l’intérieur comme de la diaspora, de l’ensemble de l’intelligentsia Malien, les maliens de tout bord de Kayes à Kidal pour la reconstruction d’un  nouveau Mali. Ce que le Mali traverse aujourd’hui n’est pas une exception car toutes grandes les nations de cette terre enregistrent des pages noires dans leur histoire.

 IV. Conclusion :

Faire des erreurs n’est pas grave mais ne pas apprendre de ses erreurs est inadmissible. Nous osons croire que le Président la République et son Gouvernement sauront se ressaisir et apprendre de leurs erreurs, d’écouter la population, d’accepter les critiques  afin de changer le cap, de mettre la nation Malienne sur les rails de l’excellence, de redonner de l’espoir à cette jeunesse meurtrie et égarée et afin pour une sortie de crise honorable.

Washington DC, le 03-09-2014

Issa Balla Moussa Sangaré

Blogueur, activiste, panafricaniste

 


Mali : comment comprendre le duo IBK-Moussa Mara !

Robert Greene dans son livre The 48 laws of power nous définit en ses termes 48 lois de la puissance de psychologie. En effet, Law 2 (loi numéro 2) de Robert Greene : « Never put too much trust in friends, learn how to  use enemies » qui veut dire en français : « Ne jamais trop faire confiance en ses amis, apprendre à utiliser ses ennemis » nous donne une explication limpide sur le choix du président Ibrahim Boubacar Keita sur son premier ministre Moussa Mara.

Président IBK et son PM Moussa Mara, crédit photo: maliweb.net
Le président IBK et son premier ministre Moussa Mara, crédit photo : maliweb.net

Dans sa law 2, M. Greene nous dit : « Se méfier des amis, ils vous trahissent plus rapidement, car ils sont facilement excités à la jalousie. Ils deviennent également gâtés et tyranniques. Mais, embaucher un ancien ennemi et il sera plus fidèle qu’un ami, parce qu’il a plus à prouver. En fait, vous avez plus peur des amis que des ennemis. Si vous n’avez pas d’ennemi, trouver un moyen de vous en faire. »

Pour mémoire, pendant les législatives de 2007, Moussa Mara président du Yelema (le changement) était en ballottage favori contre l’actuel président de la République. IBK était alors à la tête de l’Assemblée nationale, et n’eut été le concours de l’ensemble de la classe politique, Moussa Mara à l’époque candidat indépendant allait battre un ancien premier ministre et un président d’un parti politique. Dès lors une vraie guerre était déclenchée entre ces deux politiciens dans leur circonscription.

Après l’élection présidentielle de juillet 2013 qui a amené IBK au pouvoir Moussa Mara demeurait toujours une menace.
Le président IBK du haut de ses 69 ans et de ses 20 ans d’expérience politique va bien se servir de la ‘Law 2’ de Robert Greene. Après la démission de son premier ministre Oumar Tatam Ly, dans la même nuit, et c’est une première au Mali, il nomma Moussa Mara dans la foulée chef du gouvernement.

Robert Greene dans sa Law 2 nous demande « d’embaucher un ancien ennemi qui sera plus fidèle qu’un ami, parce qu’il a plus à prouver », c’est exactement ce qui se passe au Mali. IBK met Moussa Mara  au-devant de la scène.  Si tout fonctionne, il pourra dire que tout ce que son premier ministre a entrepris émane de lui, et dans le cas contraire il n’hésitera pas à le  sacrifier, l’accusant de tous les maux du pays.

Washington DC, 02-09-2014
Issa B.M Sangaré


Journée mondiale du blog : la parole au blogueur Issa Balla Moussa Sangare

Le blog est une abréviation de weblog. Il peut être défini comme un journal sur Internet, un espace individuel d’expression. Accessible et facile à administrer, il constitue pour bon nombre de jeunes Africains, un moyen de promotion et de défense des droits humains et de la liberté d’expression. A l’occasion de la journée mondiale du blog, DROIT LIBRE TV a donné la parole au blogueur Issa Balla Moussa Sangare.

Blogueur Issa Balla Moussa Sangare, credit photo: Issa
Blogueur Issa Balla Moussa Sangare, crédit photo: Issa

DLTV : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Issa Balla Moussa Sangare : Répondre à cette question a été toujours difficile pour moi. Bref, Je suis Issa Balla Moussa Sangaré, un étudiant malien qui vit aux Etats-Unis depuis 2009 et précisément à Washington DC. je suis titulaire du diplôme universitaire de technologie (D.U.T) en finance-comptabilité et d’une maîtrise en science technique et comptabilité financière (M.S.T.C.F) de l’université de Bamako (Institut universitaire de gestion), d’un Master in Business Administration (MBA) avec concentration en finance de Wilmington University et candidat pour l’obtention d’un certificat en gestion des Projets à University of Maryland Baltimore County (UMBC) pour le mois de novembre de cette année. En plus de cela, Issa est un blogueur, activiste et un panafricaniste convaincu.

En été 2013 à la suite d’un concours mondial organisé par l’Atelier des médias pour la sélection de 100 blogueurs dans le monde, j’ai eu la chance d’être parmi les lauréats. Et du mois d’octobre 2013 à nos jours, j’ai l’honneur d’avoir mon blog sur la plateforme de « Mondoblog » initié par l’Atelier des médias une émission de RFI (Radio France Internationale). J’ai également l’immense plaisir de voir certaines de mes publications sur le site de renom du Droitlibre TV.
Enfin, je suis également membre du RCAM  (Réseau de citoyens actifs du Mali). Un regroupement de Maliens (jeunes diplômés, sans emplois, professionnels, étudiants enseignants).

DLTV : Pourquoi avoir choisi de bloguer et quels sont vos objectifs ?

Issa Balla Moussa SANGARE : Comme un grand nombre de blogueurs par amour pour la plume,  une certaine avidité pour la recherche de la connaissance et de l’information, sans oublier le partage de l’information. En effet,  nous jugeons qu’une information à temps réel n’a de prix que diffusée. Notre objectif est de véhiculer l’information, et à temps réel pour qu’elle puisse servir. Nous estimons qu’avec la bonne information à temps réel on peut gagner une guerre. L’information au bon moment a une valeur inestimable.

Le credo de notre motivation est principalement la conscientisation de la jeunesse africaine et singulièrement francophone. Nous nous fixons des objectifs pour la bonne cause, la recherche l’information, l’analyse et le recoupement sont les corollaires logiques de notre source motivation pour la rédaction nos billets. Nous ne cherchons ni argent, ni se faire du nom, tout ce qu’on cherche c’est de participer à l’édifice du continent noir, c’est de pousser la jeunesse africaine à se poser des questions, à réfléchir, à se demander pourquoi ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Que doit-on faire pour aider les fils de la terre commune pour sortir de cette ornière ? Que doit-on éviter pour ne pas se trouver dans le même sillage que nos actuels politiques ? Que doit-on faire pour assurer un avenir radieux pour nos descendants ? Que doit-on faire aussi pour infléchir les comportements de nos politiques ? Que peut-on faire pour changer l’image de cette Afrique ? Créer une synergie virtuelle ou physique pour le déclic, pour une Afrique sans famine, sans guerre civile, sans coup d’Etat, une Afrique prospère, une Afrique avec de l’alternance politique.

Notre devise et philosophie est : « Nos descendants ont des droits sur nous ». On n’a pas hérité d’une Afrique en lambeaux, désunie, ni à genoux. Dans un esprit patriotique et panafricaniste, nous nous donnons l’objectif et le devoir de rassembler notre Afrique par nos contributions modestes, de l’aider à se remettre debout pour qu’elle puisse continuer son bonhomme de chemin et récupérer le retard qu’elle accuse.  En un mot, nous voudrions doter cette Afrique de moyens nécessaires pour qu’elle fasse partie du peloton de l’excellence. Et pour cela, en puisant nos idées dans notre patrimoine. De la même manière que nous faisons l’éloge de nos pères de l’indépendance, de Modibo Keita à Julius Nyerere, en passant par Kwame Nkrumah, Sékou Toure j’en passe, et également nos élites comme le capitaine Thomas Sankara, Jerry Rawlings, Patrice Lumumba. Nous aimerions que nos descendants sachent que  nous sommes battus pour eux et pour la terre commune qui est notre chère Afrique.

Nous estimons et sommes convaincus qu’une autre Afrique est possible !!!!!

DLTV : Quel est selon vous le rôle social du blog et sa contribution dans la promotion et la défense des droits humains et la liberté d’expression ?

Issa Balla Moussa SANGARE : En réalité, le blog n’a pas un rôle social spécifique et son objectif diffère d’un blogueur à un autre. Le blog ou le blogging est très généralement motivé par un objectif très souvent personnel. L’essence de cet objectif peut être le cas social, la défense des droits de l’homme et de la liberté d’expression, le sport, etc.
Le blog en question est lancé dans le but d’atteindre cet objectif à court et long terme.
Pour notre part, nous estimons que le blog peut beaucoup contribuer dans la promotion des droits humains et de la liberté d’expression. Et nous pensons qu’il a le devoir de s’inscrire dans cette logique vue les menaces, les incarcérations etc. des blogueurs dans le monde.

DLTV : A l’occasion de la journée mondiale du blog, avez-vous un cri de cœur particulier à lancer ?

Issa Balla Moussa SANGARE : C’est d’attirer l’attention de nos gouvernants d’Afrique sur le respect de la liberté d’expression et la défense des droits de l’homme,  car il ne saurait y avoir une bonne démocratie sans le respect des droits de l’homme et la liberté d’expression.